La solidarité du bois… c’est béton !

La notion de la solidarité est pour l’homme, au sein de la société, très importante. Cette valeur est même souvent à l’origine de toute vie en société. La solidarité y est comme un pilier qui lui apporte équilibre et sérénité.

On savait que d’autres espèces animales vivaient aussi de la solidarité mais de récentes découvertes nous interrogent aussi sur la solidarité vécue par des espèces végétales. Ainsi, les arbres seraient-ils capables de solidarité ? et d’une solidarité moins « égoïste » que la nôtre ?

Nous verrons ici que les relations entre l’homme et les arbres sont plutôt complexes mais aussi les raisons pour lesquelles nous affirmons que ce sont des êtres solidaires.

La relation entre ces deux êtres

Depuis des millénaires, l’homme et les arbres partagent une longue histoire commune.

Les arbres sont des êtres vivants remarquables. Présents sur Terre depuis au moins 370 millions d’années, l’Archaeopteris, premier arbre connu, date du Dévonien (de -418 à -359 million d’années). Aujourd’hui, on compte environ 3 000 milliards d’arbres sur Terre appartenant à 60 000 espèces différentes.

Outre cette grande diversité, ils jouent aussi un rôle très important dans l’équilibre écologique de la planète. Ils stockent le carbone et rejette de l’oxygène, nécessaire à la vie. Ils ont aussi un rôle dans le cycle de l’eau et constitue les écosystèmes des forêts, refuges de biodiversité.

L’homme est lui aussi un être vivant mais sa présence sur Terre date seulement d’environ 2 millions d’années et la population mondiale n’est que de 7,7 milliards (soit une personne pour 400 arbres).

Pour l’homme, les arbres ont toujours représenté une ressource essentielle, lui permettant à la fois de construire son habitat, de se chauffer et de se nourrir (grâce à leurs fruits). Toutefois, se considérant comme « supérieur », il a donc exploité cette ressource jusqu’à l’excès. On pourrait citer notamment l’exploitation « sauvage » qui se fait actuellement en Amazonie et qui va jusqu’à détruire son environnement.

La relation entre l’homme et l’arbre n’a pourtant pas été toujours aussi tendu. A une époque, les arbres ont même été divinisés par des religions antiques et à l’origine de nombreux cultes. On en retrouve aussi trace plus récemment avec le culte des « arbres de la Liberté » plantés lors de la Révolution française et tout au long du XIXe siècle. Nos pièces françaises de 1 et 2 euros en sont encore les témoins.

La forêt : une communauté solidaire

« La forêt est une communauté solidaire » : voilà ce qui a été prouvé grâce à des études faites par des botanistes de l’université de Bâle, des recherches scientifiques de Nouvelle-Zélande ainsi que l’ingénieur forestier Peter Wollheben.

Ainsi, les études menées par les botanistes de l’université de Bâle, nous apprennent que les arbres s’échangent du carbone. En effet, l’arbre va prélever du dioxyde de carbone dans l’atmosphère grâce à la photosynthèse. Ce carbone va d’abord lui servir pour sa consommation personnelle, mais l’étude a montré qu’il va aussi le partager avec les arbres voisins. Pour cela, il utilise des réseaux de champignons souterrains et son système racinaire. Les réseaux relit chaque individus, les uns avec les autres. Ce qui nous conforme dans l’idée de la solidarité puisqu’ils sont unis par ce lien. Pour les hommes c’est « main dans la main », pour les arbres c’est « racines dans racines ».

Une étude scientifique, menée en Nouvelle Zélande, sur de très vieilles souches d’arbre Kauri a aussi montré une certaine forme de solidarité entre les arbres : quand un arbre a été coupé et qu’il n’en reste qu’une souche, ses voisins le maintiennent en vie par leurs racines en lui envoyant des nutriments. Avant cette étude, on pensait plutôt que les arbres voisins auraient profité des éléments laissés par la décomposition de l’arbre mort.

De même, lorsqu’un arbre est malade, ces voisins lui envoient des nutriments par leurs racines pour l’aider à retrouver de l’énergie. Il s’agit d’un système de redistribution des ressources, un peu comparable à nos systèmes d’aide sociale, qui permet aux individus moins favorisés, de se développer. De la même façon, dans une forêt, alors qu’ils ne reçoivent pas tous la même quantité de lumière, il existe un système de rééquilibrage souterrain par le biais des racines.

