Trouble

“tout était encore confus et se heurtait dans son cerveau; le trouble y était tel qu’il ne voyait distinctement la forme d’aucune idée”
HUGO, Les Misérables, I, VII, III

Justification du terme:

A l’époque actuelle, ce mot est très souvent utilisé en politique ou par les médias, il est souvent exprimé sous forme d’une période ou lors d’un conflit.
J’ai choisi ce terme car il contient beaucoup de sens différents et à mon avis, son emploi a beaucoup plus d’importance que nous le croyons…
Il etait aussi fréquemment utilisé dans les textes anciens de philosophes par exemple, et il décrivait aussi un problème dans les sciences toutes confondues.
Il a  donc de nombreux sens et impacts sur notre société, mais quels sont-ils?

Étymologie du terme:

Trouble vient du terme latin turbidus qui désigne ce qui est Troublé, bouleversé, agité, mis en désordre ou même confus.

– Hachette, 1934 (nom commun) Du latin turbula (« petite foule »), de turba, qui est un Trouble causé par un grand nombre de personnes, ce qui provoque le  tumulte, le désordre, la confusion, ou même la bousculade d’une foule. Il est aussi lié a une agitation populaire ou révolutionnaire du type émeute, sédition ou perturbation

Il peut aussi être à l’origine du Bruit, du tapage, du vacarme, de dispute, de querelle.

– Hachette, 1934 (nom commun) Du latin trublium (« écuelle ») de trublion, il a aussi un large sens politique et historique. Il pointait a l’époque les Agitateur royaliste et nationaliste, comme par exemple durant l’affaire Dreyfus, qui seront considérés comme semeur de trouble, personne perturbatrice qui provoque du désordre délibérément.

-Le Grand ROBERT de la langue française, 1655 Molière par métonymie. avoir la vue trouble : voir des images troubles, avoir une vision indécise, imprécise des choses, par altération de la vision, pour une cause occasionnelle- regard trouble, avoir une vision indécise, imprécise des choses.

mais il existe aussi sous différentes formes tel que les troubles psychologiques
-Le Grand ROBERT de la langue française, 1559, amyot . Littér . Perte de la lucidité; état anormal d’agitation qui altère le fonctionnement normal des facultés mentales. État, attitude de celui qui est troublé, violemment ému et privé de ses moyens.
-Le Grand ROBERT de la langue française, XIXe Modification pathologique des activités de l’organisme ou du comportement physique ou mental de l’être vivant.
“Ce sont des gens dont je me sers pour pacifier avec leur harmonie les troubles de l’esprit.”
MOLIÈRE, L’amour médecin, III, 7.
Chacune de ces définitions révèlent un problème, un dysfonctionnement au sein d’une société ou d’un être vivant,  le caractère polémique ou tragique de ce terme est souvent abordé.
Historiquement ce terme est défini par l’ensemble d’événements caractérisés par le désordre, l’agitation, l’opposition plus ou moins violente d’un groupe à l’intérieur d’une société qui renvoie immédiatement aux troubles dus à la révolution française, désignant une période de bouleversements sociaux et politiques de grande envergure en France en 1789.

Citation:

Dans un cœur troublé par le souvenir, il n’y a pas de place pour l’espérance.

Alfred de Musset

Alfred De Musset, Artiste, écrivain (1810 – 1857)
Alfred de Musset est un poète et dramaturge français, né le 11 décembre 1810 à Paris.
Cette citation provoque de l’empathie chez le lecteur, car elle reprend les codes de la nostalgie “souvenir”. Il ajoute ensuite qu’il n’y a pas de place pour l’espérance, aucune issue possible, cette négation franche de l’auteur rend cette citation brut de sens et rend le lecteur muet face à cette imposition.
Le terme “Troublé” s’applique au cœur et fait le lien entre les souvenirs et l’organe humain. Ce terme peut aussi avoir une portée romantique car l’on peut émettre l’hypothèse que les souvenirs sont des anciens “amours” et qu’il n’y a pas de place pour autrui…

Les synonymes:

  • complexe : Difficile à appréhender, à analyser et en saisir le sens et qui contient voir qui réunit plusieurs éléments différents difficiles.
  • désordre/agitation: C’est une absence d’ordre, état d’un lieu où les choses ne sont pas à leur place, choses/objets qui ne sont pas rangées, ordonnées, classées…
  • émotion: C’est un état affectif intense, souvent caractérisé par des troubles divers tel que la confusion par exemple.
  • confusion: Se sont les éléments mêlés de façon telle qu’il est impossible de les distinguer, qui manquent de clarté; dont la complexité ou l’incertitude sont telles que la compréhension en est gênée.

