Coquelicot

Pourquoi l’ai-je choisi ?

Cette fleur, qui pousse de mai à fin juin, autrement dit au printemps, représente pour moi le renouveau après l’hiver, une période compliquée. En effet l’hiver, une saison froide où rien ne pousse et où l’on déprime facilement dû au manque de soleil, laisse place aux plantes printanières qui refont surface de même que la bonne humeur globale. Cette plante aux couleurs vives et chaudes peut ainsi me représenter moralement. C’est intéressant de connaître ce mot car cette fleur a une histoire hors du commun pour une simple fleur, regroupant différentes croyances à son égard selon certaines cultures ou religions. On peut également l’utiliser dans des expressions courantes tel que « être rouge comme un coquelicot » ce qui signifie rougir sous l’effet de la timidité, de la honte ou de la confusion.

Etymologie :

De l’ancien français « coquelicoq », onomatopée désignant d’abord le coq (XIV ème siècle), puis, par comparaison avec la crète rouge de l’animal, la fleur.

Histoire du mot :

La nature du coquelicot lui confère, au fil du temps, une profonde signification symbolique. Cette plante originaire d’Afrique du nord et d’Eurasie est connue pour son apparence délicate et fragile. Elle est en réalité capable de pousser sur les terrains les plus improbables. Le coquelicot fleurit en effet jusqu’à 1700 m d’altitude et a longtemps été considéré comme une mauvaise herbe.

Dans la tradition, il est donc devenu un symbole de liberté et d’adaptabilité, de volonté et d’endurance. Dans l’Antiquité, le coquelicot était associé à Déméter, déesse de la fertilité. En raison de ses propriétés, il était également considéré comme la fleur du sommeil éternel et de l’oubli. Pour cette raison, la mythologie grecque l’associe aussi à Morphée, divinité des rêves. Plus proche de nous, la fleur symbolise l’anniversaire des 8 ans de mariage, qu’on appelle les “noces de coquelicot”.

Il est particulièrement amusant de s’intéresser à l’origine étymologique du mot “coquelicot”. La fleur tire en effet son nom du coq, car ses pétales d’un rouge vif évoquent la couleur de la crête du roi de la basse-cour, même si on trouve des coquelicots roses, blancs, jaunes. Dès le XIVe siècle, des variations telles que coquerico, coquerycoq, coquelicoq étaient utilisées pour imiter le cri de cet animal. L’évolution vers la terminaison en « -ot » s’est produite par analogie avec des termes comme maillot, escargot ou capot.

Définition :

*Petit pavot sauvage à fleur rouge vif. (le Robert)

*Fleur principalement rouge, composée de quatre pétales d’aspect froissé, de la famille des papavéracées, garnissant souvent les talus, les terrains vagues, les décombres et les champs de blé (floraison de mai à juillet), de nom scientifique Papaver rhoeas. (Wikipédia)

*Plante de la famille des Papavéracées, dont la fleur est d’un rouge éclatant. (CNRTL)

Ce mot est employé dans le domaine de la botanique mais parfois aussi dans le milieu artistique en référence avec certains tableaux.

Synonymes :

– ponceau : d’un rouge vif et foncé. La différence avec « coquelicot » c’est que ce mot définit uniquement la couleur de la fleur.

– papaver : genre de plantes de la famille des Papavéracées. Cette plante ressemble au coquelicot mais est plus petite.

– pavot : plante cultivée pour ses fleurs, ses graines et la sève de ses capsules, qui fournit l’opium.

Antonymes :

Le mot « coquelicot » ne possède pas d’antonyme car c’est un nom de fleur, l’antonyme le plus proche qu’on pourrait lui attribuer est celui de « fleur » comme faner ou flétrir.

Citation :

“Il n’est aucune beauté qui n’ait sa tache noire. Même le coquelicot. Au cœur porte la sienne, que chacun peut voir.”

Cette citation se trouve dans le livre « Proverbes et dictons du Maroc » de Leila Messaoudi publié en mars 2000. Dans ce livre on retrouve un recueil de proverbes marocains et leur traduction en arabe dialectal.

