Éternité

Du plus loin que je me souviens, les questions sur la vie et la mort ont toujours traversées mon esprit.

En effet, pourquoi faut-il vivre puisqu’on meurt par la suite?

 

Aujourd’hui, l’être humain cherche des solutions pour allonger son espérance de vie. Il veut vivre une é.t.e.r.n.i.t.é. , et pour cela, il n’hésite, ni n’a de remords d’exploiter des espèces qui ont une longévité “irrationnelle” quant à leur gabarit :

Dernièrement est sorti un reportage sur le Rat-taupe nu [Heterocephalus glaber], des études montrent que ces individus, bien que très petits peuvent vivre jusqu’à 30 ans, pour la reine, soit 600 ans chez nous. De plus, ces étranges animaux ont la faculté de développer une deuxième croissance osseuse et musculaire. L’Homme est subjugué face à ces êtres qui lui volent la vedette, et cherche à s’en inspirer.

Michel Terestchenko rappelle dans son analyse philosophique du roman “le roi Salomon”, d’Émile Ajar, qu’aujourd’hui, l’humain, dans sa quête du bonheur, cherche des réponses pour vivre éternellement, car rien n’est plus douloureux que de quitter un monde quand on y a connu l’extase, le bonheur intense, autrement dit renoncer à tout et mourir.

La notion d’éternité est la base de tous mythes et de toutes religions, le mortel, dans sa recherche de félicité a eu besoin de croire, face aux adversités de la vie.

La croyance fut le fondement de bon nombre de civilisations.

Voilà, pourquoi, il est indispensable de connaître cette lexie, car sans savoir l’origine des faits, comment continuer à vivre et améliorer nos modes de vies?

 

 

Étymologie …………………………………………..

Le nom éternité est tiré du latin [aeternitas], nom de même signification, il est à l’origine des religions.

Dans la mythologie romaine, Aeternitas ou Aeternitatis est la personnification divine de l’éternité.

Il n’y a que très peu d’information sur l’origine de ce mot. Nous avons ici l’origine du nom Français, seulement ce terme exista dans des langues antérieurs au latin, faisant remonter son origine à la création divine…

 

 

♣Définition …………………………………………..


Eternité, nom féminin, du latin [aeternitas] :

  1.  Durée sans commencement ni fin.
  2. Dans certaines religions, vie après la mort (synonyme immortalité).
  3. Temps très long : cela fait un éternité que nous nous sommes vus.
  • De toute éternité : depuis toujours.
Dictionnaire LAROUSSE Maxipoche 2010

 

 

Eternité, n. f.

  1. Durée qui n’a ni commencement ni fin.

2. L’univers ne se conçoit que lié à l’idée d’Eternité : Dieu ou Matière, car il est évident qu’un « commencement absolu » est une absurdité. On ne conçoit pas plus la création de quelque chose que sa perte totale : « Rien ne se crée, rien ne se perd ».

Longtemps, par ignorance et par foi, on a supposé un Dieu créateur de l’Univers, nécessairement éternel. Cette qualité du Dieu, d’être éternel, a longtemps fait considérer l’Eternité comme inséparable de Dieu. Et ce préjugé est encore ancré en bien des esprits. Aussi, lorsque la philosophie, soutenue de plus en plus par l’expérience scientifique, déclara que l’Univers, en ses éléments constitutifs, était éternel, elle trouva une grande résistance chez les contempteurs même du Déisme.

3. Aujourd’hui, le mot Eternité est généralement accepté comme exprimant une durée sans commencement ni fin, absolument indépendant du sujet ; et la science moderne admet l’éternité de la matière.

http://www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/e/eternite.html , 1934 (sur le site depuis 2010)

 

 

Eternité, n.f.

Ce qui n’a ni commencement ni fin. L’immobile éternité, incompréhensible comme l’éternité. Dieu est de toute éternité (Ac.). Ils croyaient [les mages], dit Chardin, à l’éternité d’un premier être, qui est la « lumière » (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 318). En chinois l’idée d’éternité est exprimée par le caractère « eau » avec un point au-dessus (Claudel, Art poét.,1907, p. 194):

  1.  Éternité de l’essence pensante. (…) les vérités « immortelles » sont soustraites au devenir : elles voudraient mourir qu’elles ne le pourraient pas! Leur éternité est donc toute positive. Jankél., La Mort,Paris, Flammarion, 1966, p. 355.
  2.  Durée qui a un commencement, mais pas de fin. Dieu existe, la mort vient, l’éternité va commencer (Flaub., Tentation,1849, p. 334). Il ne faudra pas moins que l’éternité pour admirer la beauté absolue, indicible des choses (Bloy, Journal,1903, p. 169):
    2.a.  […] je ne demandais rien de plus à Dieu, s’il existe un paradis, que d’y pouvoir frapper contre cette cloison les trois petits coups que ma grand-mère reconnaîtrait entre mille, (…) et qu’il me laissât rester avec elle toute l’éternité, qui ne serait pas trop longue pour nous deux. Proust, Sodome,1922, p. 763.
http://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9ternit%C3%A9 , 2012
    Ces trois définitions ont toutes un sens faisant référence à la religion, plus exactement à Dieu. Cette lexie est plus employé dans les domaines éthiques, religieux, et physiques (l’univers et ses questions).

