Conservatisme

Conservatisme: voilà un terme devenu courant tant il est employé, notamment en politique. Pourtant, connaît-on réellement sa signification ? Alors que ce terme est régulièrement employé comme étant un reproche, nous verrons qu’il ne mérite pas forcément cette connotation péjorative.

 

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Cette photo à été prise lors de la dernière Fête des Brodeuses à Quimper. En effet, chaque année c’est plus de 4000 bénévoles de tous âges qui font vivre la culture bretonne à travers des défilés en tenues traditionnelles, des fest-noz et des concerts de bagad. C’est aussi ça le conservatisme.

 

Etymologie:

 

Le mot conservatisme a comme racine les mots: « conservateur » ou « conserver » qui proviennent du latin conservare (« maintenir, observer (une loi, une coutume) ») composé de con- et servare (« préserver, garder ») ; avec le suffixe -isme.

 

Définitions:

 

Définition 1:  État d’esprit d’une personne qui s’oppose au changement dans le domaine de la vie matérielle ou morale. Idéologie d’un parti conservateur (en particulier du parti conservateur anglais).

( CNRTL )

 

Définition 2: Attitude ou tendance de quelqu’un, d’un groupe ou d’une société, définie par le refus du changement et la référence sécurisante à des valeurs ou des structures immuables.

( Larousse édition 2016 )

 

Définition 3: Dans le langage courant, le conservatisme est l’attachement aux traditions, qui tend à conserver l’ordre établi et les pratiques traditionnelles. En politique, le conservatisme désigne la doctrine d’un parti conservateur, en particulier du parti conservateur anglais (doctrine de droite). Les conservateurs s’opposent aux travaillistes en Grande-Bretagne, aux libéraux au Canada ou aux sociaux-démocrates en Allemagne.

( Larousse: dictionnaire du moyen français, 1992)

 

D’après l’ensemble de ces définitions le conservatisme serait une tendance de l’homme à s’opposer au changement. Les définitions 1 et 3 soulignent la connotation politique qu’a pris ce terme notamment en Grande-Bretagne, alors que la définition 2 relève le caractère sécurisant et protecteur que peut prendre le conservatisme. Le terme de conservateur a pris une signification différente lorsqu’il s’appliqua non plus à une personne remplissant une fonction, mais à un parti : il devient alors un terme politique (les tories sont des conservateurs) mais se référant à la même idée, celle du maintien des droits et privilèges.

Opinion d’un philosophe:

 

“ “Réforme” est le maître mot du langage politique actuel, et “conservateur” le gros mot que la gauche et la droite s’envoient mutuellement à la figure. Concept polémique, le conservatisme n’est plus jamais endossé à la première personne : le conservateur, c’est l’autre, celui qui a peur, peur pour ses privilèges ou pour ses avantages acquis, peur de la liberté, du grand large, de l’inconnu, de la mondialisation, des émigrés, de la flexibilité, des changements nécessaires. “

 

L’Ingratitude. Conversation sur notre temps, Alain Finkielkraut, éd. Gallimard, 1999  (ISBN 2-07-075478-2), p. 136.

 

Dans ce court extrait, Alain Finkielkraut propose une explication des termes : “conservateur” et “ conservatisme”. Ces termes reviennent régulièrement lors de débats et affrontements politiques. Lorsqu’on qualifie quelqu’un de conservateur c’est un reproche. En effet, Finkielkraut définit le conservatisme comme étant une peur: une peur de l’autre, du manque de repère, du changement. Le conservatisme ne serait donc pas une conviction puisqu’il est dicté par la peur. L’opinion de Mr. Finkielkraut ne serait surement pas partagée par les philosophes et penseurs du XVII ème siècle qui étaient attachés à la religion et aux traditions.

 

Opinion personnelle:

 

On emploie, le plus souvent, le terme conservateur comme étant un reproche, une critique. Le conservateur est celui qui a peur, qui est rétrograde et anti progressiste. Celui qui fait preuve de conservatisme vivrait dans le passé.

Pourtant, comment un attachement aux traditions, aux coutumes, aux cultures pourraient être perçu comme étant un reproche ?

 

Il me semble qu’il existe deux manières bien différentes de définir le conservatisme. Comme Alain Finkielkraut on peut le définir comme étant une peur de la nouveauté et du progrès. Seulement, je suis convaincu qu’une définition stipulant que le conservatisme serait un attachement profond à ses racines, ses origines, et sa culture, serait plus adéquate.

Alors qu’on pourrait croire que ces définitions se rejoignent, ce n’est pas le cas. La première se construit en opposition au progrès et la seconde en association avec les traditions. Le terme prend alors une connotation péjorative ou méliorative en fonction de la définition choisie.

Par définition le progrès semble être une évolution positive et même un but, comme le déclare Auguste Comte (philosophe français) : « La formule sacrée du positivisme : l’amour pour principe, l’ordre pour base, et le progrès pour but ». Il me paraît pourtant qu’une quête effrénée du progrès serait néfaste dans la mesure où il est important de garder des traces de nos origines et de nos traditions. Tendre au conservatisme, c’est à dire conserver un attachement pour la culture n’aurait, finalement, rien d’un reproche.

Synonymes:

 

traditionalisme, conformisme, immobilisme

 

Le traditionaliste est attaché aux traditions et le conformisme est le fait de se conformer aux normes, aux usages. Ces termes sont donc très proches du terme conservatisme. A l’inverse, l’immobilisme évoque l’inaction, alors que ce n’est pas le cas du conservatisme.

 

Antonymes:

 

progressisme, changement

 

Le terme progressisme semble être un antonyme plus convaincant que le terme changement car il induit une recherche de progrès ce qui n’est pas le cas du terme changement.

 

 

Glenn Ollivier