Destruction

Justification de la recherche du mot :

Le mot « destruction ». Pourquoi ? C’est un mot qu’on entend tout le temps et ce quel que soit le contexte ou le domaine en question. Si l’on veut le rattacher à l’actualité, on peut parler des diverses mesures qui sont prises depuis quelques années pour détruire le terrorisme, pour détruire les inégalités, qu’elles soient sociales ou économiques ; mais on a aussi la volonté de détruire les menaces qui pèsent sur notre planète, comme le réchauffement climatique et l’effet de serre … De même, on veut préserver la biodiversité terrestre en empêchant la destruction de la Grande Barriere de Corail, ou la destruction d’espèces en voie de disparition.

Ainsi on le voit bien, c’est un mot courant, qui fait partie intégrante de notre vocabulaire, bien que son emploi ne soit pas forcément synonyme d‘un énorme bonheur et d’un sujet très gai. Mais c’est cela qui est intéressant : c’est un mot qu’on préfèrerait ne pas employer, pourtant, on l’entend et l’utilise continuellement. Alors, je vais vous en parler un peu … Après tout, ça ne fera qu’une fois de plus !

 

Etymologie du terme :

Le mot « destruction » vient du latin « destructio » qui signifie « destruction / ruine ». Le sens de ce mot n’a donc pas été modifié.

 

Définitions du terme :

Le mot destruction peut être employé dans bon nombre de domaines, à ce point, que je pense que c’est un mot qui est devenu courant, bien que sa signification soit quelque peu triste, et n’augure rien de bon.

En effet, on retrouve ce terme partout : la destruction des liens familiaux ; la destruction d’un bâtiment pour des travaux ; la destruction d’un bus par des terroristes ; tout n’est que ruine et destruction ; la destruction de tout un peuple, d’une armée … Mais on voit bien que quel que soit le contexte, les évènements accompagnés de ce mot ne sont pas synonymes de bonheur, gaité ou même de paix !

 

Dictionnaire : Le Robert, 1982 :

1) Action de jeter à bas, de faire disparaitre une construction.

2) Action d’altérer profondément (ex : destruction des tissus organiques).

3) Action de tuer.

4) Action de faire disparaitre.

5) Le fait de se dégrader jusqu’à disparaitre.

 

Dictionnaire : Larousse, 2009 : action de détruire et son résultat.

 

Site internet : CNTRL (http://www.cnrtl.fr/lexicographie/destruction) :

1) Action de détruire, de mettre à bas un édifice ou un ensemble architectural réalisé selon un plan déterminé.

2) Altération profonde qui mène à la ruine.

3 Action de faire disparaitre complètement et résultat de cette action.

 

Ainsi, que ce soit en architecture, dans le domaine militaire, familial, biologique … ce terme a une portée assez négative.

 

Pour ce qui est de l’histoire de ce mot, il semble qu’il ait toujours eu cette signification, et ce depuis l’Antiquité. En effet, à toute période on a parlé de destruction d’un bâtiment, de destruction ou déchirement d’une famille pour diverses raisons. Pour ce qui est des textes, le mot destruction est utilisé depuis fort longtemps : Dans l’Antiquité, on parlait de la destruction de Carthage par Rome, de la destruction de Pompéi par le Vésuve, de la destruction de l’Empire Romain par les Barbares. Ensuite, il était question de la destruction d’un château fort par un seigneur adverse. Puis on parla de la destruction (ou de l’extermination) des protestants par les catholiques. Enfin, plus récemment, il fut question de la destruction du peuple juif par les nazis, ou encore de la destruction des villes japonaises par la bombe atomique …

Le mot destruction peut donc être employé dans une multitude de domaines, mais sa signification est toujours accompagnée de noirceur.

 

Extrait de texte philosophique :

« Ce n’est pas par la satisfaction du désir que s’obtient la liberté, mais par la destruction du désir. »

(Source : http://www.citation-celebre.com/citation/destruction?page=2)

Cette citation est d’Epictète. Epictète (55 après J.C – 135 après J.C) était un philosophe de l’école stoïcienne.

