Mélancolie


J’ai choisi ce mot car il est autant poétique que triste et il est souvent difficile de définir un état de mélancolie. Si le monde n’est pas trop triste pour apprendre la définition de ce mot, il est opportun de se pencher dessus.

Il vient du  grec μελανχολία (melankholía) composé de μέλας (mélas), « noir » et de χολή (khōlé), « la bile »

 

Définitions De mélancolie :

  • Tristesse soudaine ou progressive. Humeur maussade sans cause apparente qui envahit le comportement et les émotions d’une personne. linternaute.fr
  • État affectif plus ou moins durable de profonde tristesse, accompagné d’un assombrissement de l’humeur et d’un certain dégoût de soi-même et de l’existence. cnrtl.fr
  • État de dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, propension habituelle au pessimisme. larousse.fr

 

La mélancolie se résume donc comme un sentiment triste dont la période varie qui affecte sa propre personne et son opinion du monde autour. Dans cet état de mélancolie, le comportement de la personne devient défaitiste et n’a plus goût à la vie.

 

Histoire :

La mélancolie est d’abord vue comme un trouble des humeurs au sens grec, elle représente une maladie mentale qu’on nomme dépression aujourd’hui. Le terme mélancolie prend différentes significations au fil des siècles, au XII siècle, elle désigne toutes sortes d’états entre la tristesse et la folie alors qu’au XIV elle caractérise le jaloux amoureux qui cherche la solitude. Dès le XVII siècle, le sens du mot s’affaiblit pour ne devenir qu’une vague tristesse. Enfin au XIX le mot prend deux sens: d’une part celui d’un mal-être dû à un manque profond qui ne peut être identifié; et d’autre part elle prend un sens clinique de maladie mentale associée à un profond abattement.

 

Citation :

“Dans le deuil, le monde est devenu pauvre et vide, dans la mélancolie, c’est le moi lui-même. Le malade nous dépeint son moi comme sans valeur, incapable de quoi que ce soit et moralement condamnable”

Sigmund FREUD, extrait de Métapsychologie, 1940

 

Si on analyse cette citation, on peut dans un premier temps remarquer que la première phrase est découpée par les virgules, le deuil étant opposé à la mélancolie et le monde avec le “moi”. Freud donne une idée forte de la mélancolie, elle l’associe au “moi” qui représente une partie de la personnalité  consciente dans la théorie Freudienne du “ça”, “moi” et “surmoi”. C’est donc la partie la plus importante de nous-même, supérieure et au monde, on peut donc supposer que Freud place le sentiment de mélancolie à une plus grande importance que le deuil.

Dans cet extrait, Freud met en avant que dans le deuil, ce sentiment se traduit comme une perte d’intérêts pour le monde extérieur alors que dans la mélancolie, le sujet semble s’auto-déprécier. Un malade étant au courant de son mal et perdant le gout de la vie va, par exemple nous transmettre cette humeur et en présence de celle-ci, l’humeur d’autres personnes s’en trouve affectée sans possibilités de faire quelque chose. En tout état de cause, un sujet qui ne ressent pas la motivation de faire les choses va tirer les personnes près de lui dans le même sens. Le deuil est vu par Freud comme quelque chose de limité contrairement à la mélancolie qui comporte une perte inconnue qui ne peut donc pas se limiter.

 

Synonymes :
  • Peine
  • Amertume

La peine est un sentiment de tristesse qui pourrait être défini comme moins important que la mélancolie. La peine est quelque chose qui va être surmontable plus rapidement qu’un état mélancolique. L’amertume quant à elle, tend plus vers un sentiment de dégoût de l’autre qu’un seul sentiment de tristesse, elle se vit comme une sorte d’humiliation ou de regret. La mélancolie est un sentiment profond de tristesse.

 

Antonymes :
  • Euphorie
  • Gaieté

 

Interprétation personnelle :

Le mot mélancolie peut être interprété comme quelque chose de poétique. Si on se rapporte au lyrisme et l’expression de sentiments intenses, la mélancolie peut en être un thème très pertinent. En rapport avec l’amour, la perte de l’être cher ou la rupture concordent avec le sentiment qu’est la mélancolie. La mélancolie n’est pas seulement un état de tristesse mais peut-être simplement une nostalgie du temps passé et des personnes perdues. Dans cet état, la personne s’ancre dans sa conscience et s’isole du monde extérieur. La mélancolie peut-elle être désignée comme un état psychique ? Peut-on vraiment désigner la mélancolie comme un synonyme de dépression ? Les émotions peuvent être tristes mais cela peut-être aussi l’occasion de se retrouver avec soi-même, de réfléchir, se concentrer et allez mieux, simplement.

 

 

 

Drownig

by Gougi, 2012

On retrouve beaucoup de mélancolie dans cette image. Déjà par le titre “noyade” qui se réfère à la mort. Les couleurs sont très froides et sombres et l’artiste joue sur les tons de noirs et de blanc sur son œuvre. Le sujet principal est ce garçon avachi sur un fauteuil dont on ne voit pas le visage. La couleur des cheveux lui donne une expression très sombre. Le fait qu’il trempe dans ce qui semble être une rivière donne l’impression qu’il s’enfonce dans quelque chose. De plus on retrouve en blanc des cubes flottants. On pourrait interpréter ceux-ci comme des pensées sachant que le garçon sombre dedans . Cela reviendrait à la conscience morose que l’on a dans un état mélancolique. Le haut du tableau avec les arbres morts, un arrière-plan flou avec un ciel gris intensifie cette idée de déprime.

 

Sarah.D