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Société : Écosystème de demain !

Beaucoup le disent et pensent, nous vivons dans un monde individualiste où les liens sociaux et les liens liés aux solidarités de classes et d’appartenance religieuse et sociale semblent disparaître. Alors pourquoi ne pas prendre exemple sur des sujets tels que les arbres ainsi que les organismes formant une forêt car, nous le savons tous, ils communiquent entre eux, mais sont aussi solidaires les uns envers les autres en s’entraidant.  Alors la question serait, la forêt peut-elle être le modèle d’une société solidaire ?

Je vais tenter d’y répondre en expliquant, les similitudes de la société et du système forestier en passant par la théorie de Darwin et de ses controverses. Mais  avant toutes choses, par quel facteur et comment les organismes se maintiennent en vie ensemble .

 

Du vivant grâce aux coopérations !

La forêt est un écosystème complexe mais qui fonctionne avec le principe de la symbiose. C’est-à-dire qu’il existe un lien qui réunit tous les organismes entre eux et qui leur permet de vivre indépendamment des autres mais avec leurs aides. Chaque organisme va survivre en puisant la faiblesse d’un autre organisme pour un faire une force. À travers ce principe symbiotique, d’autres interactions prennent place en parallèle, telles que le mutualisme dans laquelle les deux organismes retirent un avantage à l’association ; le commensalisme, dans lequel un des deux organismes retire un avantage l’autre organisme n’a aucun avantage ni désavantage.

Toutes ces relations montrent que la forêt n’est pas juste une succession d’individus, mais un seul et immense organisme, en effet le système forestier implique une entraide des organismes entre eux et la survie de chacun dépend indépendamment des autres organismes qui l’entourent en utilisant la faiblesse de chacun pour l’optimiser en force.

 

Société : Calque du système forestier ?

La société actuelle tend à nous rendre solidaires les uns envers les autres avec de nouveaux principes de partage bilatéral tel que le covoiturage qui permet à plusieurs personnes tierces de voyager ensemble le temps d’un trajet afin de contrer le prix des transports conventionnels comme le train par exemple ; ou encore les mutuelles de santé, basé sur la solidarité des cotisations, le financement de la couverture sociale complémentaire.

Ce sont des exemples parmi tant d’autres qui laissent penser que la société veut créer des liens entre les Hommes semblables à ceux qui existent entre les organismes du système forestier où chacun va utiliser la faiblesse d’un autre pour en faire une force afin de former un seul groupe et d’avancer ensemble, thèse qui se rapproche de l’idée défendue dans l’ouvrage « du contrat social» de ROUSSEAU ou il met en avant que les individus se rapprochent pour s’assurer une vie pérenne. Les individus s’arrangent entre eux pour vivre en toute sécurité et c’est ce rapprochement qui permet de former une société.

 

Illusion face aux relations ?

Malgré le fait qu’on aurait tendance à croire que la société ait toujours fonctionné avec le principe de solidarité entre individus, que ce sont ces relations qui ont permis l’existence de l’espèce humaine, la théorie du darwinisme vient corrompre cette idée ; la survie de l’espèce humaine serait dû à la compétition entre les individus. Selon la théorie de Darwin la survie des Hommes est principalement liée à la « loi du plus fort ».   En effet Lamarque et Darwin défendent l’idée que la lutte pour la vie entre les Hommes représente la sélection naturelle et qu’elle serait la source fondamentale du progrès et de l’amélioration de l’espèce humaine qui a permis d’aboutir à l’élimination des moins aptes à la survie des plus aptes.

 

Théorie démentie !

La théorie du darwinisme social, bien que fondée, est source de nombreuses contestations. Plusieurs philosophes viennent réfuter l’idée selon laquelle la survie de l’espèce humaine serait due à la compétition entre les individus. André-Comte Sponville est l’un d’eux, et il met en avant dans sa chronique égoïsme et altruisme dans les médias Le Monde, le fait que ce sont les relations d’entraide solidaire qui sont nécessaires à la survie de l’espèce humaine et non, des relations conflictuelles ; « dans la lutte pour la vie, une certaine proportion d’altruisme, de la part des individus, est un avantage sélectif, pour l’espèce : au sein d’un groupe capable de solidarité, d’entraide, de compassion, chaque individu a davantage des chances de survivre, donc de transmettre ses gènes, que dans une horde qui ne connaîtrait que l’égoïsme, la violence et la rivalité. »

 

La forêt peut être considérée comme un modèle de société solidaire, et la société actuelle s’aligne sur certains grands principes du système forestier, cependant malgré le fait qu’il peut servir de modèle, il ne peut être calqué. Les relations entre les organismes de la forêt sont à l’échelle du système forestier et que s’il venait à être reproduit à échelle humaine, c’est tout le système politique qu’il faudrait revoir et changer.

Le théâtre: l’art au service des oisifs

Le théâtre forme t-il un peuple ?

Rappelons que le théâtre est avant tout un art dont le but est de divertir le public, c’est un moment éphémère.

Le théâtre: l’art des privilèges

En effet, pendant des siècles, le théâtre était un art réservé à une certaine classe sociale qui est la noblesse, la royauté et la bourgeoisie le but étant de les divertir. On peut noter que Molière a énormément joué pour le Roi Soleil. Bien entendu, les pièces de théâtre se déroulait dans des lieux de prestiges comme le palais royal, naturellement a cette époque, les domestiques et les classes populaires ne pouvaient accéder a ces lieux.

Autrement dit, comment voulez-vous former un peuple alors que  par naissance, des classes sociales se voient interdire l’accès a certains lieux?

Le théâtre: une comédie en révolution

En effet, a partir du 20ième siècle, le théâtre se libère toutes les classes sociales peuvent se rendre au théâtre qui n’est plus réservé à la noblesse et aux classes élevées, mais il reste un problème.

Le rire à un prix

Le problème qui persiste est celui du financement. En effet prenons un exemple simple: un paysan pauvre n’aura pas les moyens financiers ni même le temps d’aller au théâtre, sans compter que à une certaine époque le déplacement entre la campagne et la ville était difficile et avait un coût, tandis que le paysan fortuné pourra plus facilement se rendre au théâtre.

Le théâtre: à la pointe de la technologique 

Aujourd’hui, le théâtre est totalement accessible à toutes les classes sociales, il y’a des pièces pour tout les gouts, pour tout les budgets et surtout, le théâtre est accessible sur internet et gratuitement.

