Cergy-Pontoise va pouvoir enfin réaliser sa mutation tant attendue

Cergy-Pontoise voit enfin après de nombreuses années de projets qui n’aboutissent pas modifié son centre vieillissant des années 1970. Elle est l’exemple de grande évolution qu’une ville peut entreprendre afin de dynamiser son centre, de créer des emplois et des logements.

Cergy-Pontoise, commune du Val d’Oise (200.000 habitants) est une des cinq villes nouvelles d’Ile-de-France héritées des années 1970. Elle souhaite enfin réaliser sa mutation datant de plusieurs décennies afin d’en finir avec un schéma obsolète. En effet, fin janvier, le déclassement du domaine public  du centre commercial des « 3 Fontaines », et leur revente au propriétaire Hammerson, lance la rénovation de la galerie marchande. La commune a espoir de voir prendre forme un projet de réaménagement du Grand Centre, mis dans les cartons depuis 2009 et d’en finir avec ces vastes étendues de parkings et de boulevards qui coupent la ville en deux. « Cette conception de la centralité est vieillissante et n’est plus adaptée au mode de vie urbain actuel »,  martèle depuis des années Dominique Lefebvre, président (PS) de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. Le centre commercial « Les 3 Fontaines » de 45 000 mètres carrés érigé en plein coeur de la ville il y a quarante ans, concentre tous les dysfonctionnements. Vieillissant, fermé sur lui-même, relié par de grands axes routiers, il n’attire plus d’enseignes et Auchan y réalise un des paniers moyens les plus faibles d’Ile-de-France. Une gigantesque « verrue » qui bloque tout espoir d’aménagement urbain. Hammerson, qui le rachète en 1997, présente un premier projet de rénovation vers 2005. Jugé trop couteux et critiqué pour son extension de 30 000 mètres carrés, il est rejeté par les élus.

Le Grand Paris a permis de relancer le projet

Lorsque le Grand Paris est lancé, en 2009, Dominique Lefebvre, alors maire de Cergy depuis 1996, fait plancher trois architectes sur un projet de rénovation du centre-ville. Le Plan urbain élaboré par le gagnant, le cabinet François Leclercq, est adopté en avril 2013 par le conseil communautaire. Il propose de densifier la population : créer 3.000 logements pour doubler le nombre d’habitants  à 10.000, d’ici à 2025, créer 45.000 mètres carrés de bureaux pour passer de 10.000 à 13.000 emplois, en s’appuyant sur une réserve foncière de 25 hectares. Mais rien ne peut se faire encore une fois sans la rénovation de ce fameux centre commercial. Un nouveau projet de 15.000 mètres carrés , présenté par Hammerson (250 millions d’euros d’investissement) avec un agrandissement revu à la baisse, intéresse plus les élus.

Afin que la rénovation du centre puisse avoir lieu, le siège social de l’entreprise 3M France, installé à Cergy depuis 1976, sera démoli et reconstruit plus loin, permettant de libérer du foncier pour construire des logements. Même chose pour l’entreprise Spie qui déménagera son siège dans le parc d’activités de Saint-Christophe. « L’enjeu était de garder ces entreprises sur notre territoire. Cela fait vingt ans que nous n’avons pas construit de nouveaux bureaux à Cergy », fait remarquer Dominique Lefebvre. Si le calendrier prévoit un démarrage des premiers travaux d’aménagement des espaces publics cet été, avec une livraison des premiers bâtiments en 2019, tout reste à faire. Il faut créer la ZAC Grand Centre (100 hectares), qui devrait remplacer la première ZAC Préfecture, créée il y 40 ans. Et obtenir le feu vert de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) pour le projet du centre commercial, tout comme le permis de construire.

Article issue de celui de Marion Kindermans sur le site leséchos.fr

Liens :

http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-des-marches-publics/0204145290760-lex-ville-nouvelle-de-cergy-pontoise-prepare-sa-mutation-1092206.php