Dans sa citation, Epictète soulève un problème qui va rejoindre la pensée stoïcienne. Si l’on analyse la citation, on comprend qu’elle est composée de deux parties. Dans la première partie, Epictète pose une affirmation, qui ne laisse aucune place au doute. Il évoque le fait que « ce n’est pas par la satisfaction du désir que s’obtient la liberté ». Et dans la seconde partie, il fait une opposition. Ainsi, on peut supposer qu’il va nous proposer une solution à ce problème évoqué juste avant. Et justement, il affirme que cette liberté s’obtient « par la destruction du désir ».

Le sens de cette citation est donc clair et il reprend la grande pensée des Stoïciens. Le désir, toujours opposé au besoin, est caractérisé par le fait qu’on veut le satisfaire pour ressentir un plaisir. C’est donc quelque chose de purement imaginaire, de psychologique. Ainsi, ici, il est dit que ce n’est pas en satisfaisant ce désir qu’on obtient la liberté, ce qui au premier abord, peut sembler contradictoire. En effet, si l’on satisfait notre désir, on en est libéré, donc libre. Or, le propre du désir n’est-il pas que nous en avons toujours ? Donc, lorsqu’on en a un d’assouvi, un autre apparait, et c’est finalement un cercle sans fin (« métaphore du tonneau percé » de Platon, dans Gorgias). Finalement, on est toujours soumis à nos désirs, donc jamais totalement libre. La première partie de la citation prend alors tout son sens : satisfaire ses désirs, c’est tomber dans un piège. On pense être libéré, or on est toujours soumis au prochain.

Mais alors quelles solutions s’offrent à nous ? Epictète en a une radicale : « la destruction du désir ». Bien sûr ici destruction veut dire suppression totale. Il n’est pas question de prendre le désir à pleine main et de le détruire ! Cette pensée est donc caractéristique des Stoïciens, principal groupe de pensée de l’Antiquité, adeptes du dualisme, c’est-à-dire la séparation du corps et de l’esprit, dans le but d’un idéal de maîtrise. Ainsi, les Stoïciens étaient pour l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence d’émotions : ils opéraient donc un détachement absolu entre leur corps et leur esprit, le corps étant vu comme une part d’eux même dont il faut se méfier. Ils étaient donc libres car ils maitrisaient tous leurs désirs, qui n’avaient plus aucune emprise sur eux. Finalement, ils étaient parvenus à détruire ces désirs.

Le sens de la citation est donc limpide : la destruction du désir, c’est-à-dire le fait de ne plus y être soumis (comme les Stoïciens) fait que nous ne sommes plus continuellement en train de chercher à les assouvir, ce qui nous enferme d’une certaine manière. Ainsi, il semble ici qu’Epictète soulève un problème récurrent dans les sociétés, et chez les êtres en général ; et selon lui, la solution se trouve chez les Stoïciens !

 

2 synonymes :

Si l’on se base sur un aspect architectural, le mot destruction admet comme synonymes des mots comme :

– Démolition : par contre on peut nuancer cela par le fait que dans le mot « démolition », il y ait l’idée de quelque chose de préparé, de professionnel, d’encadré. Le terme destruction a plus une connotation « anarchique », c’est-à-dire qu’on détruit sans se soucier de comment on détruit.

– Suppression : ici on a l’idée de détruire mais sans qu’il ne reste rien, c’est-à-dire qu’on supprime littéralement (on fait disparaitre) l’édifice ; alors que dans le mot destruction il n’y a pas forcément cette idée.

 

Maintenant, si l’on se place sous un angle où le mot destruction correspond à l’action de tuer, de détruire une personne, on peut citer des mots comme :

– Anéantissement : même si ce mot a, à mon goût, une plus grande puissance que le mot détruire. Je pense que l’anéantissement est au-dessus de la destruction.

– Extermination : ici aussi, il me semble que la destruction soit en dessous de l’extermination.

Dans ces deux synonymes, il y a une connotation très noire, où la ou les personnes visées n’ont aucune chance de s’en sortir.

