Le théâtre: des actes d’unification

« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est une conscience qui avertit. ». Cette citation de Victor Hugo, nous montre que le théâtre influence notre vie. Il y a une controverse entre Diderot et Rousseau, qui consiste à se poser la question suivante: le théâtre peut-il permettre d’unir les individus afin de former un peuple? Alors que pour Rousseau ce fait n’est qu’illusion, pour Diderot, le théâtre permettrait au contraire de créer une solidarité entre la population et ainsi former un peuple. Nous allons montrer que les théories de Diderot sont bien fondées.

L’exemplarité du théâtre

Le  théâtre est un lieu de convivialité, il permet à tous les spectateurs de se divertir. Ainsi va naître un amusement commun, provocant une certaine union. Le spectateur peut se reconnaître face aux personnages, et donc vouloir s’inspirer de leur mode de vie, de leurs erreurs, de leurs réussites… Prenons comme exemple la pièce de théâtre d’Edmond Rostand, s’intitulant Cyrano de Bergerac. Nous découvrons trois personnages principaux formant un triangle amoureux, mais malgré cela, l’amitié entre les deux prétendants se construit et permet une solidarité masculine, qui va jusqu’au sacrifice du bonheur pour l’autre. Face à cela, le public ne peut que s’inspirer de ces faits et ce courage dont fait preuve Cyrano de Bergerac pour satisfaire les envies des êtres qui comptent le plus pour lui. Les spectateurs vont ainsi vouloir être meilleurs et créer une solidarité, une union entre eux, pour former un peuple. Mais sommes-nous prêt à sacrifier un désir, un bonheur pour son prochain? Le théâtre peut-il changer notre égoïsme, et faire de nous un peuple soudé, effaçant l’individualisme de chacun?

Un simple spectacle

Cependant, d’après la logique de Rousseau, le théâtre n’est-il pas qu’un simple divertissement? En effet, malgré le fait que les pièces de théâtre sont très proches de notre réalité, les spectateurs ne font pas partie de la scène. Il existe dans pratiquement toutes pièces une frontière entre publics et comédiens, soit le quatrième mur. De plus le théâtre ne présente pas que des comédies, mais aussi des tragédies. Le public souhaite donc rester passif face à ces drames, et ne pas s’inspirer de la vie des personnages. Par exemple, dans la tragédie de Sophocle, Antigone, pratiquement tous les personnages meurent, et cela à cause de leur solidarité les uns envers les autres, et la hiérarchie du peuple. Il semblerait qu’un drame n’a aucun but de souder les individus. Le public ne désire pas mener une vie semblable aux personnages de théâtre, mais bien de considérer les pièces que comme simple divertissement. Ainsi, lorsque les pièces de théâtre mettent en scène des meurtres ou des suicides, certains disent que le public est moins apte à s’identifier. Mais au contraire, tous ces morts, ne nous montre-t-ils pas les erreurs à ne pas commettre?

Un loisir représentatif

En outre le fait que le théâtre laisse les spectateurs passifs, à l’écart, c’est un moment de partage entre les individus. Les citoyens ne viennent-ils pas au théâtre pour se rencontrer, se découvrir, s’apprécier? Le public, ainsi que les acteurs, vivent la même expérience au même moment. Cela permet de créer des liens solides basés sur la complicité, et l’interaction des uns envers les autres. Le théâtre a permis, en Grèce Antique, de faciliter l’échange entre citoyens, lors de discussions politiques. Ou même encore, au Moyen-Age, pendant la messe, le théâtre permettait de communiquer dans une ambiance de communion. Il aurait, donc, des actions bénéfiques sur les individus et leurs échanges.

Le théâtre est donc le symbole même du partage, de l’entente, de la solidarité. Malgré quelques discordances sur le sens de certaines interprétations, le théâtre nous permet de nous accompagner dans notre vie. Il nous informe sur les risques encourus, ou encore sur les conséquences de notre hiérarchie. Mais dans un but précis: il permet d’unir les différents individus afin de former un peuple soudé.

Une réflexion sur « Le théâtre: des actes d’unification »

  1. Les phrases d’amorce sont maladroites, même si la problématique est bien posée. J’aime beaucoup, par ailleurs, votre façon de problématiser à mesure, de faire rebondir l’argumentaire par des questions. Pour l’amorce : partez plutôt d’une citation, ou d’une expression, d’une devise, etc…
    Le propos est clair. Une erreur de conjugaison sur quelques verbes, créer, désirer, à corriger, mais dans l’ensemble c’est assez bien formulé. Parfois, à simplifier : « bien que les pièces soient » – et éviter les relatives toutes seules (sujet + verbe, et non pas sujet + qui + verbe).
    Montrez bien, par des modalisateurs, que vous tenez compte du point de vue des rousseauistes de votre classe, mais que vous n’êtes pas d’accord : verbes « sembler », « paraître », « peut » et « peut-être », conditionnel… ou « certains disent que », « certes… mais »
    La fin est très réussie. J’ai beaucoup apprécié la question rhétorique avec gradation : bel effet de style qui emporte votre lecteur.

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