Monstre

Les monstres existent depuis que les humains sont sur la Terre. Des chimères de “l’Iliade” au “Horla” de Maupassant, en passant par l’incontournable monstre du Lock Ness, on compte une infinité de monstres. Ils composent les mythes, les légendes, les histoires fantastiques ou encore nos cauchemars. Les monstres nous entourent dans notre quotidien sous différentes formes. J’ai voulu en savoir plus sur ce mot qu’on utilise souvent et qui peut désigner plein de choses.

étymologie :

Le mot “monstre” vient du latin “monstrum” (rattacher au verbe “monere” qui veut dire avertir, annoncer, éclairer) et “monstrare” ( qui signifie montrer).

Définitions :

Dictionnaire universel de Furetière (1690)

“Prodige qui est contre l’ordre de la nature, qu’on admire ou qui fait peur. Aristote dit que le monstre est une faute de la nature, qui voulant agir pour quelque fin, n’y peut pas néant moins arriver, à cause que quelques-uns de ses principes sont corrompus.”

Dictionnaire de l’académie française 1ère édition (1694)

  1. Animal qui a une conformation contraire à l’ordre de la nature.
  2. Monstre horrible, effroyable, affreux, épouvantable, hideux, terrible.
  3. Il se dit fig. d’une personne cruelle & dénaturée.
  4. On dit aussi, d’Une personne noircie de quelque vice, comme d’ingratitude, d’avarice, d’impureté.
  5. Monstre, Se dit de ce qui est extrêmement laid.
  6. On dit aussi, qu’on a servi des monstres sur une table, pour dire, Des poissons d’une grandeur extraordinaire.

Dictionnaire de l’académie française 9ème édition (actuel)

“1.  Être vivant dont l’organisation, dans sa totalité ou dans une de ses parties, n’est pas conforme à celle de son espèce. Monstre à deux têtes. L’étude des monstres est appelée tératologie.
2.  Être imaginaire des légendes, de la Fable, en qui se retrouvent et se mélangent souvent des formes empruntées à des créatures réelles.
3.  Par extension. En parlant d’êtres, d’objets réels qui, par leur taille, leur aspect, ont quelque chose d’extraordinaire ou d’effrayant.
4.  Personne remarquable par quelque défaut ou quelque vice poussé à l’extrême. Monstre sacré, comédien, comédienne qui a une personnalité hors du commun et une très grande renommée.
6.  Adjectivement. Fam. Exceptionnel par la quantité, l’intensité. Avoir un travail monstre. Un succès monstre. Des embouteillages monstres”

Nous remarquons que “monstre” regroupe plusieurs sens. Le sens qui revient en premier concerne les défauts physiques des êtres vivants. Mais il est aussi utilisé pour parler de vices ou de créatures immenses. Plus récemment, “monstre” peut être utilisé à des fins plus positives pour exprimer le fait qu’une personne a accompli quelque chose d’immense. En général, on parle de “monstre” au sens péjoratif en désignant un trait physique ou de caractère laid et repoussant.

synonyme :

Le mot “scélérat” est un synonyme de monstre. En effet, les scélérats sont des personnes qui manifestent des intentions ou des sentiments perfides et criminels. Or, une personne peut être qualifiée de monstre quand elle a des sentiments cruels et dénaturés.

Le mot “créature” est un synonyme de monstre. En effet, les monstres peuvent être des créatures tirées de l’imaginaire. Les créatures sont elles aussi imaginées par les humains. En revanche, le mot “monstre” a un sens péjoratif par rapport à “créature”.

antonyme :

Le mot “merveille” s’oppose à “monstre”. Ce mot désigne une chose qui est admirée par sa beauté et sa valeur. Le monstre est plus souvent craint car il est hideux.

Le mot “normal” est un antonyme de “monstre”. Une personne “normal” désigne le fait qu’une personne soit conforme à une moyenne ou une norme. En revanche, les monstres sont des personnes avec des particularités qui ne sont pas conformes aux normes.

Citation :

“S’il se vante, je l’abaisse

S’il s’abaisse, je le vante

Et le contredis toujours

Jusques à ce qu’il comprenne

Qu’il est un monstre incompréhensible”

Blaise Pascal, Pensées, 1658-1662

Dans cette citation, extrait des pensées de Blaise Pascal, on retrouve un chiasme avec les mots “vante” et “abaisse”. Ces mots se contredisent, la vantardise renvoie à une surestime de soi et le rabaissement à une sous-estime de soi. Le “il” fait référence à l’Homme, et le “je” à la raison. La raison contredit l’Homme pour lui faire réaliser qu’il est un monstre incompréhensible. Cette hyperbole appuie le fait que l’Homme est très compliqué à comprendre et ça peut faire peur. Cela invite les humains à prendre conscience de leur orgueil démesuré ou de leur humilité presque dégradante.