Synonymes & antonymes :

Je n’ai pu choisir deux mots, tous ont un sens qui leur est propre, mais qui reste important.

=   immortalité –> ce terme s’applique plus sur l’aspect longévité des individus, l’immortel est un dieu ou un être maléfique (ex : Zeus ou Vampire).

     infini –> à connotation spatio-temporelle.
     perpétuité –> “pour l’éternité”, plutôt utilisé dans le domaine judiciaire.

 

  brièveté –> courte durée d’une action ou d’un état, s’applique principalement dans le domaine oratoire (allocutions).

éphémère –> qu’un temps, pendant une durée très courte… terme généralement employé pour caractériser la durée d’une vie.

http://www.crisco.unicaen.fr/des/synonymes/%C3%A9ternit%C3%A9

 

 

♦Philosophons…  …………………………………………..


La notion d’éternité est récurrente, en philosophie, effectivement l’éternité s’applique aussi bien pour les analyses théologiques que psychologiques ou même sociologiques.

En effet, les individus se comportent, réfléchissent et analysent différemment en fonction de leur situation.

 

documents tirés du site : http://coursphilosophie.free.fr/cours/desir.php

“Diotime : Chez les êtres humains en tout cas, si tu prends la peine d’observer ce qu’il en est de la poursuite des honneurs, tu seras confondu par son absurdité, à moins de te remettre en l’esprit ce que je viens de dire, à la pensée du terrible état dans lequel la recherche de la renommée et le désir « de s’assurer pour l’éternité une gloire impérissable » mettent les êtres humains. Oui, pour atteindre ce but, ils sont prêts à prendre tous les risques, plus encore que pour défendre leurs enfants. Ils sont prêts à dilapider leurs richesses et à endurer toutes les peines, et même à donner leur vie. […] C’est […] pour que leur excellence reste immortelle et pour obtenir une telle renommée glorieuse que les êtres humains dans leur ensemble font tout ce qu’ils font, et cela d’autant plus que leurs qualités sont plus hautes. Car c’est l’immortalité qu’ils aiment.
Cela dit, ceux qui sont féconds selon le corps se tournent de préférence vers les femmes ; et leur façon d’être amoureux, c’est de chercher, en engendrant des enfants, à s’assurer, s’imaginent-ils, l’immortalité, le souvenir et le bonheur, « pour la totalité du temps à venir ». Il y a encore ceux qui sont féconds selon l’âme ; oui, il en est qui sont plus féconds dans leur âme que dans leur corps […]. Dans cette classe, il faut ranger tous les poètes qui sont des procréateurs et tous les artisans qu’on qualifie d’inventeurs. Mais la partie la plus haute et la plus belle de la pensée, c’est celle qui concerne l’ordonnance des cités et des domaines ; on lui donne le nom de modération et de justice.”
Platon, Le Banquet, 208c – 209a, 380 avant Jésus-Christ

 

Cet extrait est divisible en trois parties, le premier paragraphe en est une.

Ici, Platon, par le personnage de Diotime expose que l’Homme a une attirance naturelle pour l’éternité. Il n’hésite pas à écarter ses congénères (qu’ils aient un lien de sang, ou non) pour obtenir la reconnaissance éternelle, le salut de tous, et donc, l’immortalité psychique.

Dans le deuxième paragraphe, deux arguments se font entendre :

L’idée que l’immortalité soit présente, par le souvenir, en engendrant des enfants. Dans ce cas, les individus miserons tout sur la famille et le futur.

Mais également, que l’éternité se trouve dans le souvenir de tous. Donc à plus grande échelle. Ceux-ci vont se faire remarquer, les philosophes, les poètes, les inventeurs ou encore les politiciens.

Platon conclut, que la plus belle valeur n’est pas l’éternité, mais la justice et la conscience des autres. Car en effet à quoi bon vivre lorsque le corps est éphémère? A cela, Epicure répondrait : Carpe Diem.

 

Avec le recul du temps, nous pourrions aujourd’hui compléter cette pensée.

S. Freud à émis une théorie selon laquelle, notre psyché est divisé en trois parties distinctes.

La catégorie d’individus s’orientant plus vers le souvenir perpétué par la famille s’inscrirait d’avantage dans le “surmoi”, le comportement de ces Hommes est plus pudique, tourné vers le futur, tandis que la deuxième catégorie s’accorde parfaitement avec le “ça”. Leur drain ne fonctionne pas et ils laissent leurs pulsions les contrôler, tournés vers le passé, leur seule façon de rester dans l’Histoire, est de la marquer.