Une conclusion peu comique 

Le théâtre forme t-il un peuple ? la réponse est non. En effet, à l’ère d’internet et des réseaux sociaux cela favorise l’isolement et qui plus est, le théâtre ne touche qu’une catégorie d’individu.

Le théâtre, l’art de prêcher un convaincu

« Le théâtre a-t-il, aujourd’hui comme par le passé, réussi à convaincre son spectateur, ce spectateur qui lui appartient, a-t-il réussi à convaincre ce peuple déjà convaincu ? »

Le théâtre. Fausse propagande :

Comme l’a dit Edward Bernays dans Propaganda, unir un peuple, ou manipuler l’opinion de celui-ci consiste en un principe : « Des personnes « invisibles » qui créent le savoir ordinaire, le sens commun, au moyen de la propagande, dominent les masses avec le pouvoir de façonner les pensées. » En effet, le théâtre peut être un moyen de propagande mais ne peut dominer la masse, en particulier de nos jours. Aujourd’hui, ceux qui vont au théâtre appartiennent généralement déjà à un groupe « uni » socialement et économiquement. Le théâtre ne peut donc pas unir un peuple déjà uni. Le théâtre ne servirait donc là qu’à conforter l’opinion d’un peuple déjà uni, à prêcher un convaincu.

Le sens du mot théâtre :

Il est aussi important de savoir que « theasthai » signifiant « voir », « être témoin » et que le suffixe « tron » dénotant un lieu, un endroit, étymologie du mot théâtre, peut être un argument qui démontre que le spectateur regarde une pièce de théâtre, en est témoin, mais n’est pas soumis à une réflexion imposée par la pièce. Ceci viendra du spectateur lui-même. Il serait donc, selon cet argument, absurde de parler du théâtre comme un moyen d’unir le peuple. 

Ces auteurs qui nous montre la voie…

Cependant, certaines troupes et certains auteurs réussiront, non pas à unir, mais à renforcer l’union d’un peuple. Le renforcement de cette union a généralement lieu à travers une opinion politique transmise dans l’écriture ou dans la mise en scène. Par exemple, le peuple révolutionnaire ne peut qu’être que plus motivé après un discours frappant, appelant à la révolution par les actes et les mots. Nous pouvons aussi imaginer l’évènement extrême qui serait de voir le théâtre politiser un grand penseur apolitique convaincu.

Le mot de la fin.

Bien que la question soit à débattre, le théâtre à plus souvent tendance à dénoncer des évènements ou des actes à des gens qui les connaissent déjà ou à informer des gens déjà informés.

Mythe ou Réalité ?

Rassembler une population pour unir un peuple afin qu’il puisse s’élever dans tous les domaines, reste extrêmement compliqué. Mais le théâtre permettrait-il d’y accéder ?

Le changement n’appartient qu’aux Hommes

Le théâtre a pour objectif de mettre en situation un contexte, une histoire, ou encore une morale. Tout cela évoluant en même temps que l’humanité. Alors, le théâtre peut-il réellement permettre aux différentes personnes de ce monde de s’unir, afin de former un peuple ? Nous pouvons sous entendre par là, que les différences sociales, morales, physiques, etc.. seraient totalement acceptées par les autres, grâce au théâtre. Pour faire avancer un peuple uni, tolérant, il faut par là tenir ces gens grâce à une idée commune, et partagée. Car en effet, les Hommes ne se rassemblent que par des idées, des goûts qu’ils partagent entre eux.

Ainsi, le théâtre a souvent eu ce rôle de « transmetteur de message » grâce à ces morales que les auteurs des pièces se sont efforcés de divulguer. Beaucoup de dramaturges ont eu un rôle prédominant dans l’histoire du théâtre. Mais cela a-t-il pour autant changer la mentalité de certaines personnes ? Diderot pensait que le théâtre pouvait rassembler les spectateurs dans le monde réel, et que cela pouvait leur apporter une culture différente de la leur, afin qu’il puissent s’élever en connaissances, et en culture.

Le théâtre reste un moyen de division

Si nous revenons dans le contexte historique, à l’époque de Diderot et de Jean Jacques Rousseau, le théâtre ne possédait pas les mêmes spectateurs. Cela dépendait de l’endroit où la pièce se déroulait, mais aussi du public visé. À l’époque, les bourgeois et autres personnes qui possédait de l’argent se trouvaient dans des salles, assis. Alors qu’à côté, la classe populaire assistait à du théâtre de rue, qui était adapté au niveau culturel des spectateurs. Car à l’époque tout le monde n’avait pas accès à l’école, et à l’éducation, beaucoup d’entre eux étaient illettrés. Aussi les pièces étaient adaptées au public. Il y a là, bien un problème qui saute aux yeux. Le théâtre est un art qui est accessible pour tout le monde, mais l’Homme est tel qu’il ne le partage pas de la bonne manière. Pour rassembler les personnes autour du théâtre afin de former un peuple, il faut les séduire par une idée qui se rapproche de leurs opinions. Or tout le monde ne possède pas les mêmes avis, et même si ils arrivaient à comprendre et à ressentir réellement quelque chose, ça ne durerait que le temps de la représentation théâtrale. Le théâtre est un art, un moyen de propagande, mais il reste difficile aujourd’hui de rassembler les personnes autour, de cet art, afin de former un peuple, car beaucoup trop d’entre eux revendiquent des idées totalement différentes.

Ceci pourrait être une réalité, mais il se trouve que l’être humain n’a pas autant de qualités pour se lier aux autres, sans problèmes, même par le biais du théâtre.

un publique moins passif que suggérer

 

Le débat oppose deux visions , mais pour moi nul doutes les deux  peuvent avoir des arguments interférents  .  Car le théâtre aborde de nombreuse formes et variances entre pays et dramaturges .

Une l’évolution des pensées  à travers les siècle ?

Dans le débat qui oppose Diderot à Rousseau, Il faut comprendre que les mœurs ont évolué de façon non négligeable entre le XVIII et le XXI siècle, passant d’une France chrétienne et monarchique à une France républicaine accueillant plusieurs religions. Avec ce changement, la France va intégrer en son sein de multiples peuples et cultures. Par conséquent, le peuple Français est divisé en de nombreuses communautés, c’est-à-dire que les individus ne sont pas unis.

Personnage si loin du publique ?

Malgré cela, les spectateurs peuvent être liés de différentes manières. Si le dramaturge écrit une pièce qui prend pour exemple des personnages réels ayant des convictions, un passé, il est possible que les spectateurs voient en eux une facette d’eux même.  Il est alors envisageable de les unir en leur montrant que même si tout les opposent, ils peuvent se rapprocher.