 

Enfin, si l’on voit la destruction comme le résultat obtenu et non comme l’action en tant que telle, on peut citer des mots comme ruine, dégâts, ravages ou encore casse. Tous désignent le résultat : « ce champ de bataille n’est que ruine et destruction », bien que je trouve que le mot destruction soit plus fort que ces synonymes.

 

2 antonymes :

Pour les antonymes, je trouve qu’il est plus difficile de distinguer le contexte, car autant on peut différencier le fait de détruire un bâtiment, détruire une vie, ou autre chose ; autant dans tous les cas, l’inverse de la destruction est la création.

Ainsi d’un point de vue architectural, on peut citer comme antonymes des mots comme construction, création, fondation.

D’un point de vue humain, on peut donner des mots comme préservation (des espèces vivantes), sauvegarde ; ou encore, si l’on considère que détruire une vie est la prendre, l’ôter, alors l’inverse serait de donner la vie (la création de la vie).

 

Interprétation personnelle :

Destruction. Je trouve personnellement que c’est un mot qui sonne bien. Il parle à tout le monde, à ce point que je pense que c’est un mot qui fait partie intégrante de notre vocabulaire quotidien. Pourtant, sa signification est remplie de noirceur, de tristesse …

En premier lieu, ce qu’il m’évoque, c’est la mort, la disparition de quelque chose de façon permanente sans que l’on ne puisse rien faire. En effet quand je pense à la destruction, je suis obligé de penser à la guerre, aux déchirements des peuples, à la tristesse des familles, aux ruines des champs de batailles et aux corps gisant sans vie. Mais le plus dommageable, c’est qu’il semble que cela soit inutile, que ces choses soient arrivées pour un malheureux conflit d’intérêt et qu’une multitude de personnes ait subi la volonté d’une seule !

Ainsi quand je lis ce mot, j’ai toujours l’impression qu’il n’y a plus d’espoir, que la personne ou que la chose qui va se faire détruire ne peut rien faire pour empêcher cette destruction. Ce mot a donc pour moi une connotation très noire, très triste …

Mais il m’évoque également l’évolution, la création, le renouveau, qui sont des choses positives. En effet, n’est-ce pas le propre de l’évolution de détruire ce qui est ancien, désuet pour rebâtir quelque chose de plus solide, de plus moderne, qui répondra plus à nos attentes du jour et finalement améliorera notre vie ? Il semble que si. Ainsi, la destruction apparait comme une étape obligatoire et non négociable de l’évolution de nos sociétés. L’exemple que je trouve le plus frappant est celui de la Révolution Française et de sa suite : le peuple, dans un moment où il était capital de prendre une décision a su choisir en quelque sorte l’évolution et a été capable de détruire son passé, ce qu’il avait connu (la monarchie), pour instaurer, créer, construire quelque chose de nouveau, qui nous a finalement menés à nos sociétés d’aujourd’hui …

En somme, le mot destruction m’évoque une multitude de choses. Certaines sont gaies, d’autres sont tristes, d’autres encore sont inutiles, et d’autres sont nécessaires. Néanmoins, bien que ce soit un mot que je n’aime pas employer, je pense qu’il a sa place dans notre vocabulaire, car c’est un mot qui parle à tous, que ce soit en bien ou en mal !

 

Image :
Image Abécédaire Trimestre 3

Titre : Champignon atomique

Source : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.gurumed.org/

Depuis le début de cet article, nous évoquons ensemble plusieurs types de destruction : celle des bâtiments, de la vie, ou le résultat en tant que tel … Selon moi, cette image résume parfaitement tout cela. Ce n’est pas simplement un champignon atomique formé après l’explosion d’une bombe atomique, c’est à la fois le résultat et l’action.

En effet, l’arme atomique est à la fois capable de détruire des constructions, de détruire des vies, de détruire le paysage, et tout cela d’un coup ! Ainsi, cette image représente selon moi l’exemple parfait et surtout le plus frappant de destruction : une explosion qui détruit tout, qui réduit tout en poussière, et qui ne laisse rien, si ce n’est de la fumée !

LE LOUARN Romain Term S