Bioéthique

JUSTIFICATION :

Lorsque la science peut décider de la mort, la question se pose de savoir quelles valeurs intrinsèques de la vie et quels pouvoirs l’on peut laisser à l’homme sur la création qui le transcende. Les progrès scientifiques comme ceux de la biologie tels que la procréation, la GPA imposent à la société de se positionner sur le cadre à donner tant aux avancées de la science qu’aux volontés individuelles. Le mystère de la vie impose aux penseurs tels que les philosophes, les théologiens de toutes appartenances à se pencher sur les limites à donner à une potentielle toute puissance pour préserver le vivant.

ETHYMOLOGIE : 

Le mot “bioéthique” est composé de bio, venant du grec bios, vie, et du mot éthique, venant du grec ethikos, moral, de ethos, moeurs.

Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Bioethique.htm

 

DEFINITIONS :

  • D’après le dictionnaire Larousse, la bioéthique est une étude des problèmes moraux soulevés par la recherche biologique, médicale ou génétique et certaines de ses applications.

 

  • D’après le site Futura sciences, la bioéthique est une discipline qui étudie les problèmes d’éthique (problèmes moraux) liés à la recherche en biologie, en médecine, en génétique et à leurs applications. La bioéthique veille au respect de la personne humaine.

 

  • D’après l’encyclopédie philosophique, la bioéthique est une entreprise pluridisciplinaire, comprenant médecins, biologistes, philosophes, théologiens et représentants des sciences humaines et sociales, qui s’est développée tant au niveau académique qu’institutionnel.

 

Ces trois définitions de la bioéthique ont pour point commun d’être toutes en lien avec les sciences, c’est-à-dire que l’on retrouve l’aspect biologique et donc par conséquent les sciences. Cependant, en fonction des définitions la bioéthique peut-être “une étude des problèmes moraux”, “une discipline”, ou bien “une entreprise pluridisciplinaire”. Les termes “étude”, “discipline”, et “entreprise” n’ont pas la même définition et ne suppose pas la même action. D’où la nécessité de remettre la bioéthique dans le contexte étudier afin de mieux le comprendre, c’est-à-dire que s’il est étudié en philosophie, il ne faudra pas le considéré comme une “discipline” ni comme “une étude” mais bien comme une “entreprise pluridisciplinaire”.

 

EXTRAIT D’UN TEXTE PHILOSOPHIQUE : 

“La philosophie s’appuie sur la bioéthique pour repenser la notion d’humain.” (Corinne Pelluchon, “L’Autonomie brisée. Bioéthique et philosophie”,2009)

Par définition la philosophie est l’ensemble des questions que l’être humain peut se poser sur lui-même et examen des réponses qu’il peut y apporter. Or ces questionnements repose sur les valeurs profondes de chaque individu. Chaque humain possède un comportement compréhensif et compatissant envers autrui, c’est pourquoi la bioéthique est devenu un élément essentiel aux réflexions humaines. Celle-ci permet à l’être humain de prendre en considération sa sensibilité vis-à-vis de situations qu’il peut rencontrer tout au long de sa vie. Cette sensibilité donne une fore à l’avancer des idées philosophiques et permet une changement d’attitude des individus.

 

SYNONYMES ET ANTONYMES :

“L’éthicien” est un spécialiste des problèmes d’éthiques, il possède un lien direct avec la bioéthique car le terme “bioéthique” comporte le mot “éthique”. De plus, un “éthicien”, s’occupe de gérer des problèmes d’éthiques et par conséquent de bioéthique.

Le “vivant” qui par définition vit, est en vie, mérite une protection. D’où la création de la bioéthique qui prend en considération le vivant dans ses considérations morales, sociales et psychologiques.

Nous pouvons opposer la bioéthique aux termes “eugénisme” et “matérialisme”.