La culture dans notre vie nous formate 

Pourtant, chaque spectateur vient avec sa propre culture, sa propre éducation, sa propre expérience. De ce fait, certains vont se restreindre inconsciemment dans leur choix de la pièce de théâtre qu’ils souhaitent voir. C’est pourquoi, elles ne peuvent pas attirer tous les publics puisqu’elles ne permettent pas le mélange de différents types d’individus.  Comment est-il possible que le théâtre forme un peuple avec des individus aussi opposés.

Distant mais si proche 

Mais le théâtre peut-il unir un peuple alors que le spectateur n’est pas acteur de la pièce. Si le dramaturge souhaite intégrer des valeurs ou une morale, il n’est pas concevable que tous adhèrent. La culture des habitants ayant augmenté depuis le XVIIIème il est plus compliqué de nos jours d’attirer des partisans.

Un plaisir pas pour tous au XVIII

De plus, le théâtre du XVIIIème doit plaire à une catégorie sociable aisée. Le peuple étant constitué de paysans, de nobles et d’ecclésiastiques sous la gouverne d’un roi qui possède tous les pouvoirs. A savoir que le roi est la représentation de Dieu sur terre et que la France est encore à cette époque très croyante. En somme, les pièces sont là pour plaire à la noblesse qui finance les dramaturges pour faire leurs éloges. De ce fait, il divise la population plus qui les unis.

Un pouvoir capable d’influencer les foules 

Mais il est possible de faire passer des idées dans une pièce .La propagande peut être instructive mais aussi idéologique  . Des pensée politique peuvent être inséré dans les textes et dans le jeu des acteurs . Le théâtre devient pervers dans le sens  ou même un passe temps devient un endroit politique . Ou les acteurs ce transforme en loup qui chasse , est le publique devient l’agneau .

Une union non sans coût 

Si le théâtre d’après Diderot peut unir la population, alors pourquoi le rendre si coûteux. Effectivement, se rendre au théâtre n’est pas facile pour plusieurs raisons. Peu de petites villes, ou villages disposent d’une salle appropriée manquent de moyens pour financer les représentations et rémunérer les comédiens.  Cet art n’est donc pas accessible au plus grand nombre et ne facilite pas l’union de tous les citoyens.

 

Même si le théâtre est un espace de loisir ,il est impossible d’après tout les éléments si dessus qu’il est impossible que le théâtre nous unissent. Pour Diderot son idéal reste et restera un rêve impossible.

LE THÉÂTRE : UNIFIER POUR MIEUX REGNER

Le genre théâtral compose une grande partie de la Littérature depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui. Le théâtre, qu’il soit lu ou représenté présente une spécificité : il peut être argumentatif ou polémique. Le théâtre est une forme vivante de littérature, qui se prête à défendre des idées, de par ses dialogues qui peuvent adopter une forme argumentative, et par sa double énonciation. Est-il alors possible d’unir différents individus afin de créer un peuple? Nous allons donc démontrer que par le divertissement, le théâtre peux réussir à communiquer un message afin de rallier plusieurs personnes autour d’une idée.

 

DIVERTIR POUR MIEUX INSTRUIRE

La première chose qui nous vient à l’esprit lorsqu’on parle de théâtre est le plus souvent divertissement ; autrement dit c’est un loisir qui est agréable à regarder. Le théâtre est effet considéré comme un art, et l’art est synonyme de divertissement. Tartuffe de Molière reprend les bases de l’humour : l’ironie ou l’absurde, ce qui permet au dramaturge d’amuser le public. De ce fait, lorsque le spectateur est divertit, il est bien plus captivé par la pièce. Cela facilite le dramaturge à transmettre son idéologie. Le but est alors d’unir des individus divergents au travers de la célèbre devise « Plaire et Instruire ».  La pièce Molière, Dom Juan, critique plusieurs aspects de la société (médecine, censure, religion) dans un but de rassembler un maximum d’individus autour de l’idéologie du dramaturge.

 

UNE REPRODUCTION DE LA RÉALITÉ

Le théâtre peut insuffler un élan de remise en question de par sa provocation et sa vocation à guérir les mœurs de la société, par la parodie et l’usage de quiproquos qui feront forme de piqûre de rappel à ceux existant par ailleurs dans la vrai vie. En effet le théâtre peut être à la tête d’un mouvement de critique, comme dans Cyrano de Bergerac où l’on perçoit les classes sociales de l’époque comme une idée saugrenue et sans réelle composition (notamment par l’idiotie du personnage éponyme). Les spectateurs se retrouvant face à une situation à laquelle ils sont habitués, sont de suite captivés et ensorcelés par la scène. La transmission du message est donc grandement facilitée, toujours dans le but d’unification d’un peuple.

 

UN ART PLUS ACCESSIBLE

Le théâtre n’est pas l’un des arts les plus difficiles à comprendre. Il suffit de savoir parler et écouter la langue proclamée et de comprendre les principales idées énoncées, et voilà, le tour est joué. De nouveaux partisans vont se rallier à votre cause. En effet, lors de la période des lumières, la plupart des individus ne savaient pas lire. Le théâtre, par sa simplicité de compréhension est donc un moyen d’unir plus de monde autour d’une idée. De plus, le coût des livres à cette époque était bien plus important qu’à nos jours, ce qui n’enviait pas le peuple à apprendre à lire. A contrario, le théâtre était moins cher et souvent gratuit (théâtre de rue), incitant le peuple à explorer et expérimenter cet art.

 

CONCLUSION

Le théâtre divertit. Le théâtre reproduit la réalité. Le théâtre utilise l’ironie. Le théâtre est un des arts le plus facile à comprendre. Le théâtre permet donc une facile transmission de messages et d’idéologie, ce qui aide, au final, à l’unification de différents individus, dans un but de créer un peuple forgée derrière une idée.

Quand le rideau se baisse, les masques tombent !

Le théâtre est un art de représentation où des acteurs, des comédiens se produisent devant un public. Lors de sa création, au Vème siècle avant Jésus-Christ, le théâtre antique servait aux cérémonies religieuses. Il constituait alors déjà à l’époque un divertissement, qui permettait de réunir l’ensemble de la population. Cependant, si le théâtre permet de réunir, peut-il former un peuple ? Nous verrons que c’est un bon moment de partage, mais que ce moment reste éphémère et ne permet donc pas de former un peuple.

