Vanité

VANITAS VANITATUM, OMNIA VANITAS”  Ecclesiaste   

(vanité des vanités, tout est vanité) 

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à la vanité. Les vanités ont été reprises par les modernes, dans lesquelles l’esthétisme priment sur le symbolisme de la mort. L’approche est relativiste, l’existence humaine perd son sens et sa signification. Les vanités contemporaines ont cependant gardé l’idée de départ : mettre l’homme face à l’inéluctable mort de son existence, cependant, elles suppriment la dimension transcendante des vanités classiques. La Vanité est devenue, certes, une réflexion sur la mort, mais avant tout sur la vie: sa brièveté comme sa beauté.

https://vanitesblog.wordpress.com/tag/crane/

Sur l’image ci-dessus, on peut  voir un chat qui se regarde dans le miroir, et qui dans son reflet voit un lion. On comprend alors, que la vanité relève du besoin d’impressionner autrui ; un lion est bien plus impressionnant qu’un petit chat ; elle se focalise sur la vision que les autres ont de nous. 

On peut donc se demander, si la vanité est un défaut, alors voici une petite vidéo pour vous éclairer un peu  😉

Pour commencer, un peu de culture avec son étymologie :

Le mot vanité vient du latin vanitas, lui-même issu du latin vanus (qui a donné vain).                                                                                                        Vain signifie “vide”, au sens propre comme au sens figuré. Aujourd’hui, c’est surtout le sens figuré qui prévaut : un raisonnement vain est un raisonnement creux, voire trompeur, mensonger. Le sens a même dévié vers la notion d’inefficacité, d’inutilité (on parle d’un combat vain, d’un effort vain), pour arriver au sens de “prétentieux, vaniteux, orgueilleux”.

 

Quelques définitions de différents dictionnaires du terme :

“Caractère de ce qui est vain, de ce dont la réalité ou la valeur est illusoire.”  (CNRTL)

“Caractère d’une personne satisfaite d’elle-même et étalant complaisamment son plaisir de paraître.” (S’en glorifier, s’en enorgueillir.) (CNRTL)

Satisfaction de soi-même, sentiment d’orgueil, Défaut de quelqu’un qui étale sa satisfaction de soi-même.” (LAROUSSE)

Orgueil, prétention, défaut d’une personne trop satisfaite d’elle-même.” (L’INTERNAUTE)

Le terme traduit par “vanité” signifie littéralement  “souffle léger, vapeur éphémère“.

Effectivement, comme on peut s’y attendre, la vanité, se rapporte au fait d’être satisfait de soi-même (l’orgueil) et au plaisir de paraître. Cependant le mot “vanité” à également un autre sens que ce dernier. La vanité, c’est l’absence de raison, tout ce qui relève de l’illusoire, le néant.

Aujourd’hui, nous avons tendance à oublier que nous sommes des êtres mortels. Nous ne nous préoccupons plus de notre confort et de notre bien matériel. La vanité servait à faire prendre conscience de la fragilité de la vie par le biais de la peinture et de la philosophie. Sa représentation n’existe qu’en dehors de ces représentations et ne nous permet plus d’y penser. On peut voir la mort comme un reflet. Un peu comme une partie d’échec avec elle.

https://thaibinhphanvan.com/Index-1/filter/dijon/Souffle-leger-Vapeur-ephemere

 

Un texte philosophique sur la vanité :

Les pensées, de Blaise Pascal, 1669

Liasse Vanité, Fragment Imagination (pensée 78)

 

DEFINITION DES PENSÉES DE PASCAL :

“Le terme vanité représente l’expression comique, voire burlesque, de la notion, plus dramatique, de néant. Ce n’est pas seulement parce qu’une chose ou une conduite manque de fondement qu’elle est vaine, c’est aussi parce que cette absence de raison fait qu’elle n’est littéralement rien. Le thème de la vanité de l’homme annonce et prépare ainsi celui du néant de l’homme, qui réapparaît dans les Pensées à un stade postérieur de l’argumentation. Il est ainsi, pour ainsi dire en creux, l’expression laïque d’une idée qui prendra une forme d’ordre religieux, lorsque Pascal développera celle du néant de l’homme devant Dieu.”  

 

“Les habiles par imagination se plaisent tout autrement à eux‑mêmes que les prudents ne se peuvent raisonnablement plaire.”

L’idée principale du livre est que nous ne pouvons pas vivre sans Dieu car nous sommes des êtres insuffisants et vides, ce que signale le titre de la liasse dont est extrait le fragment 78 : la “Vanité”, c’est-à-dire la vacuité. Le problème central de l’homme est son amour-propre. Cette vanité l’entraîne à déformer le réel, d’où le pouvoir que l’imagination peut avoir sur nous. Le ton est assez ironique : “les habiles par imagination” désignent ceux qui se croient intelligents. Il est question de la vanité  : se plaire à soi-même relève du narcissisme. Ces faux habiles sont comparés aux “prudents”, pour une opposition entre deux types de caractères (comme des caricatures de comédie).  On juge avec notre imagination, qui, elle, ne voit que l’apparence et n’écoute que ceux qui paraissent sages. L’imagination est par excellence la faculté de l’esprit humain qui manifeste clairement la vanité de l’homme. 

 

Ses synonymes :

néant : “Absence soit relative, soit absolue, d’être ou de réalité.”

