Larme

Nous pleurons tous au court de notre vie ; les émotions sont une part de chaque être humain. Pourtant il existe toujours des tabous autour de cette eau salée qui coule sur notre visage lorsque nous sommes tristes, heureux ou encore en colère.

J’aime ces gouttes d’eau, je les trouve si pures et innocentes. Je pleure souvent et je n’ai pas honte de le dire car c’est de cette manière que j’exprime mes émotions.

Etymologie

Le mot “larme” trouve ses racines dans le mot latin lacrima signifiant lui aussi larme.

Définitions

  1. Définition du dictionnaire Larousse : “goutte de liquide aqueux et salé produit par les glandes lacrymales, humidifiant et protégeant la cornée, et éliminé dans les fosses nasales.
  2. Définition de Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale : goutte de l’humeur liquide, transparente et salée qui s’écoule des yeux sous l’effet d’une atteinte physique douloureuse ou d’une émotion
  3. Définition du dictionnaire Le Robert : goutte de liquide salé qui humecte l’œil en permanence, et s’en écoule sous l’effet d’une douleur, d’une émotion.

Ainsi, nous pouvons voir que malgré le nombre de définitions différentes existant pour le mot “larme”, elles en arrivent toutes au même point : c’est un liquide salé qui s’émane de nos yeux lorsque l’on est ému ou blessé.

Synonymes et Antonymes

  • Synonymes :
    • Sanglots

Sangloter est encore plus fort que pleurer. En effet, lorsque des larmes coulent sur nos joues, elles le font en silence, contrairement aux sanglots. Ces derniers, nous font avoir une respiration irrégulière et bruyante.

    • Souffrance

Les larmes sont souvent associées à la souffrance, ainsi, les 2 mots sont devenus synonymes. Cependant, la souffrance correspond à un état émotionnel proche de la tristesse ; tandis que les larmes peuvent être associées à d’autres émotions telles que la joie ou la colère.

  • Antonymes

Lorsque j’ai cherché les antonymes de larmes, je n’ai trouvé que “gaieté”, “joie”, “rire”. Cependant, je ne suis pas d’accord avec ces mots puisque je considère que les larmes peuvent être associées à des moments de joie.

Interprétation Personnelle

Pleurer est la plus belle manière d’exprimer ses émotions. Comment avons-nous pu laisser les larmes devenir synonymes de faiblesses ? Elles ne sont que le reflet de nos émotions, alors pourquoi en avoir honte ?

Pleurer est devenu une honte ; on se cache lorsque l’on pleure pour ne pas subir de moqueries. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui pleurent très souvent : lorsqu’elles sont tristes, mais aussi lorsqu’elles sont contentes, en colère, stressées.. Mais ces personnes cachent leurs larmes afin de ne pas subir le jugement des autres. Elles ne souhaitent pas non plus recevoir de la pitié de la part de personnes à qui elles ne parlent pas.                                                                          Alors elles se cachent lorsque des torrents d’eau coulent sur leur visage.

Plus généralement, pleurer a une différente signification selon le sexe de la personne : si une femme pleure, les gens vont avoir de la pitié et vont la soutenir, alors qu’à l’inverse si un homme pleure, on va lui dire qu’il est faible. Mais pourquoi ces différences ?

A quel moment de l’histoire les larmes sont-elles devenues une honte ? En réalité, ce ne sont par les larmes qui nous font honte, mais le fait que nous nous sentions vulnérables auprès des autres. Nous avons peur de ce qu’ils pourraient penser de nous.

Dans une société où tout n’est qu’image et superficiel, les larmes ne sont pas les bienvenues dans nos vies.

Néanmoins,  la nouvelle génération prône la valeur de l’honnêté. Ainsi, de plus en plus de personnes se montrent publiquement avec des perles d’eau sur leurs joues.

Alors, acceptons et montrons nos larmes, car elles parlent souvent plus que des mots !

Illustration du mot “larme”

Cette photographie prise par Man Ray en 1932 représente sa compagne, Nusch, avec des larmes sur son visage. Mais les larmes ne sont habituelles : elles sont rondes, comme des perles déposées sur le visage de la jeune femme.