Un bon moment de partage

Le théâtre est un divertissement et un bon moyen de faire passer des émotions : il fait rire, pleurer, interroge, surprend… Ainsi, l’ensemble des spectateurs ressentent les mêmes choses au même moment, et constitue ainsi un moment de partage. De plus, cet art réuni l’ensemble de la population, sans distinction de rang social. Il a donc un rôle fédérateur puisqu’il permet de faire se rencontrer des personnes qui n’auraient pas forcément été en contact dans un autre contexte. Par ailleurs, les différents spectateurs seront appelés à échanger sur ce qu’ils ont vu et ressenti lors de la pièce, ce qui tend encore plus à les rapprocher.

Spectateurs et non acteurs

 Cependant, dans la majorité des pièces de théâtre, le public reste passif et non actif. En effet, les seuls moments où il est invité à intervenir c’est pour applaudir ou bien rire. Il ne prend donc pas part directement au spectacle. On peut aussi ajouter que la disposition même du théâtre favorise la séparation de ces spectateurs : en effet, les différences sociales restent bien présentes, même si tout le monde est réuni. Les spectateurs ayant le plus de moyens pourront accéder à des meilleures places que les spectateurs ayant moins de moyens. Par conséquent, il n’y a pas réellement de lien qui se crée entre les différents spectateurs. Or, il semble plutôt compliqué de former un peuple, quand les personnes qui le constituent n’interagissent presque pas ensemble.

Fin du spectacle, retour à la réalité !

 Le caractère éphémère du théâtre est ce qui fait la force de cet art. On peut se divertir, oublier sa vie de tous les jours le temps d’une pièce. Les acteurs vont se mettre dans la peau de personnages fictifs, et donc jouer sur les apparences. Les spectateurs se prennent alors au jeu et se déconnectent de la réalité.  Quand la pièce est terminée, il y a un retour à la vie réelle. Les acteurs font tomber les masques et les spectateurs reprennent leurs vies. La fédération et le partage alors éprouvés lors du spectacle disparaissent, et les différences refont surface. Le « peuple » formé durant le spectacle est à l’image du théâtre : éphémère et illusoire.

 

Le théâtre et le peuple une union fragile

Le théâtre peut-il permettre d’unir les différents individus afin de former un peuple?

          Depuis l’arrivée du théâtre avant le V siècles avant Jésus Christ cette question est toujours restée en suspend, puis reprise lors du siècle des Lumières par Rousseau et Diderot. D’un côté certains voient le théâtre comme un moyen de transmettre un message, une idée ou une façon de penser,  alors qu’à l’origine son but premier était de faire la fête en rendant hommage au dieu Dionysose.

 

Qu’elle union par le théâtre ?

          De son côté à lui Diderot défendait le faite que le théâtre permettait d’unir le peuple. Il est vrai que cela réunit toujours le peuple car les spectateurs viennent assister à une pièce de théâtre pour le sujet qui les intéressent en général et qu’ils n’y viennent pas pour les sujets politique, mais bien pour le divertissement. Il y a par contre dans certaines pièces de théâtre de la propagande à caractère politique et de l’infos dissimulées. Ces messages ne sont pas forcément perçus comme le voudrait les protagonistes du à la subtilités de la mise en scène. Ces messages ne sont pas forcément prit non plus au sérieux du fait qu’une pièce de théâtre est vécu à l’instant T et n’ai généralement pas gardée en esprit longtemps. Par contre il peut en ressortir que chaque spectateurs en repartira avec ses émotions, son ressenti. L’union en soit est vécu sur le moment et à la fin de la pièce, tout le monde se sépare comme si ils ne s’étaient jamais rencontré et ce lien jusqu’à lors créé disparaît.

 

 

Le théâtre n’est-il qu’un divertissement ?

          Le théâtre à toujours été perçu comme un bon moment de plaisir partagé, Rousseau disait que le théâtre n’est pas l’endroit pour unir le peuple mais plutôt pour le divertir, car effectivement pour lui tous les individus n’y portant pas le même intérêt et n’ayant pas le même regard ne permet pas de réunir le peuple au sens propre du terme. La pièce de théâtre comme L’Avare à caractère comique est bien là pour montrer le ridicule, mais si on prend Les Misérables cette pièce nous montre plus de la pitié et de la tristesse. D’autres pièces plus récentes comme « La cage aux Folles » ou  » Le père Noël est une ordures » deux pièces cultes du rire n’ont rien pour rassembler mais bien pour nous faire passer un bon moment et oublier un instant des aléas de la vie courante. De nos jours aller voir une pièce de théâtre est accessible à tout le monde, alors qu’à sa création seul l’élite de la bourgeoisie pouvait ce le permettre ce qui en soit réduisait énormément la portée des messages si il y en avait. Je dirais que le théâtre n’a jamais été un endroit pour exprimer ses opinions que ce soit de caractères politique ou personnel, mais bien plus un endroit ou croiser du monde inconnu qui le restera mais que l’on aurait probablement pas croisé ailleurs.

 

Cependant le théâtre restera toujours des moments partagés, mais éphémères, temporaire d’un temps très court avec quand même ce but premier de divertir avant tout. Mais il ne permettra jamais d’unir le peuple.

Le théâtre unificateur ? Une réalité imaginaire

Le théâtre peut-il permettre d’unir les différents individus afin de former un peuple ?

Lors de sa naissance environ V siècles avant JC , le théâtre se joue dans l’Agora grecque et précédè une discussion politique. Il va ensuite très rapidement se tourner vers le divertissement (avec le théâtre comique ou tragique). On va ici voir s’il peut être à l’origine d’un peuple.

Le théâtre comme possible moyen de propagande

Diderot peut aussi avoir ses raisons de penser que le théâtre peut former un peuple, en effet le théâtre peut être utilisé comme moyen de propagande. Par exemple, la scène de Bad Segeberg qui a servit à diffuser le nazisme pendant le 3eme Reich. C’est à dire qu’il pourrait servir de technique de persuasion. Autrement dit, via le divertissement, donc en détournant l’être humain des problèmes essentiels grâce à l’amusement. Le théâtre peut transmettre un message ou une opinion ce qui va permettre de lier des personnes avec des idées, de les unir et donc de former un peuple.

Le théâtre: univers peu attrayant et éphémère

Cependant, pour Rousseau, le théâtre ne peut pas unir des individus pour former un peuple. En effet, auparavant le théâtre n’était accessible qu’aux personnes les mieux classées dans la hiérarchie sociale, de nos jours cela a évolué et le théâtre est devenu plus accessible. Cependant, seulement une petite minorité d’individus s’y intéressent régulièrement et va se divertir devant une pièce de théâtre. Le théâtre de divertissement ne divertit plus… Cela peut être expliqué par la grande diversité des moyens de divertissement aujourd’hui.

