Deuil (travail du deuil)

Pourquoi peut-on avoir besoin de connaître ce terme là ?

La mort effraie les êtres humains. Une fois survenue chez l’un d’entre eux, l’entourage en est alors touché, triste, et le souvenir du sujet à l’existence maintenant effacée ne les quitte plus.

Aujourd’hui, je m’accorde un moment à moi. Je m’autorise enfin à déposer mes mots, pour peut-être, parvenir à faire le deuil. Je m’engage à étudier ce terme dans l’objectif de mettre en avant cette nuance : l’oubli du détachement, car faire le deuil ne repose pas sur un principe de culpabilité, mais bien, d’un détachement amenant à l’apaisement.

Étymologie :

À lui seul, le terme “Deuil” évoque tout ce dont ressent la personne affectée. En effet, l’origine du mot, provenant du bas latin (latin pratiqué après la chute de l’empire romain et jusqu’au Moyen-Âge) n’est autre que “Dolus” signifiant “Douleur”… et pour aller plus loin, il est possible de couper ce mot : “dol” signifie “Affliction”.

Employé dans la littérature (au XVIIIe siècle), ce terme est qualifié de lugubre. Comprenez bien, il n’y a rien de plus sinistre que de faire son deuil !

Le deuil est une douleur que l’on se fait : l’intervention de l’esprit nous amène à penser, au souvenir d’une de nos plus grande tristesse; d’où l’expression Faire son deuil c’est “Faire son dolus“.

Expression également introduite par Freud dans Deuil et mélancolie ; 1915

Définition du terme :

Vocabulaire de la psychanalyse ; Presses Universitaires de France; 1998

(PSYCHANALYSE) Processus intrapsychique, consécutif à la perte d’un objet d’attachement, et par lequel le sujet réussit progressivement à se détacher de celui-ci.

Dictionnaire : Larousse Poche 2015

(n.m) 1. Perte, décès de quelqu’un.

2. Douleur, affliction* causée par la mort de quelqu’un.

 (n.f) L’affliction suppose un chagrin vif, une douleur profonde.

Allons plus loin, pour en savoir davantage… Souvenez-vous de Freud, notre psychanalyste et sa soif de connaissances sur le comportement humain. Il parvient, suite à ses recherches, à mettre en lumière deux types de deuils : le deuil pathologique ainsi que le deuil normal.

Prenons un exemple – ne vous en faites pas, le descriptif concernant les deux types de deuil va se faire juste après, je ne vous laisserai pas sur votre faim ! – Un homme perd son père. Il était à ses yeux, l’être le plus cher, son pilier, celui grâce auquel il eut construit sa vie. Dès cet instant, l’individu face à cette situation, possède deux choix (bien sûr c’est une métaphore, l’individu ne se pose pas la question, ce sont les circonstances qui l’amènent à agir ainsi) : – Rester en vie (= Pulsion de vie). C’est ainsi que la rupture du lien avec le défunt peut se faire. Le travail du deuil suppose donc le fait de “mettre de côté” certains souvenirs pouvant affecter l’individu. Autrement dit, cela consiste à “Tuer le mort”. Pardonnez-moi, les mots sont forts, me touchent, mais le vécu me pousse à en découvrir davantage…

Ainsi, la personne ayant perdu un être cher va “parcourir” cinq étapes pour faire son deuil :

Le moment de choc : l’individu a une réaction de déni (=refus de la réalité). En outre, il est en état de choc et ne libère aucune émotion. Suite à cela, une prise de conscience de la réalité nous amène à la phase de la colère . Cette forte douleur provoque chez l’individu, une attitude de révolte. Autrement dit, il subit de fortes contradictions internes pour donner naissance à la culpabilité. Certains croient à la résurrection du défunt, c’est la phase de marchandage . Mais lorque le sujet comprend qu’il est impossible de faire “machine arrière”, la phase dépressive s’empare de lui. En revanche, certains détiennent cette capacité à se relever après un choc, c’est la résilience (terme mis en lumière par Boris Cyrulnik). Après avoir traversé les fleuves de larmes et une période de remise en question, l’individu accepte de perdre pour avancer : la phase d’acceptation.

Chez Freud, le deuil normal s’effectue de par ces différentes formes pathologiques : dépression, mélancolie et maniaque (comportement de l’individu pouvant aller jusqu’à l’agressivité envers le mort; contradictions internes). Ceci favoriserait son détachement du défunt.

– Le deuxième choix oriente l’individu à partager son destin avec l’être perdu. Autrement dit, la mélancolie l’emporte, et le pousse à se suicider. Ce phénomène se nomme le Deuil pathologique. En effet, le sujet culpabilise : le “moi” s’identifie à l’objet perdu” et ne résiste pas à l’idée qu’un proche ait pu le quitter… Ainsi, n’ayant pas la force de surmonter cette étape de la vie, on dit que le sujet n’arrive pas à faire son deuil, qu’il n’accepte pas, ce qui le conduit vers la pulsion de mort.

Extrait philosophique :

« Pulsion de vie et pulsion de mort voyagent intriquées ». Cet extrait provient d’un ouvrage dont le nom m’est inconnu (pardonnez-moi mais le nom fut introuvable !) mais dont l’auteur n’est autre que Eugène Enriquez (Sociologue).

La pulsion se caractérise par un processus dynamique consistant dans une poussée, qui fait tendre l’organisme vers un but. La pulsion de vie s’oppose à la pulsion de mort mais elles ne peuvent fonctionner l’une sans l’autre. Autrement dit, si la mort n’existait guère, l’Homme ne pourrait avoir cette pulsion de vie. Si la mort angoisse, ou même, effraie l’Homme, alors celui-ci mettra tout  en œuvre pour avoir la sensation de vibrer, d’exister, de se sentir vivant  : c’est l’auto-conservation.  À l’inverse, la pulsion de mort conduira l’Homme à tendre vers la réduction complète des tensions, c’est-à-dire, que l’être vivant est ramené à l’état anorganique (=dépourvu de vie). En somme, l’individu tend vers l’auto-destruction.

Synonymes :

Dictionnaire (Larousse Poche 2015):

  • Affliction (n.f) terme employé ci-dessus
  • Douleur (n.f) : Souffrance physique ou morale.
  • Chagrin (n.m) : Souffrance morale, tristesse, peine.

Antonymes :

  • Allégresse (n.f) : Grande joie.
  • Bonheur

Interprétation personnelle :

Aujourd’hui les circonstances m’amènent à étudier ce terme.                                                                                                                                          La personne s’en va s’en même vous prévenir… À quoi bon souffrir davantage ? Quoi qu’il advienne, nous ne pouvons guère changer la vie : c’est un cycle. Premier sourire, puis un rire, la vieillesse… et le départ. Il nous faut donc accepter. Libre à vous de décharger vos émotions. C’est une force.

Illustration :

lecture

Regardez ce livre et toutes ses pages, aussi nombreuses soient-elles… Chacune d’entre elles représente un évènement, une suite logique de l’histoire d’un être humain. Notre vie n’est autre qu’un roman et nous la voyons défiler au rythme du vent des marées qui tourne nos pages… Mais ces mots que j’écris sous l’encre de ma plume ne s’effaceront pas… Peut être m’échapperont – ils, que sais – je ? C’est aussi ça faire son deuil : marquer différentes étapes de la vie. C’est arriver à se remémorer nos souvenirs sans même souffrir. Car seul le temps nous guéri.

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Amoneau Marine