 

INTERPRETATION PERSONELLE :

Bien des questions se posent, ou même s’imposent, auxquelles la science ne peut répondre. Par exemple, la science ne nous dit pas que faire de la science. La question relève de la morale ou de l’éthique, d’où la création du terme bioéthique, c’est-à-dire, l’étude de la morale biologique. Est-il légitime de cloner un être humain ? Doit-on cultiver des organismes génétiquement modifiés ? Peut-on utiliser les découvertes scientifiques et techniques pour améliorer la condition humaine en augmentant nos capacités physiques et mentales ? “Science sans conscience n’est qu’une ruine de l’âme”, écrit Rabelais, donc faire de la science sans réfléchir aux conséquences est dangereux, car on risque d’y perdre son âme. De plus, la science et la technique nous offrent les moyens d’atteindre nos objectifs, mais elles ne disent pas de la valeur morale de ces objectifs ou leur légitimité. C’est pourquoi, la confiance que nous accordons à la science a changé. Depuis le XXème siècle, nous ne croyons plus qu’elle va continuer au perfectionnement moral de l’homme et nous craignons qu’elle en oublie toute préoccupation morale. D’un point de vue spirituel sur la base d’une anthropologie chrétienne si l’on considère qu’il existe en tout être humain le bien comme le mal comment ne pas considérer que la destruction d’une vie en gestation autorisée par la loi et scientifiquement permise n’est pas destructrice pour un humain confronté à une crise existentielle. Comment permettre un tel acte sans s’assurer du discernement de la personne placée devant une décision aussi douloureuse ? Lorsque l’on connaît la souffrance des enfants adoptés privés de la connaissance de leurs origines, comment considérer que la gestation pour autrui qui double l’anonymat du donneur avec une absence d’attachement de la mère porteuse prétendue ne va pas être préjudiciable pour l’enfant à naître ? Pour se positionner d’un point de vue éthique encore faut-il connaître et appartenir à un cadre de référence qui transcende la loi. La question donc de l’identité et de l’appartenance vont donc permettre un échange pour construire un positionnement éthique.

ILLUSTRATION :

Bioéthique, des députés encore peu impliqués
Du journal La Croix, de Mikael Corre

La question de la bioéthique implique un positionnement moral en cohérence avec des valeurs. Elle implique une identité pour assoir un positionnement. Dans cette image les députés de l’assemblée nationale sont peu nombreux. Cela montre la difficulté à analyser les avancées scientifiques au regard des enjeux liés à la préservation de l’humain dans sa dignité et son intégrité. On peut supposer que l’homme du milieu cherche à expliquer ce qu’est la bioéthique aux députés car ceux-ci ont une mauvaise définition de la bioéthique. Cette image nous démontre que tous les hommes politiques ne  savent pas ce qu’est la bioéthique, d’où la nécessité de leur faire comprendre pour obtenir des lois en cohérence avec les principes de ce terme soit des principes moraux principalement.

 

Manon SGANDURRA

Une réflexion sur « Bioéthique »

  1. C’est une vraie amorce, bien vivante, même si la phrase citée relève plus de l’épistémologie que de la bioéthique… peut-être une phrase sur l’euthanasie, concernée ces jours-ci par de nouveaux amendements ?

    Un rappel : “éthy-” désigne l’alcool en grec.

    Vous êtes allée chercher l’étymologie dans “toupie.org” : pourquoi ne pas prendre leur définition aussi ? C’est un dictionnaire engagé (anarchiste), qui pose de pertinents questionnements et incite à la discussion (pas mal de points de vue assez discutables, mais à aucun moment, les auteurs ne se prétendent objectifs, et cette honnêteté intellectuelle est assez rare sur le net).
    Synthèse pertinente des 3 dictionnaires.

    Il faut une citation avec le terme “bioéthique”. Voir Popper, Albert Jacquard, Etienne Klein, Corinne Pelluchon, Eric Baratay, Owen Rugien, etc. etc. C’est la branche la plus vivace de la philosophie actuelle. Allez voir directement sur les sites des journaux, les sites philosophiques, universitaires, ou bien tout simplement votre manuel de philosophie.

    D’accord pour les synonymes et antonymes.

    Le cadre de réflexion, pour l’interprétation persoNNelle, est bien posé. Il s’agit à présent de s’en emparer : je vous sais chrétienne, et suis surprise de ne pas voir apparaître ce point de vue. Répondez aux questions que vous posez. Quels critères, selon vous, doivent être des limites aux avancées scientifiques ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela entraîne pour la liberté des scientifiques ? etc.

    Le nom du caricaturiste figure sur le site de “La Croix”, journal dont je vous recommande la lecture quant aux questions de bioéthique, car il dispose de spécialistes de ce domaine de réflexion (je crois que le supplément “bioéthique” est le mardi). Date du quotidien à donner.
    Bonne analyse et interprétation, oui. C’est bien vu et bien exprimé : bravo !

    Bon travail et bonnes vacances 🙂

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