Former un peuple, c’est avant tout former un ensemble d’individus vivant en société et formant une communauté culturelle, or selon moi il est très difficile de former cette communauté culturelle autour du théâtre si tous les individus n’y portent pas un intérêt. De plus n’oublions pas que le théâtre est éphémère et imaginaire en effet, on ne peut pas former un peuple autour d’une simple histoire.

 

 

Pour conclure, les arguments pour la thèse de Rousseau l’emportent par rapport à ceux de Diderot. C’est pour cela que l’on peut dire que le théâtre ne peut pas unir différents individus pour former un peuple.

Une fin théâtrale

Une fin théâtrale…

I) Le théâtre n’est qu’une illusion

Le théâtre a perdu peu a peu son public avec l’arrivée de nouveaux moyens d’interprétation et de visionnage . Le théâtre a quand-même connu son heure de gloire dans les années 1700 à 1800 . Celui-ci se perd et pour cause les générations évoluent, le théâtre attire de moins en moins de public puisqu’en soit le théâtre n’est qu’une illusion du monde réel . L’illusion étant une apparence dépourvue de la réalité, le théâtre ne montre donc pas la société réelle .
Le théâtre perd peu à peu sa prestance puisque de plus en plus de personnes préfèrent rester dans leur canapé à regarder la télévision plutôt que d’aller voir une pièce de théâtre . De plus , pendant une pièce de théâtre, il est impossible de communiquer avec une autre personne ou encore de faire une pause et de partir faire autre chose avant de regarder la suite.
Le décor est lui aussi imaginé, ce qui rend le théâtre différent de la réalité : on reste dans le fictif et non dans le réel. Certes certaines pièces sont faites de sorte à ce qu’elles reflètent la réalité, mais pourquoi aller au théâtre si c’est pour observer ce que l’on vit chaque jour ? De plus, les nouvelles générations sont élevées dans la culture des écrans et des effets spéciaux, ce qui les amène à regarder des films plutôt que d’aller au théâtre . En effet , les salles de théâtre sont réputées pour être bruyantes . De plus comme le pense Rousseau ,le théâtre ne sert qu’à divertir une société en la critiquant elle même, tout en sachant qu’elle sortira de cette salle en reproduisant ce qu’ils viennent de critiquer .
Pour finir sur ce point, il faut rappeler que la publication du paradoxe sur les comédiens de Diderot en 1769 donne implicitement raison à Rousseau en écrivant : « Le citoyen qui se présente à l’entrée de la comédie y laisse tous ses vices pour ne les reprendre qu’en sortant. Là, il est juste, impartial, bon père, bon ami ; et j’ai vu souvent à côté de moi des méchants profondément indignés par des actions qu’ils n’auraient pas manqué de commettre s’ils s’étaient trouvés dans les mêmes circonstances que celles où le poète avait placé le personnage qu’ils abhorraient ». Cette citation démontre que Diderot était du même avis que Rousseau sur certains points.

II) Une activité disparue dans les ménages contemporains

De nombreuses personnes ont un travail à plein temps, une famille, des activités et loisirs personnels . En effet , aller voir une pièce de théâtre prend du temps, les ménages n’ont plus forcément assez de temps pour se permettre de s’y rendre (leur temps est davantage consacré à leur travail, aux activités liées au domicile, etc.).

On peut aussi ajouter que le théâtre a un coût variable et que tout le monde ne peut pas forcément se l’offrir alors que la télé a un coût fixe et peu élevé. Ensuite le théâtre n’est là que pour divertir alors que les nouvelles technologies peuvent aussi nous informer sur ce qui se passe un peu partout . Le théâtre peut aussi avoir d’autres défauts comme par exemple celui de ne pas être parfait : il peut y avoir des oublis de texte , des acteurs malades . Qui voudrait payer pour voir un spectacle et découvrir que l’on ne verra que la doublure du rôle principal ?

De plus ,contrairement à une fête de village ou encore à des soirées en club, le théâtre creuse les catégories sociales puisque nous avons déjà le fossé entre la scène et les spectateurs, mais aussi le fait que les classes sociales se reconnaissent dans les scènes de théâtre et donc cela renforce et appuie sur leurs différences .

III) Pour finir …

Enfin le théâtre n’est qu’une solution pour fuir de la réalité et s’envoler vers l’imaginaire en passant parfois par l’extrême ( racisme , religion …)
Celui-ci peut donc avoir un effet « hypocrite » sur les personnes qui vont au théâtre tout en critiquant ce que les acteurs accentuent de la société et donc d’eux-mêmes.
Tout cela pousse à penser que le théâtre a vécu son temps et laisse apparaître une nouvelle aire .

Le théâtre, source de lumière du peuple.

Le théâtre est en premier lieu un loisir. C’est l’art de la représentation par des êtres humains et celui-ci peut-être différent selon le lieu, les comédiens et le sens que on lui confère. C’est un divertissement qui permet de passer par divers états, la joie, la tristesse ou encore la surprise. De ce fait, cet art peut-permettre d’assembler différentes personnes pour unifier un peuple ? Nous allons montrer que le théâtre est un loisir éphémère même si il le théâtre reste un moyen de faire passer des idées et de regrouper des personnes.

Un art divertissant éphémère….

Certes, le théâtre ne reste pas éternel. S’il ne dure pas et ne continue pas, le peuple peut lui aussi se désunir.

Par exemple, les théâtres de rue ou les théâtres événementiels sont des théâtres avec leurs idées propres. Au détour d’une rue ou des planches, le spectateur va juste ce laisser divertir.  Il va  retenir le message que souhaitent passer les personnes grâce à leur représentation.Il est de même si les idées énoncés ne sont pas en accord avec ce que veut entendre le public. En effet, certaines personnes souhaitent entendre des choses mais d’autres ne sont pas accord avec les idées représentées. Dans « la cage aux folles », les idées sont représentatives d’une époque et ces idées font aujourd’hui rire des personnes et pour d’autres c’est le contraire. Les personnes trouvent que la pièce est limites affligeantes pour certaines personnes. On assiste a un rire homophobe venant de certains spectateurs. Pour d’autres, le rire qui vient est plutôt un rire de gênance par rapport aux actions qui se passent. De plus, le théâtre est un divertissement, un loisir et donc le théâtre n’a pas pour but ici de faire passer un message. L’exemple du « Père Noël est une ordure », exprime parfaitement cette idée car on cherche plus à divertir le public grâce aux jeux des acteurs, aux costumes et aux répliques hilarantes. Les spectateurs peuvent aussi être passifs a la scène qui se déroule ce qui ne permet pas une parfaite compréhension de la pièce ou du message que l’on veut passer.Enfin, le théâtre ne peut pas unir un peuple car le théâtre est un loisir, un divertissement, qui n’est pas forcément sérieux ( comique,…) même si la plupart du temps le théâtre reste intéressant pour ces propos.

