Tatouage

J’ai choisi ce mot car le tatouage est une passion personnelle. Le port de tatouages est de plus en plus banalisé dans notre société et de plus en plus fréquent, c’est pourquoi cet article est susceptible d’intéresser une majorité de personnes.

Le mot tatouage vient du tahitien tataus, qui signifie « marquer ».

Définitions:

Larousse (2013) :

  • Introduction par scarification jusqu’au niveau du derme d’un ou de plusieurs colorants formant un dessin bien déterminé.
  • Marque, inscription, dessin indélébiles pratiqués sur la peau à l’aide de piqûres, de colorants

L’internaute:

  •  Action de tatouer, le dessin réalisé.

CNRTL (2012) :

  • Action de tatouer, fait de tatouer, de se faire tatouer.Fait de pratiquer une marque définitive ou temporaire sur la peau d’une partie du corp.
  • Marque, cicatrice colorée sur la peau.
  • P. anal., BEAUX-ARTS, péj. Barbouillage, décoration excessive.Littér. Fait d’appliquer, de reprendre un style, les figures de style d’œuvre connues..

 

 

Historique:

 

L’histoire du tatouage est très difficile à retracer. En effet, bien qu’il s’agisse d’une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps. Toutefois, on peut situer les premiers tatouages au niveau de la préhistoire. C’est en 1991 qu’on a découvert le plus vieil exemple de tatouage:  le corps momifié d’un chasseur néolithique piégé dans le glacier de SIMILAUN, datant de 5300 av. J.-C dans les Alpes italiennes. C’est la présence de petits signes très stylisés et schématiques qui a été relevée chez lui. Ces tatouages avaient été pratiqués dans un but médical et avaient une fonction thérapeutique: ils pouvaient avoir un effet sur l’arthrose lorsqu’ils étaient situés au niveau des articulations.

 

Avant cette découverte, le premier tatouage se situait en Egypte avec une momie de 2200 av. J.-C., dont le corps était entièrement tatoué de motifs décoratifs, mais ayant un but plutôt sacré et religieux.

 

Il est assez difficile de situer précisément le début de cette pratique. Nous pouvons néanmoins dire que partout où le tatouage s’est manifesté il servait à distinguer les classes sociales, à marquer le passage d’un état à un autre, à identifier les esclaves ou les criminels…

 

C’est dans les peuples dits primitifs, et plus précisément en Polynésie (Îles Marquises et Nouvelle-Zélande) que le tatouage s’est le plus développé. Il marquait généralement l’appartenance à un rang social élevé. En effet, plus les dessins sont nombreux, riches et variés, plus la personne est âgée et élevée dans le milieu social. L’instrument utilisé pour tatouer était un manche de bois (souvent du bambou) sur lequel on fixait des objets les plus divers tel qu’un os d’oiseau, un morceau de nacre, des dents de poisson… Le tatoueur tapait sur cet outil à l’aide d’un petit marteau pour faciliter la pénétration dans la peau. Le colorant était fait à partir de noir de fumée tiré de la noix de Bancoulier (arbre qui pousse dans les îles pacifiques), puis mélangé à de l’eau.

 

Au Japon, le tatouage dès le Vème siècle servait à punir les criminels au même titre que le fait de couper une main ou une oreille. Il avait pour but de marquer l’individu à vie.

 

Dans la tribu japonaise de “Aïnous”, le tatouage existait depuis la préhistoire, et essentiellement sur le visage féminin. Cette tradition existe toujours, mais le tatouage n’est effectué que sur les femmes et uniquement autour de la bouche et sur le dos des mains.

Il se réalisait en trois temps avant le mariage :
– entre 12 et 13 ans, le tatoueur incise les mains et y fait pénétrer le colorant.
– à 15 ans, le tatoueur élargit les premiers tatouages.
– à 18 ans, le tatoueur ajoute d’autres tatouages sur les bras, les épaules, et le dos de la main jusqu’au coude.

 

En Afrique du Nord, on présume que le tatouage existait déjà 3000 ans av. JC. Ces tatouages avaient une valeur rituelle et prophylactique (= qui prévient une maladie, protège la santé contre ce qui peut lui nuire). Il existe également un tatouage éphémère, c’est le tatouage au henné que les femmes se font sur les pieds et les mains.

