“C’est l’anarchie ici !”, a-t-on l’habitude de dire pour désigner le désordre. Nous verrons pourquoi et comment l’anarchie évoque cela. Pour commencer, j’ai choisi d’opter pour le mot “anarchisme” de part sa perception plutôt dure, voir péjorative, qui est dû à sa prononciation. Ce terme est intéressant à connaître car il est fréquemment employé dans une expression également fortement utilisé : c’est l’anarchie ici! Cette expression désigne familièrement une sorte de bazard ou de bordel, bien que sa signification est, pourtant, bien différente.

En effet, l’étymologie du mot anarchisme est un dérivé du grec « ἀναρχία » (« anarkhia  »). Composé du préfixe a- privatif an– (en grec αν, « sans », « privé de ») et du mot arkhê, (en grec ἀρχή, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »). L’étymologie du terme désigne donc, d’une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d’origine. Cela se traduit par « absence de principe », « absence de règle », « absence de chef », « absence d’autorité » ou « absence de gouvernement » et surtout, « absence de commandement ». Le suffixe “isme” est très productif. Il entre dans la composition de mots désignant des courants de pensée philosophiques ou politiques. Ici, l’anarchisme est donc tout un courant de pensée et devient même utilisé politiquement.

Selon le dictionnaire réputé le Larousse, l’anarchisme est la conception politique et sociale qui se fonde sur le rejet de toute tutelle gouvernementale, administrative, religieuse et qui privilégie la liberté et l’initiative individuelle.

L’anarchisme est une doctrine politique qui repose sur l’idée que les hommes sont naturellement bons et que la vie en société peut s’organiser spontanément sans recours à un chef. L’autorité de la religion et  celle de l’État ne sont donc pas légitimes. Cette définition à été façonnée par Philosophie Magazine.

Puis, selon dictionnaire Le Robert, il s’agit de la conception politique qui tend à supprimer l’État, à éliminer de la société tout pouvoir disposant d’un droit de contrainte.

Ces définitions sont toutes différentes mais sont, toutes trois, justes. Les définitions du Robert et du Larousse comportent plus de similarités peut-être car il s’agit de deux dictionnaire reconnus et fiables tandis que le magazine de philosophie traite, comme son nom l’indique, de la définition philosophique d’anarchisme.

“Ni Dieu, ni maître” est une citation d’Auguste Blanqui et le titre d’un journal crée par le même homme en 1880. Cette citation est devenue la devise de l’anarchisme. Karl Marx considère Blanqui comme “la tête et le cœur du parti prolétaire Français. Dans ce titre de journal, il est indiqué le principe du fonctionnement de l’anarchisme: c’est-à-dire qu’elle revendique les pratiques anti-autoritaires (ni maître), y compris du point de vue religieux (ni Dieu). C’est pourquoi cette citation est aujourd’hui au centre de l’idéologie anarchiste.

Parmi les maintes possibilités de synonymes, j’ai choisi deux mots dont il serait intéressant de connaître les similarités et les nuances avec la notion d’anarchisme. Il s’agit de l’égalitarisme et le marxisme. L’égalitarisme évoque un système prônant l’égalité des citoyens tandis que l’anarchie défend bien d’autres idées telle que la solidarité par exemple. Quant au marxisme, c’est la doctrine philosophique, sociale et économique élaborée par Karl Marx. Elle est en parti basée sur l’économie collectiviste. Le grand point commun est sur le fait qu’ils s’accordent à dire que l’Etat est un instrument d’oppression. Cependant, les marxistes ne soutenaient plus l’URSS tandis que les anarchistes ont eu un amalgame avec ce régime autoritaire.

Les deux antonymes sont l’étatisme ainsi que le libéralisme.

Certains considèrent l’anarchisme comme une idéologie radicale et utopique, tandis que d’autres voient un idéal inspirant de liberté individuelle et de justice sociale. L’utopie est  la vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité : un idéal infaisable. L’opinion sur l’anarchisme peut varier considérablement en fonction des valeurs, des  expériences et des perspectives individuelles. Certains saluent l’idéal de l’autonomie et de la coopération volontaire, tandis que d’autres remettent en question la faisabilité pratique de vivre sans structures gouvernementales. Je suppose que l’anarchisme représente et défend des idées extrémistes. Des idées, une idéologie que j’ai repoussé sans doute du fait de mon éducation quelque peu anti-extrémiste ou, du moins méfiante vis-à-vis de ces pensées. De plus, je vois l’anarchisme comme un vieux mouvement presque “démodé” peut-être parce que je ne connais personne qui partage cette politique et que nous sommes probablement dans une société plus individualiste. Les seuls signes se rapportant à cela son les symboles tagués dans le centre de Nantes, souvent proche des facs. Ce symbole est un “A” majuscule entouré. En outre, ce mot m’évoque la violence, la guerre ainsi que le chaos. A chaque fois que l’anarchisme a prit une dimension plus large, cela a mal finit: des personnes blessées, tuées et exécutées.

Les prémices de cette façon de penser est né au XIXe siècle mais se rapporte en quelque sorte au stoïcisme, datant de l’Antiquité. Depuis cette période, de grands noms ont partagé cette idéologie (Léo Ferré, Gabriel Cohn-Bendit…) mais le réel précurseur est Pierre-Joseph Proudhon, un polémiste, journaliste, économiste, philosophe, homme politique et sociologue français du XIXe siècle. L’anarchisme est l’objet de nombreuses affaires et confrontations au cours des années. Des faits historiques autour de ce mot sont connus tel qu’en mai 1968, de nombreux groupes d’anarchistes sortaient manifester dans les rues françaises. Ces groupes pleins de revendications étaient surtout menés par des jeunes.

‎Livre. Fédération anarchiste, Vers 1980.‎

Cette image est, comme indiqué ci-dessus, une brochure éditée par le groupe de la fédération anarchiste. Elle représente une poubelle dans laquelle il y a des personnalités connues qui ont pour point commun d’avoir du pouvoir ou de l’influence dans la société. Parmi eux, nous pouvons, par exemple, retrouver Charles de Gaule, le pape ou encore Winston Churchill. Comme l’indique le titre, les anarchistes ont des revendications bien précises : elles sont inscrites sur la poubelle. Le fait que ces personnages sont dans cette poubelle est une métaphore pour dire que tout ce qu’elles disent et ce qu’elles représentent n’est rien et restera bafoué. Les anarchistes sont totalement contre toutes sortes de hiérarchisations, qu’elle soit militaire, politique, religieuse ou bien dans la justice.

Etienne Pralong-Bône