…remplie d’idées et de pensées

Nonobstant, le théâtre peut permettre d’unir des individus afin de former un peuple. Il y a différents moyens pour atteindre ce but mais l’un des meilleurs est lorsque le théâtre est politique.La politique, l’organisation du pouvoir dans l’État est un élément qui unit le peuple car elle doit être suivie par tous. C’est pour cela que dans certaines pièces, la politique est mis en valeur afin de rassembler les personnes dans celle-ci.

Par exemple, d’antan, les rois Louis XIV ou XVII utilisaient le théâtre comme un instrument politique. Ils glorifiaient leurs règnes grâce aux répliques et aux jeux de rôle des comédiens.Le théâtre était très important à cette époque car c’était un divertissent pour les plus riches. D’autres divertissement comme la chasse, la musique ou la danse était important à l’époque. De même, la propagande a été utilisée à des moments de dictature afin d’unifier un peuple vers une idée commune. L’exemple du théâtre allemand durant la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément des théâtres de rue pendant le régime nazi appelés  «  lieux Thing » sont le parfait exemple d’un message que l’on souhaite passer dans cet art. Surtout que dans les spectacles de rue toutes les tranches d’âge étaient touchées ce qui permettait encore mieux d’unir le peuple.

Dans l’idée inverse, la dictature de Franco en Espagne a beaucoup été critiquée car elle était en accord avec l’idéologie nazie. Le théâtre était pour le peuple le moyen de s’unir contre la propagande et la dictature de Franco. C’est théâtre durant la dictature était interdit car il s’opposait à la dictature mis en place. En effet, elles étaient interdites mais elle permettait au peuple de se retrouver et de dénoncer les horreurs faites par leurs dirigeants, « Rhinocéros » est un exemple d’une pièce engagée qui dénonce la puissance et le totalitarisme. C’est bien pour cela que le théâtre était employé en Grèce Antique, dans l’agora, pour procéder à des discussions politiques. De même au Moyen-Age, pendant pour communiquer autour des genres des Mystères et des dangers qu’ils peuvent représenter.

Pour conclure, le théâtre reste un loisir où le spectateur vient pour s’amuser et se divertir. Il permet de passer par des émotions et au détour d’une réplique ou d’un passage le théâtre peut faire passer un message qu’il soit mélioratif ou péjoratif. Pourtant, le théâtre est-t’il pas tout simplement la représentation de la pensée ?

Le théâtre : un genre littéraire fédérateur

Le théâtre, un genre littéraire particulier qui concilie à la fois littérature et spectacle, permet-il ou non d’unir différentes personnes afin de former un peuple ? Cette problématique est à l’origine de la naissance de deux pensées distinctes. D’un côté Rousseau qui s’oppose à cette idée, de l’autre côté Diderot qui pense que le théâtre permet une unification au sein d’un peuple.

                                                      Expliquer pour mieux comprendre 

Pour commencer, nous devons nous interroger sur les termes de cette problématique : qu’est-ce qu’un peuple ? « C’est un ensemble d’humains vivant en société sur un territoire déterminé et que présentent une homogénéité. Ces humains sont liés par des coutumes de des traditions « .

                                                       Un peuple en unisson

Tout d’bords, si nous suivons cette définition, le peuple est lié par des traditions. Or dans l’Antiquité, des cérémonies étaient organisées en l’honneur de Dionysos, des concours de tétralogies étaient organisés ce qui rassemblait des individus et donc formait un peuple. Les personnes sont donc liées par des traditions.

De plus, les spectateurs vont au théâtre et partagent les mêmes sentiments lors des représentations. En effet, lorsqu’ils vont assister à une comédie, leur état d’esprit est positif. A l’inverse, si la pièce est une tragédie, leur état d’esprit sera moins jovial. Cependant, ils présenteront une certaine homogénéité ce qui favorise l’unification pour former un peuple.

Pour conclure, la pensée de Diderot est donc facilement défendable puisque le théâtre répond aux différentes caractéristiques d’un peuple. Enfin, nous devons être objectif et prendre en compte que l’idée défendue par Rousseau n’est pas absurde et serait intéressante à voir pour équilibrer le débat…

Le théâtre: des actes d’unification

« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est une conscience qui avertit. ». Cette citation de Victor Hugo, nous montre que le théâtre influence notre vie. Il y a une controverse entre Diderot et Rousseau, qui consiste à se poser la question suivante: le théâtre peut-il permettre d’unir les individus afin de former un peuple? Alors que pour Rousseau ce fait n’est qu’illusion, pour Diderot, le théâtre permettrait au contraire de créer une solidarité entre la population et ainsi former un peuple. Nous allons montrer que les théories de Diderot sont bien fondées.

L’exemplarité du théâtre

Le  théâtre est un lieu de convivialité, il permet à tous les spectateurs de se divertir. Ainsi va naître un amusement commun, provocant une certaine union. Le spectateur peut se reconnaître face aux personnages, et donc vouloir s’inspirer de leur mode de vie, de leurs erreurs, de leurs réussites… Prenons comme exemple la pièce de théâtre d’Edmond Rostand, s’intitulant Cyrano de Bergerac. Nous découvrons trois personnages principaux formant un triangle amoureux, mais malgré cela, l’amitié entre les deux prétendants se construit et permet une solidarité masculine, qui va jusqu’au sacrifice du bonheur pour l’autre. Face à cela, le public ne peut que s’inspirer de ces faits et ce courage dont fait preuve Cyrano de Bergerac pour satisfaire les envies des êtres qui comptent le plus pour lui. Les spectateurs vont ainsi vouloir être meilleurs et créer une solidarité, une union entre eux, pour former un peuple. Mais sommes-nous prêt à sacrifier un désir, un bonheur pour son prochain? Le théâtre peut-il changer notre égoïsme, et faire de nous un peuple soudé, effaçant l’individualisme de chacun?