 

En Afrique Noire, le tatouage est essentiellement tribal et effectué par scarifications . C’est un embellissement et aussi un vêtement.

Chez le peuple “Sarakole” d’Afrique Occidentale, c’est à 13 ou 14 ans que les gencives des filles sont tatouées en bleu, à l’aide d’une épine.
Pour les Noirs, le tatouage permettait de prouver son identité par une marque tribale, et de se différencier des esclaves, qui eux, n’étaient pas tatoués.

 

En Amérique, le tatouage serait arrivé d’Asie entre 5000 et 1500 av. JC, il était signe de bravoure et de vaillance mais il pouvait également être une punition. Par exemple, un voleur subissait en guise de condamnation un tatouage sur l’ensemble du visage, du front, du menton.

 

Les Romains, eux, utilisaient le tatouage pour marquer les soldats de la légion Romaines. Le motif représentait un aigle et le nom du général.

 

En Grèce, ce sont les esclaves qui portaient le nom de leur maître.

 

L’histoire du tatouage en Europe est cependant assez floue. En effet, cette pratique se serait éteinte au Moyen-Age suite à la condamnation de l’Eglise qui considérait le tatouage comme une marque du démon. C’est le Pape Adrien 1er qui interdit cette pratique en 787. Malgré cela, cette interdiction ne résista pas à la coutume. Même si les textes bibliques sont précis sur cette pratique, ils n’en sont pas pour autant dénoués de paradoxes, et les adeptes ont eu vite fait de controverser cette condamnation.
Ce qui n’empêchera pas le tatouage de réapparaître au XVIIIe siècle grâce aux navigateurs qui vont ramener de leurs expéditions à travers le monde des souvenirs inscrits à jamais sur leur propre chair.

 

Citation:

“Nous recevons tous au berceau les croyances de notre tribu en tatouage ; la marque peut sembler superficielle, elle est indélébile.”  
Biographie de Oliver Wendell Holmes, Oliver Wendell Holmes, 1860.
Cette citation est une métaphore. Elle fait allusion aux croyances de notre esprit reçues lors de notre naissance.
Synonymes:
Dessin, marque. Le tatouage relie ces 2 synonymes, un dessin marqué sur la peau.
Antonymes:
Chaire, peau nue.
Interprétation personnelle:
Personnellement, le tatouage évoque un art à part. Il regroupe également celui du dessin et de la peinture et est très diversifié: en effet les styles de tatouages sont nombreux et continuent de se multiplier (  réalisme, new school, lettrage, aquarelle, tribal, japonais, traditionnel américain, old school etc…). Le tatouage est un art d’autant plus risqué car on ne peut pas revenir en arrière, même s’il est raté il reste indélébile. Selon moi le tatouage est très personnel, il symbolise quelque chose d’important. Il peut représenter un événement marquant ou rendre hommage à une personne importante par exemple. Un corps tatoué représente toutes les épreuves, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, qu’il a traversées. C’est comme un livre ouvert racontant la vie d’une personne. Toutefois, le tatouage peut être subtile : on ne sait pas forcément ce qu’il peut représenter, il faut alors demander à la personne en question portant ce tatouage (c’est d’ailleurs assez indiscret). Un même motif ne symbolise pas non plus la même chose pour chaque personne. C’est également ce qui le rend personnel.
Le tatouage est également un moyen d’expression, il peut permettre d’extérioriser et d’avancer. Par exemple, après une épreuve difficile, un tatouage peut être le symbole qu’on “laisse le passé derrière nous”.
Enfin, le tatouage est esthétique, il est unique et est fait sur mesure. Il embellit le corps et le met en valeur.

Illustration:

Je décide d’illustrer cette note avec mon propre tatouage.
Il représente un renard, il n’a pas de style particulier mais si je devais en donner un je dirais qu’il se rapproche plus du style tribal.
Ce tatouage représente le renard en tant qu’animal totem. C’est un guide spirituel. Il nous incite à faire attention à des personnes ou circonstances qui pourraient être trompeuses et qui nous incitent à aller dans une voie qui n’est pas nécessairement la meilleure pour nous. Cet animal totem nous invite à être plus exigeants dans la transparence de nos relations, que ce soit en affaires ou en amitié ou dans les choix que nous faisons dans notre vie.
                                                                                                                                                                                                                             Inès Fondain alias Chatoune