Les rideaux rouges se ferment… les individus s’ouvrent

Le théâtre est un art de représentation où des acteurs se produisent lors d’un spectacle devant un public. A l’origine le théâtre apparu au Vème siècle avant Jésus-Christ (le théâtre antique) sous forme de cérémonies religieuses. C’est alors que dès sa création, le théâtre était un moment de divertissement, permettant de réunir différents individus.

Ainsi, peut-on considérer que le théâtre peut permettre l’union entre différents individus, jusqu’à former un peuple ? Nous verrons ici que le théâtre est certes un moyen pour unir un peuple, mais que ce n’est pas pour autant qu’il nous unit même après la pièce de théâtre car il reste éphémère.

Un moment de partage

Tout d’abord, le théâtre est le résultat de la cohésion d’un groupe d’acteurs. Autrement dit, c’est un ensemble d’individus qui se réunit et réalise une pièce de théâtre avec les compétences et différences des uns et des autres. Cela permet de souder les individus et créer des moments de partage. En effet, les acteurs vivent une expérience semblable en partageant ensemble du temps, des situations et ont la même volonté de faire une belle représentation théâtrale.

Parallèlement, les spectateurs sont réunis avec la volonté de profiter d’un bon moment, de s’évader. Ils partagent des émotions, des idées… ensemble et au même moment.

Le partage peut aussi se réaliser entre les acteurs et le public lors de pièces où il n’y a pas la présence de ce 4ème mur invisible (selon la théorie de Diderot) séparant les deux, ce qui permet aux acteurs d’interagir et s’adresser aux publics.

Cependant, dans le cas où il y a la présence de ce 4ème mur, le public reste passif et non actif. En effet, lors de ces pièces le public va seulement intervenir pour applaudir ou réagir face à la pièce (rire, pleurer, être surpris…).

Un mélanges d’individus

De plus, le théâtre étant ouvert à tous, personne ne choisit qui sera les autres spectateurs. De nos jours, c’est aussi l’occasion d’un mélange entre différentes classes sociales, origines, cultures… Cela permet de faire se rencontrer des personnes qui n’auraient pas forcément été en contact autrement et de créer une union entre tous les individus.

Un divertissement

De plus, le public et les acteurs (lorsqu’ils sont amateurs) sont au théâtre dans le même but, qui est de se divertir. C’est à dire détourner quelqu’un de quelque chose, faire que ses pensées disparaissent pendant un moment grâce à une nouvelle occupation ou en l’amusant. Autrement dit, lui procurer un passe-temps agréable.

Pour les acteurs c’est en jouant qu’ils se divertissent, car ils ne s’ennuient pas et ne voit pas le temps passer, il est hors du temps. Par ailleurs sur scène, l’acteur va se sentir libre, libre du regard, des préjugés car il joue un rôle et le public sait que ce rôle est artificiel : ce n’est pas lui mais il est dans la peau du personnage. Le théâtre permet aussi une grande liberté à l’acteur car en jouant un personnage il peut en profiter pour se libérer et exprimer les sentiments qui l’habite. Louis Jouvet résume bien cela lorsqu’il dit : « Le théâtre : c’est un domaine où les êtres et les choses touchent la liberté […] On fait du théâtre parce qu’on a l’impression de n’avoir jamais été soi-même et qu’enfin on va pouvoir l’être. ». (Le Petit dictionnaire du théâtre)

Pour les spectateurs, c’est au contraire en regardant et écoutant la pièce qu’ils se divertissent. Il s’agit d’une évasion. Ils ne pensent à rien d’autre, ils profitent juste du moment. Ils peuvent oublier leur vie, leurs soucis le temps de la pièce.

En définitive, spectateurs comme acteurs se divertissent au théâtre à travers une explosion d’émotions : de joie, de rire, de pleurs, d’angoisse…

Un théâtre éphémère

Toutes les bonnes choses ont une fin…

Ainsi la pièce de théâtre n’est pas éternelle : une fois finie, c’est fini ! Ce temps d’évasion, riche en émotions et en partages est alors fini. Chacun retourne à la réalité une fois que les rideaux rouges se ferment…

Certes la pièce de théâtre n’a duré qu’un court instant, mais cela ne veut pas dire que les individus ne peuvent pas continuer. Il ne tient qu’à chacun de prolonger tout ce qui s’est vécu lors de ce temps de divertissement. C’est alors que peut se former un peuple. Car un peuple c’est un ensemble d’individus différents, mélangés et unis par des liens, dans le cas du théâtre, des liens culturels.

3 réflexions sur « Les rideaux rouges se ferment… les individus s’ouvrent »

  1. Très beau titre : bravo !

    Même remarque que pour de nombreux articles : le théâtre antique n’est pas, avant tout, un divertissement. C’est de l’art sacré ou politique. A revoir, et soigner le lien vers la question.
    Thèse pertinente et nuancée.

    La première partie est très convaincante, et très claire. Il manque cependant des exemples de pièces. Comme nous avons parlé de la pièce qui a fait connaître Anémone, pourquoi pas un lien d’actualité vers la troupe du Splendid pour votre premier argument ?
    Un raisonnement percutant, intéressant, avec une belle analyse du jeu d’acteur et de ce qu’il suppose. Mais interprétez la citation de Jouvet.
    La fin est, aussi, très convaincante, et le style agréable à lire. Ajouter un exemple.
    Il manque aussi, peut-être au début de la partie sur le divertissement, une réflexion sur la portée négative de ce divertissement (voir texte de Pascal publié hier).

    En grammaire, revoir les verbes et quelques « s » qui traînent…

    L’ensemble est en tout cas dès à présent très sérieux, continuez !

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