Pour créer ces larmes, le photographe a utilisé la technique gelatino-argentique.

J’aime cette œuvre car je la trouve très poétique, et la manière dont sont représentées les larmes permet de les confondre avec des bijoux et ainsi leur donner une autre valeur que celles de gouttes d’eau liées à la tristesse.

De plus, la position du visage de Nusch est en biais, permettant ainsi de mettre en valeur les larmes sur ses joues.  Ses yeux regardent vers le haut, comme si ce qui la peinait venait de cette direction.

J’apprécie aussi le fait que la photographie ait été prise en noir et blanc, car cela fait ressortir les larmes de la dame.

Citation

“Une larme suffit pour mieux voir”

Cette citation a été écrite par le romancier québécois Marc Gendron, dans son ouvrage “Le Noir et le Blanc”.

J’ai choisi cette expression car j’aime le paradoxe qu’elle crée. En effet, lorsque l’on pleure, notre vision devient trouble. Pourtant, dans sa citation, l’écrivain affirme que les larmes permettent de mieux voir. En effet, pleurer lorsque nous sommes tristes signifie souvent que l’on ouvre les yeux sur une situation.

Pauline Gavet

Une réflexion sur « Larme »

  1. Belle entrée en matière : bravo !
    Distinguez cependant bien les différentes étapes de l’article : ce type de question “Les larmes ne sont donc que le reflet de nos émotions, alors pourquoi en avoir honte ?”, est à garder pour l’argumentaire. Je n’ai en effet vu aucun des articles mentionner la honte associée aux larmes. Cette honte vient d’ailleurs de la société du XIXè, en particulier pour les larmes des hommes : au XVIIIè, on va au théâtre POUR pleurer…
    Pour récapituler, distinguez la dénotation (le sens des mots dans le dictionnaire) et la connotation (ce qu’ils évoquent, pour vous – c’est plus subjectif).

    Quand un mot est plus fort qu’un autre, on parle d’une “différence de degré” (qui se distingue de la “différence de nature”, en philosophie). C’est le cas entre “sanglots” et “larmes”. Les synonymes ont-ils été étudiés ? Si ce n’est pas le cas, Enora est-elle intéressée par l’un de ces mots ? Cela vous permettrait une belle collaboration !
    J’aime beaucoup la nuance que vous faites avec les antonymes: c’est très juste ! On peut avoir des larmes de joie, bien sûr !

    Vous étudiez la connotation de “honte”. D’accord. Je vous renvoie à d’autres époques. Qu’est-ce que cela dit de notre société, cette peur de la démonstration des émotions ? Et en même temps, ne voyons-nous pas sans cesse des gens pleurer (aux infos, dans les vidéos Youtube, etc.) ? Les larmes sont-elles forcément pures, innocentes ? Vous parlez des pleurs de colère, par exemple… Ce serait intéressant de nuancer ce propos.
    Evoquez aussi les larmes de joie, de rire, dont vous parliez avec les antonymes. Les larmes sont-elles un mode de communication ? Je pense à un cours intense que nous avons vécu ensemble : vous n’avez pas idée à quel point les larmes vues sur les joues des élèves m’ont fait réfléchir, une fois rentrée chez moi ! C’était bien plus efficace qu’un long discours !

    La photographie n’est-elle pas de Man Ray ? Je crois que c’est la compagne du poète Paul Eluard, Nush, celle pour qui il a écrit “le temps suspendu”, qui pose ici… Vos remarques sont très justes ; à compléter par la position du visage (de biais).

    Dans l’ensemble, vous gagneriez à enlever les “je” et à les remplacer par “on” ou “nous” : le lecteur se sentirait ainsi davantage inclus dans le propos.

    Pour la citation, évitons une expression toute faite qui, par définition, ne peut pas être un paradoxe : il n’y a pas grand chose à en dire… Est-ce que Diderot n’a pas écrit sur les larmes, lui qui disait que la communion du public au théâtre allait créer le sens de l’intérêt public démocratique ?

    N’oubliez pas de signer votre article !
    Bon travail et bonnes vacances 🙂

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