Dans son livre « La vie secrète des arbres », l’ingénieur forestier Peter Wollheben a aussi montré qu’en cas de danger, les arbres communiquent entre eux et s’envoient des messages d’alerte afin de pouvoir se défendre face à des prédateurs. Face à un prédateur qui mange ses feuilles, on savait que l’arbre allait modifier sa composition chimique pour repousser l’animal en vaporisant des tanins amers et toxiques ou en émettant des substances odorantes afin d’attirer des auxiliaires. Mais les études ont aussi montré qu’il est aussi capable d’envoyer un signal en utilisant ses racines, via des réseaux de champignons, afin d’alerter ses proches d’un danger. Cela leur permet ainsi de mieux se défendre lors de l’attaque.

C’est une sorte de langage chimique. Les végétaux échangent ainsi de nombreuses informations toute la journée. Cette communication peut aussi se faire par le canal des airs via les feuilles.

La forêt, modèle de société solidaire ?

D’autres études nous confirment que les arbres sont des êtres sensibles à la douleur, qu’ils sont dotés d’une mémoire et peuvent communiquer entre eux et s’entraider.

Ainsi, grâce à ces études, l’homme a une meilleure compréhension des arbres et de leurs « relations sociales » au sein d’une forêt : l’arbre « s’humanise » devenant plus qu’un simple bout de bois. L’homme fait en sorte de ne plus maltraiter les arbres inutilement. Par exemple, la pratique de retirer les écorces des arbres pour les supprimer prend une autre dimension : cette action pourrait être comparer à un acte de torture, comme si l’on écorchait à vif un être-humain.

En se basant uniquement sur les études présentées ci-dessus, on pourrait être tenté de conclure que les arbres sont des êtres solidaires et que cette solidarité est gratuite et sans retour. Les arbres seraient-ils plus généreux que nous ?

Le fait de prendre soin de la santé de ses voisins est-il un acte gratuit, ou est-ce dans l’unique but d’améliorer ses chances de survie ? On comprend facilement que si des arbres meurent, cela provoquera des brèches dans la forêt et exposera ainsi l’ensemble du groupe aux vents violents. Il s’agit donc peut-être d’une simple stratégie de survie collective…

Peut-on considérer la forêt comme « société parfaite », comme définie par la métaphore du corps mystique de Blaise Pascal ? Dans ce modèle, la forêt représenterait le corps et les arbres en seraient les membres. En effet, dans la forêt, lorsqu’un membre souffre, c’est l’ensemble du corps qui souffre avec lui et chacun est nécessaire pour la vie de l’ensemble. C’est bien l’entraide entre les arbres, même de différentes espèces qui fait vivre cette « société sylvestre » tout comme dans notre « société humaine ».

Il est donc clairement établi que les arbres communiquent entre eux, s’entraident face aux prédateurs et s’échangent de l’énergie sous différentes formes. La forêt se comporte donc comme une véritable société solidaire. Dans la société humaine, certains membres sont solidaires par nécessité, d’autres le sont par altruisme. Les études sur les forêts sont encore trop récentes. Nous ne pouvons pas savoir à quelle catégorie de solidarité associer les arbres : altruisme ou nécessité ?

Une réflexion sur « La solidarité du bois… c’est béton ! »

  1. Titre percutant (avec point d’exclamation plutôt que d’interrogation). Cherchez une amorce du même niveau.
    Quelles sont les récentes découvertes qui nous interrogent sur la solidarité dans la nature ?
    La thèse est claire.
    Eviter toutes les formules vagues comme « depuis des millénaires »…
    D’un point de vue général, vous laissez trop de blancs dans le texte, ce qui rend le propos décousu, alors qu’il ne l’est pas. Revenir aussi à la question posée, pour ne pas perdre de vue le caractère argumentatif du texte : toute information est au service de la thèse à défendre. L’argument avec « l’arbre de la liberté » à la Révolution est pertinent : que symbolise donc l’arbre, à ce moment-là ? Voir le rituel qui s’instaure autour des plantations dans les places publiques.
    Un lien interactif peut être intéressant, mais pas vers une page wikipédia dont on ne connaît pas l’auteur, les sources, la fiabilité.
    Reliez l’idée de réseau à l’idée de solidarité.
    Les titres de livres sont soulignés ou en italiques.
    « D’autres études nous confirment que les arbres sont des êtres sensibles à la douleur, qu’ils sont dotés d’une mémoire et peuvent communiquer entre eux et s’entraider. » : quelles études ?
    J’aime beaucoup le passage autour de « l’arbre « s’humanise » devenant plus qu’un simple bout de bois. » Mais on pourrait vous rétorquer que vous faites ici de l’anthropomorphisme !
    Toute la fin est très réussie (sauf la mise en page, trop de paragraphes), très convaincante et nuancée : bravo !
    Point de vue grammaire, quelques accords de participes passés à revoir.
    Il manque aussi une prise à partie de votre lectorat.

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