Un simple spectacle

Cependant, d’après la logique de Rousseau, le théâtre n’est-il pas qu’un simple divertissement? En effet, malgré le fait que les pièces de théâtre sont très proches de notre réalité, les spectateurs ne font pas partie de la scène. Il existe dans pratiquement toutes pièces une frontière entre publics et comédiens, soit le quatrième mur. De plus le théâtre ne présente pas que des comédies, mais aussi des tragédies. Le public souhaite donc rester passif face à ces drames, et ne pas s’inspirer de la vie des personnages. Par exemple, dans la tragédie de Sophocle, Antigone, pratiquement tous les personnages meurent, et cela à cause de leur solidarité les uns envers les autres, et la hiérarchie du peuple. Il semblerait qu’un drame n’a aucun but de souder les individus. Le public ne désire pas mener une vie semblable aux personnages de théâtre, mais bien de considérer les pièces que comme simple divertissement. Ainsi, lorsque les pièces de théâtre mettent en scène des meurtres ou des suicides, certains disent que le public est moins apte à s’identifier. Mais au contraire, tous ces morts, ne nous montre-t-ils pas les erreurs à ne pas commettre?

Un loisir représentatif

En outre le fait que le théâtre laisse les spectateurs passifs, à l’écart, c’est un moment de partage entre les individus. Les citoyens ne viennent-ils pas au théâtre pour se rencontrer, se découvrir, s’apprécier? Le public, ainsi que les acteurs, vivent la même expérience au même moment. Cela permet de créer des liens solides basés sur la complicité, et l’interaction des uns envers les autres. Le théâtre a permis, en Grèce Antique, de faciliter l’échange entre citoyens, lors de discussions politiques. Ou même encore, au Moyen-Age, pendant la messe, le théâtre permettait de communiquer dans une ambiance de communion. Il aurait, donc, des actions bénéfiques sur les individus et leurs échanges.

Le théâtre est donc le symbole même du partage, de l’entente, de la solidarité. Malgré quelques discordances sur le sens de certaines interprétations, le théâtre nous permet de nous accompagner dans notre vie. Il nous informe sur les risques encourus, ou encore sur les conséquences de notre hiérarchie. Mais dans un but précis: il permet d’unir les différents individus afin de former un peuple soudé.

La brieveté du non-vécu

Depuis désormais quelques siècles, une question reste en suspens, inconnue et sans importance pour la plupart d’entre nous elle refait parfois brièvement surface chez les amateur.rice.s de théâtre et de philosophie. Telle est-elle posée : Le théâtre peut-il permettre d’unir les différents individus afin de former un peuple? Intellectuel.le.s en manque de réflexion ou professeur.e.s en quête de sujet d’invention, peu importe qui l’a retrouvée, elle est aujourd’hui mise à l’épreuve et demande un semblant de réponse.

Émotions, implication et mémorisation.

 Dans la majorité des prestations théâtrales, le public bien qu’il soit physiquement et acoustiquement présent ne fait pas partie de l’histoire représentée. En effet, il se trouve dans le même lieu mais les actions se déroulent sur l’estrade où il n’est pas. De même, les sons, acclamations qu’il produit sont extérieurs au jeu des acteur.rice.s qui n’y prêtent pas attention, elles n’affectent pas le déroulement de l’histoire.
 N’étant ainsi que spectateur.rice.s et non acteur.rice.s, iels sont peu touché.e.s par les propos portés. Pour l’être il faudrait être impliqué émotionnellement. Cela n’est pas ou très peu le cas car les émotions sont engendrées par des situations vécues personnellement. Ici elles sont, lorsqu’elles existent, totalement atténuées par cette distance entre l’individu et ce non-vécu. L’histoire peut à la rigueur nous remémorer un souvenir qui lui déclenchera certaines émotions.
 D’ailleurs, la mémorisation s’effectue de manière bien plus précise et efficace lorsque les événements sont vécus. Lorsqu’il s’agit d’événements joués et racontés seuls les éléments marquants seront retenus. Cela influe sur notre perception de la pièce au fil du temps et atténue l’impact qu’elle a ou aurait pu avoir sur nous puisque nous ne sommes plus en mesure de prendre en compte chaque aspect de la pièce.
 La séparation physique entre le public et l’histoire est similaire au filtre émotionnel qui se trouve également entre elleux. C’est celui-ci qui les empêche de faire totalement partie des actions et de l’implication qui en résulte, celle-ci étant nécessaire pour déclencher les émotions ainsi que la mémorisation. Ces éléments sont clés pour qu’il y ait union car ce sont eux qui lient les individus sur le long terme. En effet, les liens les plus forts sont dus à un passé partagé à grande charge émotionnelle. Il en est de même pour les liaisons moins importantes qui naissent d’une expérience partagée.

 Par conséquent, il ne peut résulter du théâtre une quelconque union puisqu’il faudrait pour cela que chacun.e soit concerné.e par un vécu commun, ce qui n’est pas le cas.

L’Allégorie de la Tartufferie

Le théâtre peut-il permettre d’unir les différents individus afin de former un peuple ? Est-ce une forme de solidarité ? 

Le théâtre est tout d’abord un spectacle. Ce dernier étant à la fois l’art de la représentation d’une comédie ou d’un drame, permettant ainsi aux spectateurs  de se distraire et d’accepter pendant un spectacle les aspects de la vie que l’on fuit au quotidien, il est aussi un moyen pour le comédien, de jouer un rôle, de s’évader, d’être quelqu’un d’autre. Autrement dit, c’est une manière de changer un instant sa propre vie. Il est vrai qu’au théâtre, nous nous rassemblons, que ce soit en tant que spectateurs ou en tant qu’acteur. Mais peut-on considérer cet art comme moteur d’une éventuelle union entre différents individus , jusqu’à former un peuple ? Nous allons démontrer ici que le théâtre est certes, un divertissement pour tous, mais que ce n’est pas pour autant qu’il nous unit.

Une solidarité attractive …

Le théâtre, est un art qui offre la possibilité de s’exprimer, avec la gestuelle ainsi que la parole. C’est d’abord oser parler devant un public, vaincre sa timidité, et entraîner sa mémoire pour le texte qu’il faut retenir. Le théâtre, est aussi le fait de devenir quelqu’un d’autre pendant un instant et rentrer dans la peau d’un personnage quelconque. Cette attractivité solidaire, de part sa philanthropie, permet une activité en équipe ainsi qu’une compréhension de l’importance d’être unis et solidaires. Si un des acteurs oublie son texte, c’est un autre qui lui viendra en aide, de la façon la plus naturelle possible. De même, si un des acteurs est absent, c’est toute l’équipe qui est mise en péril, ce qui prouve bien le lien qu’il y a entre eux. Le théâtre est aussi un amusement, qui vient autant chez les acteurs que chez les spectateurs. Il est une distraction mise à la disposition d’un public.

