Quand le rideau se baisse, les masques tombent !

Le théâtre est un art de représentation où des acteurs, des comédiens se produisent devant un public. Lors de sa création, au Vème siècle avant Jésus-Christ, le théâtre antique servait aux cérémonies religieuses. Il constituait alors déjà à l’époque un divertissement, qui permettait de réunir l’ensemble de la population. Cependant, si le théâtre permet de réunir, peut-il former un peuple ? Nous verrons que c’est un bon moment de partage, mais que ce moment reste éphémère et ne permet donc pas de former un peuple.

Un bon moment de partage

Le théâtre est un divertissement et un bon moyen de faire passer des émotions : il fait rire, pleurer, interroge, surprend… Ainsi, l’ensemble des spectateurs ressentent les mêmes choses au même moment, et constitue ainsi un moment de partage. De plus, cet art réuni l’ensemble de la population, sans distinction de rang social. Il a donc un rôle fédérateur puisqu’il permet de faire se rencontrer des personnes qui n’auraient pas forcément été en contact dans un autre contexte. Par ailleurs, les différents spectateurs seront appelés à échanger sur ce qu’ils ont vu et ressenti lors de la pièce, ce qui tend encore plus à les rapprocher.

Spectateurs et non acteurs

 Cependant, dans la majorité des pièces de théâtre, le public reste passif et non actif. En effet, les seuls moments où il est invité à intervenir c’est pour applaudir ou bien rire. Il ne prend donc pas part directement au spectacle. On peut aussi ajouter que la disposition même du théâtre favorise la séparation de ces spectateurs : en effet, les différences sociales restent bien présentes, même si tout le monde est réuni. Les spectateurs ayant le plus de moyens pourront accéder à des meilleures places que les spectateurs ayant moins de moyens. Par conséquent, il n’y a pas réellement de lien qui se crée entre les différents spectateurs. Or, il semble plutôt compliqué de former un peuple, quand les personnes qui le constituent n’interagissent presque pas ensemble.

Fin du spectacle, retour à la réalité !

 Le caractère éphémère du théâtre est ce qui fait la force de cet art. On peut se divertir, oublier sa vie de tous les jours le temps d’une pièce. Les acteurs vont se mettre dans la peau de personnages fictifs, et donc jouer sur les apparences. Les spectateurs se prennent alors au jeu et se déconnectent de la réalité.  Quand la pièce est terminée, il y a un retour à la vie réelle. Les acteurs font tomber les masques et les spectateurs reprennent leurs vies. La fédération et le partage alors éprouvés lors du spectacle disparaissent, et les différences refont surface. Le « peuple » formé durant le spectacle est à l’image du théâtre : éphémère et illusoire.

 

Une réflexion sur « Quand le rideau se baisse, les masques tombent ! »

  1. Très beau titre, bravo !
    Attention cependant au terme de « divertissement ». On ne peut qualifier un théâtre lors de cérémonies religieuses de divertissement. C’est plutôt de l’art sacré.
    Lire le texte de Pascal sur le divertissement (je le publie car c’est un commentaire que j’ai fait toute la soirée).

    La thèse est très claire d’emblée. Raisonnement bien construit, très cohérent. On aimerait juste au moins 2 exemples de pièces pour illustrer votre propos, mais il n’y a rien d’autre à ajouter. Deux petites fautes de grammaire à corriger, au grand maximum ;- Bravo encore pour la qualité de ce travail !

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