La solidarité contre Coca-Cola

Le tribunal du commerce a condamné Coca-Cola à reprendre ses livraisons pour le groupement Intermaché, livraisons qu’il refusait d’effectuer depuis le début du mois de janvier. Mais quelle est l’origine de cette affaire ?

A l’origine, une volonté de consommer mieux

Depuis mars 2017, avec son nouveau genre de campagne de pub : L’Amour ( visionnable ici ), Intermarché s’est placé en faveur du manger mieux et plus local. Depuis, ces publicités se sont développées et sont aujourd’hui imitées, mais rarement égalées.

Depuis, le groupement affiche ouvertement sa volonté de changer les modes de consommation. C’est dans le courant de cette démarche que s’inscrit leur volonté de proposer des sodas moins sucrés et plus locaux dans ses rayons. A la fois dans un intérêt de santé publique, mais aussi pour une solidarité avec les producteurs locaux et les PME. Ce qui n’est pas pour plaire à Coca-Cola.

Coca-Cola, un gigantesque monopole

Aujourd’hui, l’enseigne détient entre 75% et 90% du marché des sodas dans le monde ( liste des marques ici ). Il s’agit d’un monopole hallucinant; a lui tout seul, Coca-Cola occupe pas moins de 4 produits sur 5 dans les rayons de vos grandes surfaces. Avec, on le sait, des problèmes de bouteilles peu recyclables et des produits discutables, point sur lequel ils assurent effectuer des progrès. Il reste cependant parfois concurrencé par des marques locales, Breizh-cola par exemple, à forcé la firme à réaliser une campagne seulement pour une région au lieu d’un pays entier. C’est sans précédent ! ( article source ici )

Mais suite à l’annonce de retirer certains produits de ses rayons, notamment les références redondantes. Coca-Cola a menacé d’arrêter de livrer tous les Intermarché et Netto, menaces qu’il a mises à exécution début janvier. Durant 10 jours, les antennes du groupement n’ont plus reçu aucune livraison de produits appartenant à Coca-Cola.

Intermarché saisit le tribunal

Suite à cela, le groupement Intermarché demande gain de cause et demande justice, qu’il obtiendra le 14 janvier. Le groupe Coca-cola est obligé de livrer l’enseigne française pour cause de « d’une rupture abusive et d’un abus de position dominante ». C’est un événement rare de voir un grand groupe international forcé à plier face à une enseigne nationale.

Si les menaces entraînent un retard du retour à la normale, Coca-Cola sera condamnée à payer 460 000€ par jour de non-livraison… pour une entreprise dotée d »un capital de 200 milliards de dollars, des pénalités donc ridicules mais réelles. Les deux partis ont jusqu’au 1 mars 2020 pour parvenir à un accord. De son côté, Coca-Cola annonce l’investissement d’un million d’euros en 5 ans en France pour améliorer la recyclabilité de leurs bouteilles et lancer de nouvelles boisons.

Chris T.