Chaque paragraphe du texte fait référence à une partie du psyché, ainsi nous pouvons voir qu’importe le philosophe, les sujets sont toujours entremêlés et intimement liés.

♠Interprétation personnelle …………………………………………..

[Note : Lorsque j’ai choisi ce mot, c’était pour le réfuter, expliquer que cela n’existe pas, qu’il faut arrêter de croire en un rien, et d’employer un vocabulaire sans réfléchir à son sens initial. Maintenant, c’est différent. C’est lors de discussions à visée philosophiques que j’ai appris que démonter les opinions des autres ne sert à rien, mis à part se sentir supérieur, et puissant de les avoir détruites, ainsi que le respect de l’autre et l’acceptation de son point de vue.]

 

Tout d’abord, l’éternité évoque l’inexistant, ce qui ne peut se concevoir ni s’imaginer. La seule connotation qui m’est venue à l’esprit est la religion, les dieux, la vie après la mort… je ne peux concevoir le fait que tout soit infini, éternel, aussi ma curiosité me pousse à réfléchir et rechercher tout ce qui pourrait expliquer cet inexplicable.

De fait, sur http://www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/e/eternite.html , je suis arrivée sur une information qui m’a bousculée :

Nos calculs actuels révèlent une étendue du cosmos explorée dépassant un diamètre de 300 millions et une périphérie d’un milliard d’années de lumière et dont l’âge se chiffre par des quintillions de siècles.

Si cette fraction du “Grand-Tout”, avec son million de voies lactées aux dimensions comparables à la nôtre et qui se meuvent dans l’espace à raison de 600 à 1.000 kilomètres par seconde – les étoiles ne marchent, en moyenne, qu’à 40 et 60 km par seconde – était limitée, elle se serait depuis longtemps agglomérée sous l’action de la gravitation. Or, comme il n’en est pas ainsi, nous ne pouvons conclure qu’à l’éternité de l’Univers.

En effet, pour démontrer que l’éternel n’existe pas, il faudrait déjà trouver une fin.

Maintenant que j’accepte l’opinion des autres, je peux aussi accepter de ne pas m’arrêter sur des faits “pseudo-prouvé” et continuer de croire en mes idées, car qu’est-ce qui nous empêcherait de penser, que notre univers n’est que l’électron d’un atome d’un univers encore plus grand, et que nos atomes “à nous” ne sont-ils pas aussi des univers bien plus petit?

L’infiniment grand et l’infiniment petit n’existent pas, mais alors ma réflexion précédente ne tient pas, car ces univers pourrais aussi avoir des atomes qui…

 

Nous naissons tous et mourons tous, plantes, animaux, planètes, étoiles, pourquoi mettre à part des éléments de cette chaine, ne pourrait-on simplement accepter le fait que nous ne sommes pas assez vieux dans cet univers pour connaître tous ses secrets et ses limites?      [allitération 😉 ]

 

Pour finir, j’illustrerai d’un dernier exemple.

Les enfants regardant un film, auquel les parents ordonnerons le coucher, seront pris au dépourvu, ne pas finir le film?!

Je pense que l’être humain, dans sa généralité est comme cela. Il a besoin de se rassurer, de se dire que tout ne continuera pas sans lui, qu’arrivera la fin.

Je pense que dans mon individualité, je suis comme cela. J’ai besoin de me rassurer, de me dire que tout ne continuera pas sans moi, qu’arrivera la fin.

 

 

Et l’image…

Cette image est une antithèse, en effet, le mot “éternité” est inscrit sur un sol goudronné, seulement ce terme est écrit à la craie, et à la prochaine pluie, l’éternité ne sera plus…

L’inscription est observée du dessus en légère contre plongée, des phares de voiture ou une porte ouverte éclairent ce mot tel la bénédiction de Dieu.

Cette photographie, composée de l’antithèse exprime en tous points ma façon de considérer l’éternité.

L’illustration renvoie au fait que nous nous cachions, effectivement il est plus simple de se dire “nos enfants se souviendront et raconteront à leurs enfants qui se souviendront et…” que de tout simplement accepter d’être éphémère, et de mourir.

 

 

♥conclusion …………………………………………..

Mais ce désir d’éternité est fou, démesuré, insatiable : l’homme est condamné à mourir. D’ailleurs, le désir d’éternité est en un sens opposé à la vie : car la vie est changement, mouvement, tracas et fracas, et non ce calme serein de la béatitude éternelle. Le désir d’éternité ne cache-t-il pas au fond de lui un obscur désir de mort ?

http://coursphilosophie.free.fr/cours/desir.php

Legendre-Cheval Loar.

Une réflexion sur « Éternité »

Les commentaires sont fermés.