La brieveté du non-vécu

Depuis désormais quelques siècles, une question reste en suspens, inconnue et sans importance pour la plupart d’entre nous elle refait parfois brièvement surface chez les amateur.rice.s de théâtre et de philosophie. Telle est-elle posée : Le théâtre peut-il permettre d’unir les différents individus afin de former un peuple? Intellectuel.le.s en manque de réflexion ou professeur.e.s en quête de sujet d’invention, peu importe qui l’a retrouvée, elle est aujourd’hui mise à l’épreuve et demande un semblant de réponse.

Émotions, implication et mémorisation.

 Dans la majorité des prestations théâtrales, le public bien qu’il soit physiquement et acoustiquement présent ne fait pas partie de l’histoire représentée. En effet, il se trouve dans le même lieu mais les actions se déroulent sur l’estrade où il n’est pas. De même, les sons, acclamations qu’il produit sont extérieurs au jeu des acteur.rice.s qui n’y prêtent pas attention, elles n’affectent pas le déroulement de l’histoire.
 N’étant ainsi que spectateur.rice.s et non acteur.rice.s, iels sont peu touché.e.s par les propos portés. Pour l’être il faudrait être impliqué émotionnellement. Cela n’est pas ou très peu le cas car les émotions sont engendrées par des situations vécues personnellement. Ici elles sont, lorsqu’elles existent, totalement atténuées par cette distance entre l’individu et ce non-vécu. L’histoire peut à la rigueur nous remémorer un souvenir qui lui déclenchera certaines émotions.
 D’ailleurs, la mémorisation s’effectue de manière bien plus précise et efficace lorsque les événements sont vécus. Lorsqu’il s’agit d’événements joués et racontés seuls les éléments marquants seront retenus. Cela influe sur notre perception de la pièce au fil du temps et atténue l’impact qu’elle a ou aurait pu avoir sur nous puisque nous ne sommes plus en mesure de prendre en compte chaque aspect de la pièce.
 La séparation physique entre le public et l’histoire est similaire au filtre émotionnel qui se trouve également entre elleux. C’est celui-ci qui les empêche de faire totalement partie des actions et de l’implication qui en résulte, celle-ci étant nécessaire pour déclencher les émotions ainsi que la mémorisation. Ces éléments sont clés pour qu’il y ait union car ce sont eux qui lient les individus sur le long terme. En effet, les liens les plus forts sont dus à un passé partagé à grande charge émotionnelle. Il en est de même pour les liaisons moins importantes qui naissent d’une expérience partagée.

 Par conséquent, il ne peut résulter du théâtre une quelconque union puisqu’il faudrait pour cela que chacun.e soit concerné.e par un vécu commun, ce qui n’est pas le cas.

2 réflexions sur « La brieveté du non-vécu »

  1. Quel beau titre : bravo !
    La 1ère phrase en revanche ne dit rien, trop imprécise. Partez d’un exemple, d’une citation (peut-être sur l’idée de « brièveté » du titre ?), d’une anecdote, d’une expression : il faut une amorce qui capte votre lectorat, d’emblée. De même, l’ironie dans le chapeau est malvenue : vous pouvez en jouer au cours de l’argumentaire, mais évitez de braquer d’entrée de jeu « intellectuel.le.s et professeur.e.s ».

    Le sous-titre est percutant, mais il en faudrait 2 autres.

    D’un point de vue grammatical, revoir la ponctuation : il en manque et vous n’utilisez pas assez les deux points, qui permettent pourtant d’expliquer tout en allégeant la phrase.

    Le propos est clair et intéressant, mais c’est trop court. Insérez notamment des exemples de pièces et analysez-les en fonction de ce que vous voulez montrer.
    En formation à Paris, je suis allée voir cette pièce qui, à mon avis, vous intéresserait beaucoup (je vous la recommande, ainsi qu’aux autres de la classe – elle devrait passer à Nantes l’an prochain) : https://www.youtube.com/watch?v=oBMQA0ki0XU

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