Il est vrai que le néant se rapproche de la vanité, surtout que en général pour le représenter on utilise un trou noir ou bien des images sombres, un peu comme la vanité. Mais à la différence de la vanité qui elle utilise des objets, se rapportant au temps et à la mort; le néant lui est déjà vide, il n’y a plus rien, plus d’existence.

suffisance : “État de ce qui se suffit à soi-même. Attitude qui consiste à être satisfait de soi”

À première vue, attitude et comportement n’ont aucune différence, c’est pour cela qu’il est difficile de trouver une différence entre suffisance et vanité.

L’attitude définit la façon de se tenir, selon notre attitude notre corps peut révéler nos émotions ou nos sentiments. On peut connaître les sentiments d’une personne en regardant simplement son attitude. 
Le comportement lui peut être physique ou oral, l’attitude fait partie du comportement. Le comportement correspond a notre manière de réagir par rapport à une situation ou une personne.

C’est bien pour cela que l’on peut dire que la suffisance est l’attitude de quelqu’un de vaniteux. 

 

Ses antonymes :

humilité : “Disposition à s’abaisser volontairement (à faire telle ou telle chose) en réprimant tout mouvement d’orgueil par sentiment de sa propre faiblesse. être humble. Caractère de ce qui a peu d’importance, peu d’envergure, peu d’éclat.”

simplicité :  “Façon d’être naturelle et spontanée, sans affectation ni prétention; caractère de celui qui a des goûts simples, sans excès de luxe, de raffinement. Caractère de candeur ou d’ingénuité naïves, confinant parfois à la crédulité.”

 

EN musique :

un peu de reggae

D’un point de vue plus personnel :

D’un point de vue personnel, on utilise la vanité pour combler les vides, le manque de confiance en soi ainsi que la souffrance que l’on a en nous. Or un des synonymes de vanité est vide, donc comment peut-on combler du vide avec du vide ? Cela voudrait donc dire que cela ne sert à rien, que la vanité ne aide pas. De plus, cette dernière ne peut être suffisante puisqu’elle est éphémère. Cependant, si la vanité ne peut combler notre souffrance, il faut alors faire un travail sur soi même, pour pouvoir se comprendre, savoir ce qui ne va pas et pourquoi ; pour pouvoir s’en sortir. Cela aboutirait à avoir confiance en soi, mais sainement (pas comme la vanité). 

 

Dans l’art : 

Rachel Ruysch, Vanité. Tulipes et crâne. Musée Jeanne d'Aboville, Saint-Quentin

 

 

 

 

 

 

 

 

Signification en Art  :

“Composition, nature morte le plus souvent, évoquant les fins dernières de l’homme.” (LAROUSSE)

“Représentation picturale évoquant la précarité de la vie et l’inanité des occupations humaines.” (CNRTL)

 

Lien : https://www.photo.rmn.fr/archive/15-589428-2C6NU0AN31I3C.html 

Auteur : Rachel Ruysch           Titre :  Vanité. Tulipes et crâne.                Lieu : La Fère, Musée Jeanne d’Aboville          Date : inconnue (entre le 17/18ème siècle)        Courant :  Baroque

Une vanité en art, est une nature morte dont le sujet est la mort. Elle nous rappelle cette locution latine : “memento mori”, souviens-toi que tu vas mourir. Le crane, symbole de la mort, est le motif central qui ordonne tous les autres. Il rappelle que l’homme est mortel et ne doit pas se perdre dans les vanités de l’existence, mais au contraire être charitable, s’occuper des siens, prier. Il est le point d’aboutissement du tableau, tout nous ramène à la mort, ce phénomène inévitable. On peut observer, de grandes tulipes, fanées, se rapprochant de la mort. Elles représentent une beauté éphémère et sont un euphémisme de la mort. Les couleurs utilisées sont ternes, sans joie, triste, sans vie. On peut avoir des émotions contradictoires lorsqu’on l’observe, telles que de l’angoisse et de l’apaisement.

 

 

Noémie MOINE

 

3 réflexions sur « Vanité »

  1. Rédigez ! L’amorce peut être plus percutante, en lien avec l’illustration bien choisie. Partez d’un exemple de vanité contemporaine.

    Etymologie et définitions : c’est très clair, très bien fait. J’aime beaucoup les liens vers d’autres articles du blog-abécédaire. Mais la citation de Pascal est à garder pour la rubrique “citation” (une citation d’un auteur n’a pas la même fonction qu’une définition de dictionnaire, car elle n’engage que lui, alors que le dictionnaire fixe la langue de tout un peuple).

    Pour “la vanité” dans le sens artistique, je vous recommande d’utiliser ces définitions en bas, avec votre illustration. Cela vous aidera à la commenter.

    Pour la citation, il faut que le mot que vous étudiez figure dans la citation même.

    L’analyse des synonymes est très intéressante, même si je ne suis pas d’accord avec la distinction que vous faites entre “attitude” et “comportement” : consulter le dictionnaire.
    Revoir aussi la grammaire : les phrases doivent être davantage ponctuées. Je vous incite à refaire des exercices de ponctuation sur le CCDMD, afin de gganer en clarté dans vos raisonnements.

    Super, le reggae ! Mais il ne remplace pas un argumentaire davantage construit ! Partez de tout le travail antérieur pour donner votre point de vue sur le terme : évoque-t-il pour vous le vide ? Est-ce que la vanité est seulement péjorative ? Par quoi peut-on / doit-on la remplacer ? Quel fondement peut-elle avoir ? Que dit-elle de nous ? etc.

    Très bien sur l’illustration. Vous pouvez peut-être ajouter un lien vers l’article “memento mori”, s’il a été fait (c’était un projet d’un élève, mais je ne sais plus s’il l’a écrit ou pas).

    Bon travail et bonnes vacances !

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