Guérison

Pourquoi choisir ce terme ?

La guérison. Lorsque l’on en parle, est souvent la fin d’une étape de notre vie, une étape difficile qui nous a forcement laissé une trace : la guérison d’un chagrin d’amour, la guérison d’une maladie, la cicatrisation d’une blessure.

Elle est inscrite dans chacun de nous : elle fait partie de notre passé, de notre présent et de notre futur. Elle évoque à chacun de nous une partie de soi encore fraiche ou des moments  renfloués de notre vie depuis longtemps.

J’ai choisie ce terme car il m’était familier, nous l’utilisons presque au quotidien pour évoquer une victoire mais aussi les épreuves de notre vie, chacun a donc sa propre interprétation en plus de celle établie. Je voudrais donc à travers cet article montrer ces nuances au cours de l’histoire mais aussi ma propre interprétation.

 

L’étymologie ?

Guérison est un dérivé de guérir auquel on a ajouté le suffixe -ison.

  • Le terme guérir viendrait d’abord de la racine indo-européenne “swer” qui signifie faire attention. De cette racine va naître le mot germanique “war” signifiant garantir et protéger. De cette première étymologie est né le mot de l’occitan  “guarir”.

Le mot guérir va prendre le sens que l’on connaît au XIII siècle, en désignant le délivrance d’une maladie, d’une blessure, donnant ainsi le terme issu du germanique “wardon”.

  • Le suffixe -ison vient du latin -itio, et montre l’action du verbe.

Par conséquent, nous pouvons dire qu’étymologiquement le terme guérison est l’action de délivrer d’une souffrance.

 

Les définitions et l’histoire de la guérison ? 

Comme vu précédemment, le terme guérison, et plus particulièrement le terme guérir, en langue ancienne ne signifiait que garantir et protéger. Ce n’est qu’à partir du treizième siècle que la définition va évoluer vers la délivrance d’une maladie, pour finalement prendre la place de la première. La langue Française, avant “wardon” avait comme terme le latin “saner”, qui explicitait à quelque mots près la même définition. “Saner” a toutefois laissé à la langue les termes sain et santé.

Le néologisme “wardon” a donc non seulement changé la définition du mot “saner”, mais aussi pris la définition qui lui était attribué.  Celui-ci va s’étendre en raison des conquêtes germanique de l’époque.

Voici différentes définitions actuelles :
  • Le CNRTL :  “la guérison est le retour à la santé d’une personne, la disparition et/ ou la cicatrisation d’une blessure.”

Cette source donne aussi une version de la  guérison au sens figuré du terme, soit “le retour à la santé morale”.

  • Le Dictionnaire de l’Académie Française : “la guérison est l’action, le fait d’être guéri.”
  • Le robert :” être délivrer d’un mal physique, rendre la santé à quelqu’un.”

Les définitions se rejoignent toutes, seulement on peut voir une différence dans la façon d’aborder le verbe : la première et la dernière montre l’aspect final du processus de la guérison alors que Le Dictionnaire de l’Académie Française la décrit comme une action, et pas une finalité. On peut donc voir une différence entre terme transitif et terme d’action.

En somme, pour la Bible, guérir est d’abord se réconcilier avec Dieu et avec soi-même, c’est donc une invitation à avoir une nouvelle relation avec Dieu. Souvent, nous disons devant une maladie non guérie : «Dieu ne fait pas son travail» et nous l’accusons, ou alors nous nous accusons nous-mêmes : «Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?». La guérison pour les chrétiens n’est donc peut être pas le “salut” tant recherché, mais plutôt l’action de Dieu pour montrer que le deuil est partie de notre vie.

 

La citation 

 Il faut que les louanges des autres suivent spontanément, et nous, nous en tenir à la guérison de nous-même

                                      Lettres et maximes, 64, Épicure.

Les louanges font parties du vocabulaire religieux. Les louanges sont l’action de célébrer quelqu’un pour sa gloire, et en particulier les divinités. Cette citation, afin de l’expliquer pourrait être retournée, c’est à dire : “Il faut nous tenir à la guérison de nous-même, et les louanges des autres suivront spontanément”.

La guérison de nous-même pourrait en fait être reliée à notre acceptation, le long chemin de la confiance en soi, car ne dit t’on pas que plus on est confiant envers soi même, plus les autres nous aiment ? Cette citation prônerait donc une sorte de paix avec soi même, l’apaisement de ces complexes, afin de s’ouvrir pleinement aux autres . Les louanges sont utilisées pour signifier une sorte de récompense faite inconsciemment par les autres, pour nous encourager à l’acceptation, et la résilience.

La philosophie d’Épicure est l’obtention du bonheur, avec comme objectif ultime l’ataraxie. Cette citation, sachant qu’il en est l’auteur, insiste sur le fait de “guérir” ses sentiments, ses émotions, sa passion ( entrave au bonheur selon lui ) , afin d’obtenir la sagesse, et donc acquérir le bonheur, décrit ici comme les louanges d’autrui.