Cette citation marocaine met en scène la part sombre, les défauts ou les complexes de chaque individu. Ces parties, que nous n’aimons pas, la « tache noire » ne dévalue pas pour autant notre « beauté », notre personnalité ou nos qualités. Plus nous essaierons de la cacher, plus elle deviendra visible, telles les étamines (partie noire) du coquelicot. C’est ce qui nous caractérise, notre « cœur », et fait de nous des êtres uniques, différents et si intéressants. Tout comme les fleurs, toutes changeantes, leur cœur les caractérise autant que leur tige ou leurs pétales et c’est ce qui les rend aussi belles. Ce que nous essayons en vain de cacher peut être la part de nous que les autres peuvent aimer. Quelles soient plus ou moins cachées, chacun en porte : c’est pourquoi les dissimuler au monde ne sert à rien et qu’il est bien plus important de les assumer aux yeux de tous.

On peut rapporter cette citation à l’expression « personne n’est parfait » : on aura beau se rapprocher de la perfection, un défaut (qui nous rend humain) sera toujours présent.

Illustration :

« Les coquelicots » est une œuvre impressionniste peinte par Claude Monet en 1873. Cette toile de 50 x 65cm est une huile sur toile et est actuellement exposée au musée d’Orsay à Paris.

Sur ce tableau on observe 3 différentes teintes qui sont le bleu, le vert et le rouge/orange. Le bleu représente un ciel nuageux de même qu’une femme et son enfant marchant. Le vert est un vaste de champ occupant la moitié inférieure du tableau. Enfin le rouge, seule couleur chaude, représente un nombre important de coquelicot présents dans le champ.

A travers cette toile on ressent le clame, l’air frais et le parfum délicat des fleurs. De plus, le ciel nuageux, l’air brumeux et l’ombrelle de la femme nous évoque une belle journée de printemps ou de début d’été, à la suite d’une pluie : le retour du beau temps. A l’arrière-plan on observe des maisons cachées derrière des bosquets d’arbres. Ce sont sûrement les habitations des deux couples de personnes marchant, qui donne une sensation de mouvement au tableau.

Ce tableau est souvent interprété comme une représentation de la beauté éphémère de la nature. Les coquelicots, avec leurs couleurs vives et leur fragilité, symbolisent la vie et la mort. Ils fleurissent brièvement, puis se fanent rapidement. Claude Monet a réussi à capturer cette fugacité dans son tableau.

Interprétation personnelle :

Au départ j’ai sélectionné des fleurs qui me plaisaient à exposer dans mon article, le coquelicot s’est imposé comme le meilleur choix car avec seulement quelques brèves recherches j’ai pu voir le contenu que proposait ce mot. Entouré de plusieurs croyances, ce mot est passionnant d’un point de vu historique. J’ai trouvé que c’était intéressant de le faire découvrir à d’autres personnes ignorants l’histoire et les propriétés de cette fleur. Son rouge vif et étincelant a su séduire le cœur de nombreux artistes qui ont fait de cette fleur une œuvre d’art.

Ce que m’évoque ce mot est principalement la couleur que porte cette fleur. Le rouge est associé aux émotions fortes, quelles qu’elles soient. C’est aujourd’hui un fait connu et désormais exploité dans certains hôpitaux : la lumière rouge accélère le rythme cardiaque. On l’associe à la violence et à la colère : c’est la couleur du sang, et c’est même la couleur de l’expression « voir rouge ». La couleur rouge est celle du danger, de l’excitation, mais aussi du principe vital même.

Parce qu’au-delà de la violence, le rouge évoque également la sexualité, la passion, tout ce qui a trait au vivant. C’est d’ailleurs ce pourquoi de nombreuses marques de cosmétiques emploient cette couleur à des fins communicatives. Le rouge, extrêmement populaire en Chine, est aussi la couleur de la chance en Asie.

Le rouge est l’une des couleurs dont l’histoire est la plus ancienne, en ce qui concerne son utilisation, on peut remonter jusqu’à la préhistoire, ou des pigments ocre étaient utilisés pour peindre les murs (qui sont toujours visibles à certains endroits du monde). Des pigments rouges étaient également utilisés aux époques de l’Égypte ancienne et de la civilisation Maya pour colorer leurs visages. On retrouve des traces de la couleur rouge tôt dans l’histoire de la Chine où elle était utilisée en architecture et en poterie. L’usage de pigments rouges a traversé l’histoire jusqu’au 19ème siècle, quand les colorants synthétiques furent inventés.

C’est pourquoi cette fleur m’inspire beaucoup, son histoire passionnante et ce qu’elle évoque par sa couleur rouge psychologiquement fait d’elle un mot important à connaître pour ma culture générale personnelle.

Loeiza Bouchon

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