Les antonymes:

  • limpide : Clair et transparent, Dont rien ne vient troubler l’éclat, la pureté. Dont rien ne trouble la paix, la tranquillité. Simple et clair pour l’esprit, qui se comprend sans difficulté
  • calme : État d’un lieu, d’un moment exempt d’agitation, de mouvement, de bruit; C’est un lieu, une atmosphère caractérisés par cet état, Absence complète de nervosité chez quelqu’un ; tranquillité, maîtrise de soi, paix de l’esprit, Absence de trouble, d’agitation, de désaccord, Manque d’animation, d’activité dans quelque chose…

 

Interprétation personnelle:

Ce mot comprend une connotation négative omniprésente qui semble rendre ce mot triste et inintéressant mais au fur et a mesure de mes recherches, j’ai pu m’apercevoir qu’il contenait un réel sens et avait une vraie utilité dans la langue française. C’est une notion morale qui regroupe plusieurs sens différents qui ont toujours comme caractéristique d’être des dérivés de problèmes ou d’incidents. Ce mot évoque pour moi un climat de tension, dangereux, des problèmes sentimentaux ou psychologiques. Ce terme a aussi une dimension sociale, par exemple, notre société qui est de plus en plus portée vers la surconsommation, l’état qui ne réagit pas au réchauffement climatique rend notre futur trouble et incertain . Ce pessimisme est l’une des caractéristiques du terme Trouble, il ne le définit pas mais permet à mon sens de mieux cerner ce mot. A l’inverse du désespoir que dégage ce mot, on peut supposer que ce terme a pu générer selon moi des concepts tels que la sublimation de Freud qui désigne la transformation des pulsions sexuelles de l’artiste à travers des réalisations esthétiques.

Illustration explicative:

 

Le lendemain des émeutes du 10 mai, rue Gay-Lussac, à Paris.

Le lendemain des émeutes du 10 mai, rue Gay-Lussac, à Paris. (PARIS-JOUR / SIPA)

En fin de matinée, le préfet Grimaud égrène les chiffres de la nuit. Par miracle, aucun mort n’est à déplorer. Mais on dénombre 367 blessés (dont 18 dans un état grave) parmi les policiers, 102 (dont quatre grièvement) chez les étudiants.

Cette image est une photo prise en contre-plongée en noir et blanc, dans le premier plan nous apercevons des voitures renversées sur le coté  (dauphines, 4 CV ,2 CV et autres voitures d’époque). Dans le second plan, on distingue des voitures incendiées la veille et une multitude de passants et émeutiers venus découvrir les restes des émeutes du 10 mai. Dans le troisième plan, on aperçoit aussi des passants et les nombreux magasins saccagés pour la plupart dans le centre de Paris.

Cette composition de l’image évoque pour moi la brutalité de la répression de la Police et donc un état de Trouble. Exténués après cette nuit de conflits et prenant acte de la “cruauté de la police”, les émeutiers n’oublieront pas ces évènements, cette rancœur envers la Police qui est aussi un terme parallèle au synonyme “émotion” du mot Trouble. Le lundi 13 mai la manifestation qui a submergé les rues de la capitale résulte pour moi d’un trouble de la société. La France, désormais paralysée par une grève générale, s’en relèvera difficilement. L’utilisation du mot Trouble pour qualifier cette émeute démontre à mon sens l’importance de ce mot trop souvent délaissé pour ses facettes “sombre” et “floue” .

 

Barreau Samuel.