Image :

American Horror Story : Freak Show, dès le 30 avril sur Série Club. - LeBlogTVNews

Cette image est une affiche de promotion pour la 4ème saison d'”American Horror Story”, intitulée “Freak Show”. On peut voir, sur cette affiche, plusieurs personnes qui possèdent une particularité physique. On remarque notamment une femme à barbe, une femme avec trois seins ou encore des sœurs siamoises. C’est personnes sont placées sous les projecteur et au centre d’un chapiteau, cela montre qu’il s’agit d’un spectacle et d’une troupe d’acteur. Malheureusement toutes ces personnes sont considérées et traitées comme des monstres. A la fin du 19ème siècle jusque dans les années 60, les freak show ont exploité ces personnes afin de se faire de l’argent. Le public était au rendez-vous pour se moquer et rire de ces personnes. Cette pratique n’existe heureusement plus aujourd’hui car elle est inhumaine. En revanche, cela montre que les humains ont toujours tendance à avoir peur de la différence, et pour combattre cette peur ils vont se moquer des différences.

interprétation personnelle :

Dans ma tendre enfance, les monstres me terrifiaient. Du monstre sous mon lit aux insectes bizarres, j’ai eu beaucoup de frayeurs. Les bruits de vent dans les fenêtres, les grincements du parquet ou encore le goutte à goutte d’un robinet mal fermé me faisaient penser que la maison était envahie de monstres. Par chance, ces monstres n’ont jamais existé que dans mon imagination et mes cauchemars, ils étaient le fruit de mon ignorance. Quand j’ai grandi, j’ai rencontré d’autres types de monstres. Notamment dans les fictions : les mythes de la Grèce antique ou les films d’horreurs. Ces monstres, comparés à ceux mon enfance, avaient une représentation. Je les voyais toutes les horreurs possibles réunis en un seul être vivant. Toutes ces choses que j’imaginais étant petit, étaient représentées sous forme d’images. J’ai vite compris que ces monstres n’existaient pas plus que ceux de mon imagination. J’ai donc arrêté d’avoir peur des monstres, et commencer à prendre du recule par rapport aux fictions. Hélas, d’autres monstres sont apparus. Ils n’étaient pas imaginaires, ils n’étaient pas dans la fiction, mais ils étaient biens vivants sous forme d’humain. Les terroristes et les tueurs en série sont des monstres réels et inhumains. Les violeurs sont des monstres dénués de sentiment, ils sont dégoutants. Les armes et les guerres sont les monstres qui anéantiront le monde et l’espèce humaine. Tous ces personnages sont des personnes physiquement sans défaut mais moralement monstrueuses.

 

FIN

 

 

Léopold Besnier

Une réflexion sur « Monstre »

  1. Amorce convaincante.

    Attention à l’accord des adjectifs : un dictionnaire, donc “universel”, au masculin.
    L’idée d’aller voir les définitions au XVIIè est pertinente. Bonne comparaison, convaincante.

    Très riche et pertinente analyse des synonymes et antonymes. Bravo pour tous les progrès réalisés en maîtrise de la langue ! Continuez !

    Attention à la date des “Pensées” de Pascal : 1670, c’est la version remaniée par le groupe de Port-Royal. Pascal était déjà mort depuis 8 ans. On a coutume d’indiquer 1658-1662.
    C’et intéressant, d’interpréter le “je” comme une parole de la raison. Pourquoi pas ?

    Analysez davantage l’affiche : les couleurs, la disposition des personnages, les slogans… Elle fait référence à un film que je vous conseille de voir : “Freak”. https://www.youtube.com/watch?v=vJVXTKkjsxA
    C’est un film culte, inoubliable !

    Bonne trame de réflexion, dasn votre argumentaire, mais c’est à davantage analyser. Que symbolisent les monstres qui font peur dans l’enfance ? Quand on parle de “monstre” pour un terroriste, que faisons-nous ? Est-ce judicieux d’en parler ainsi ? etc.

    Bon travail 🙂

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