Certes, le théâtre est un loisir. Celui qui permet aux individus, quand ils vont au théâtre, de se divertir, suscitant par exemple le rire ou le sourire devant une comédie, ou encore la tristesse devant une tragédie. Quand on parle de spectacle vivant, on peut dire que c’est un moteur de dynamisme, par rapport aux acteurs. En effet, même si  les spectateurs représentent le statisme, les acteurs, eux, bougent, ils bougent pour eux. Le théâtre sur scène naît donc du mouvement. Car comme disait Gordon Craig, « L’art du théâtre est né du geste, du mouvement, de la danse ».

Les comédiens peuvent mettre en scène différentes époques, ce qui nous amène donc à de multiples divertissements. Concernant les comédies, nous pouvons donner l’exemple de l’Avare, de Molière, où le personnage principal est sujet à une avarice, ce qui le ridiculise tout au long de la pièce, ce qui va donc provoquer le rire chez les spectateurs. De plus, la crainte, la peur ou encore la pitié peuvent être suscitées dans une autre sorte de pièce : la tragédie. Dans Hernani de Victor Hugo, plusieurs scènes sont évocatrices de tristesse et de pitié, surtout celle-ci : où Doña Sol décide de mourir, et s’empoisonne avec Hernani. Don Ruy Gomez, qui, après cela, n’a plus envie de vivre, se poignarde sur leurs corps ; tout ceci à cause d’un amour impossible.

Cet « amusement », va donc permettre aux spectateurs de se concentrer sur ce qu’ils voient et sur ce qu’ils entendent, en ne se souciant plus de leur vie quotidienne. Tout comme les comédiens, ils vivent un autre moment dans une autre vie et ils s’évadent dans une illusion. Dès l’antiquité, le théâtre était considéré comme une fête, où l’on pouvait se divertir et apprécier les décors ainsi que les costumes, ou encore les jeux de lumière. Au théâtre, il s’agit aussi d’entendre les réactions des spectateurs en faisant en sorte de les émouvoir. Mais ce divertissement finissait par être une source d’ennui, c’est pour cela que vient la comédie ensuite, pour faire rire le public. Mais il n’est pas seulement question de faire rire le public, il s’agit aussi de les faire réfléchir sur certaines choses, comme leur société ou les défauts humains. Comme dans les fables et les apologues, le théâtre comporte une certaine morale, un message à transmettre aux spectateurs pour qu’ils puissent prendre conscience d’une réalité quelconque.

Au théâtre, on s’amuse et on réfléchit tous ensembles. Pour les comédiens, le théâtre leur permet non seulement un divertissement, car si ces derniers ont décidé de devenir comédien, c’est pour suivre leur passion, mais il leur permet également de gagner leur vie. En somme, le théâtre est une distraction, un travail et aussi un art qui représente plusieurs situations à travers plusieurs époques, tout en rendant visible une réalité cachée. Jean Vilar disait : « L’art du théâtre ne prend toute sa signification que lorsqu’il parvient à assembler et unir ». En effet, pour Vilar, il y a une condition. Si le théâtre ne parvient pas à unir, alors sa définition n’est plus véridique.

Conséquemment, peut-on dire que cet art nous assemble-t-il ? 

…mais une solidarité mensongère

Toutefois, le monde entier est un théâtre. Car comme disait Eugène Green, « le corps baroque n’a pas de réalité en lui-même, mais existe seulement dans la mesure où il rend visible une réalité cachée ». Ce n’est que le miroir de la vie réelle. Certes, il unit des individus, en les amenant à se distraire tous ensemble, mais le théâtre n’est pas éternel, pas éternel dans le sens où chacun reprend sa vie à un moment donné. Nous aurions beau dire que ce dernier est une attraction, mais celle-ci n’est que mensonge. Le théâtre est théâtral, le théâtre est comique, le théâtre est tragique. Mais « la Nature est un somptueux théâtre où chaque jour est un spectacle «  d’après Jules Renard. Le théâtre ne serait alors, que sujet d’une mise en abîme, le théâtre dans le théâtre.

De plus, derrière une xpièce, se cache une réalité cachée, une morale que nous devons percevoir. Mais au fond, la percevons-nous ? En effet chaque pièce doit nous faire réfléchir, mais malheureusement cette réflexion n’est que provisoire. Jouons de l’honnêteté : si nous devons prendre conscience des défauts humains par exemple, cela aurait changé aujourd’hui, mais nous ne pouvons pas faire réfléchir tout le monde. Nous sommes tous différents. Coluche avait raison : « Si le théâtre avait dû faire comprendre aux gens la réalité de la bêtise, Molière y serait arrivé avant nous », mais en vain. Dans sa globalité, l’homme ne fait pas d’effort. Plus la société évolue, plus l’homme devient mauvais et stupide, donc si le théâtre avait dû être une « leçon »,  nous ne l’avons pas bien comprise.

Outre cela, le théâtre est soi-disant une forme de solidarité…Mais avant, l’accès à l’amusement n’était que pour les nobles. Cela était trop cher pour les classes inférieures. Si la solidarité était bel et bien là, tout le monde aurait pu y avoir accès.

Quand on parle de divertissement, on pense tout de suite à l’amusement. En réalité, le divertissement est une esquive. Il s’agit de ne plus penser à quelque chose qui nous accable afin de nous détourner d’une réalité déplaisante.

Le théâtre crée-t-il du vrai par le détour de l’artifice ? On ne peut pas parler de « former un peuple », car ceci voudrait dire : s’unir à jamais, ou du moins pour un bon bout de temps, car on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Le théâtre n’est qu’une représentation de la vie réelle, ce qui voudrait dire que ce « peuple » en question serait aussi une représentation ? Durerait-il ? Ce peuple ne serait alors qu’une image, c’est du moins ce que l’on comprend quand on dit que le monde entier est un théâtre. Tout est illusion : le lieu est illusion, le temps est illusion. Comme dans En attendant Godot, de Samuel Beckett, l’arbre, qui est symbolique, est en carton. L’omniprésence de l’illusion peut nous amener à penser que l’union des individus ne serait qu’illusoire.

Le théâtre nous apprend des choses, mais nous les oublions. Il nous divertit, mais pour une durée limitée. Il n’est que pour les nobles. Mais si sa fonction était bel et bien de former un peuple, alors pourquoi nous ne sommes pas tous unis aujourd’hui ?