Synonymes et antonymes ?

  • Le salut : le salut a une connotation religieuse. En théologie, sa définition d’après le CNRTL est “le fait d’être délivré de l’état de pécher et de souffrance , et d’échapper à la damnation”. Nous retrouvons bien la notion de délivrance, mais ce n’est pas la même : la guérison est la délivrance d’une douleur morale ou physique ; alors que le salut est la délivrance des fautes selon la religion, afin d’accéder au paradis.
  • La convalescence : Selon le CNRTL,  en prenant l’aspect médical, est l’état d’une personne qui relève de maladie et qui est en cours de guérison. La nuance est donc bien visible : la convalescence est le chemin qui mène à la guérison, qui est la finalité de ce cheminement.

Nous pouvons opposer la guérison aux termes aggravation, blessure ou encore contagion.

 

Quelle est mon interprétation personnelle ?

Ce mot résonne comme une victoire, car guérir est la finalité d’une souffrance, mais aussi comme la fin d’une histoire, qui reste à jamais gravée dans l’esprit. Cette histoire est celle de chacun, car tout le monde à déjà dut entamer ce processus de guérison.

La guérison m’évoque le chemin d’une vie, car finalement, a-t’on un jour finit de guérir ? Nous pouvons en effet guérir d’une maladie, à l’exception des maladies incurables ; dans ce cas, la guérison n’est pas abordée comme une finalité, mais plutôt comme un apaisement des maux.

Mon interprétation de la guérison serait donc une avancée dans nos souffrances, qui est par définition la peine, le chagrin ou la douleur que ressent une personne, car comme nous l’avons vu, nous ne pourrons sans doute jamais guérir totalement de nos maux, physique comme moraux, à commencer par nos conflits intérieur.

 

Ma représentation de la guérison : 

La photo choisie est celle d’un ponton, présent en premier plan, bordé de la mer, et presque aligné avec le Soleil. En arrière plan, nous pouvons voir une forêt et des montagnes. Les rayons du soleil se répercutent aussi sur l’objectif de l’appareil, donnant l’illusion qu’ils viennent jusqu’à nous.

Comme dit plus haut, la guérison est pour moi la finalité d’un long voyage. Le soleil représenterait donc cette guérison et le chemin, notre vie. La guérison, pour moi n’étant jamais acquise complètement, j’ai choisi de l’illustrer en un soleil, car intouchable pour les humains, mais au centre de nos vies. Le chemin choisi n’est pas interprété seulement par le ponton, il l’est aussi par la mer, les arbres l’air… Cela signifie que la guérison est un processus qui ne se fera pas d’un coup, le chemin est long et différent selon l’avancé de notre existence. Enfin, les répercussions du soleil sur l’objectif nous rappel chaque apaisement que nous avons vécu : la remise d’un chagrin d’amour, la trouvaille d’un travail, l’attente d’un heureuse événement, qui au départ, part d’une souffrance.

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.flickr.com%2Fphotos%2Fthierrypoupon%2F5315129819%2F&psig=AOvVaw2xW6EUUlua0cw1l0WuL4I8&ust=1604593843937000&source=images&cd=vfe&ved=0CAkQjhxqFwoTCPiaq4Ko6ewCFQAAAAAdAAAAABAE

 

 

 

 

“Le soleil au bout du chemin”, Thierry Poupon, 26 décembre 2010 à Perriac sur Mer.

 

Jade Ravaudet, terminale générale.

Une réflexion sur « Guérison »

  1. Je pense que l’amorce pourrait être plus percutante. Et n’hésitez pas à aller faire un petit tour sur “le conjugueur” du Bescherelle 😉 https://bescherelle.com/conjugueur.php

    Pour les définitions, c’est très bien, sauf qu’il faudrait mettre les citations des dictionnaires entre guillemets. Le Littré n’est par ailleurs pas un dictionnaire contemporain (mais c’est très bien d’aller le consulter : c’est une bonne référence).

    Le choix de la citation et son analyse sont pertinentes, mais êtes-vous sûre de la référence ? “Sentences vaticanes” ???
    Faire des liens interactifs vers les mots qui figurent déjà sur le blog abécédaire (ataraxie par exemple).

    RAS pour les synonymes et antonymes : une étude précise et juste.

    J’aime bien l’argumentaire, même s’il gagnerait à être complété : définir les mots, poser des questions. Pourquoi, d’après vous, les médecins n’aiment pas parler de guérison ?

    Pour l’illustration, donner la référence précise : nom d’auteur ? date ? titre ? Décrire l’image avant de l’interpréter.

    L’ensemble est très intéressant, personnel. Une relecture grammaticale s’impose cependant. Attention à des majuscules bizarres (pas après les deux points ou le point virgule) et, surtout, à la conjugaison : Bescherelle votre ami 😉 Pas besoin non plus de tant de “pour moi” trop oraux.

    Bon travail 🙂

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