Stigmate

  • Le terme 

Stigmate, un terme mystérieux au premier abord, simple lorsqu’on en connait la définition. En effet, ce terme semble dur, refermant les plus grands secrets, mais en réalité, il se réfère avant tout à des marques que l’on peut trouver sur nos corps. Ce terme possède de nombreux sens, de nombreuses signification, bien que le résultat soit le même.

 

  • Etymologie 

Le terme stigmate est emprunté au latin stigma qui signifie  « marque au fer rouge, marque d’infamie », lui même prit du grec  σ τ ι ́ γ μ α (stigma) et qui signifie « piqûre » et plus spécifiquement « piqûre au fer rouge ».

 

  • Définitions 

Lorsque l’on cherche une définition de stigmate, on en trouve plusieurs. En effet, la définition va légèrement différer si l’on parle au sens propre, religieusement,  historiquement ou au sens figuré.

Ainsi, d’après le CNRTL, un stigmate est : “Marque durable sur la peau”, tandis que pour le dictionnaire Larousse c’est : “Marque durable que laisse sur la peau une maladie, une plaie” et enfin, pour le Robert, la définition est proche du Larousse : “Marque laissée sur la peau (par une plaie, une maladie)”. Ainsi, on remarque que les définitions sont presque les mêmes. De ce fait, le mot est clairement défini et ne laisse pas de place à l’interprétation.

Pour la définition de stigmate dans la religion, elle est similaire pour les trois dictionnaires : “Les cinq plaies de Jésus crucifié; les mêmes plaies portées par certains mystiques”. Une fois de plus, un stigmate est assimilé à une plaie.

Pour le sens historique, il faut remonter dans l’antiquité Romaine dans laquelle stigmate avait pour signification : “Marque qu’on faisait au bras des soldats. Marque faite au fer rouge sur un esclave”

Et enfin, au sens figuré stigmate signifie : “ Toute marque, toute trace qui révèle une dégradation. ex: Les stigmates de la guerre” selon le dictionnaire Larousse ou encore : “Signe qui révèle un état de détérioration. exemple :Les stigmates du temps” dans le dictionnaire Robert.

 

  • Citation

Honoré de Balzac écrit de 1832 à 1835  dans son livre Etudes des mœurs : Scène de la vie parisienne  : “Quoi que fasseent les femmes avec leurs cosmétiques, elles ne peuvent rien sur les incorruptibles témoins de leurs agitations. Là chacune de leurs années a laissé ses stigmates.”

Dans cette citation, Balzac évoque les marques que laisse le temps sur nos visages. Il raconte que ce sont les cicatrices de la vie qui montrent la prise d’âge. La personnification “incorruptibles témoins” appuie l’idée que le temps et l’environnement sont spectateurs et acteurs des stigmates de vieillesses qui marquent la peau des femmes.

 

  • Synonymes & Antonymes 

Le premier mot que l’on peut trouver comme synonyme de stigmate est dans la définition : marque.  Ce dernier a pour définition : ” Signe matériel de nature diverse facilement reconnaissable, appliqué généralement à/sur une chose pour en indiquer de façon conventionnelle certaines caractéristiques et permettre de distinguer cette chose d’une autre (ou parmi d’autres) semblable(s) ou analogue(s)” d’après le CNRTL. 

Un deuxième synonyme serait cicatrice. Un cicatrice est :”Marque laissée par une blessure ou une plaie après la guérison” selon le CNRTL.

On remarque donc que la marque est l’élément principal d’un stigmate.

Ainsi, une marque est un simple signe qui peut être une tâche provenant de peu importe quoi, tandis que la cicatrice est appliquée sur la peau. Un stigmate quand à lui est une cicatrice résultat d’une maladie.

Pour ce qui est des antonymes, il est impossible d’en trouver un, mais nous pouvez penser à “peau nu, sans aucune marque”.

 

  • Interprétation personnelle

Le terme stigmate, est un terme à plusieurs faces. En effet, lorsque que l’on parle de stigmate dans la religion, c’est une façon très particulière pour se référer. Les cinq plaies ou blessures présentent sur diverses parties du corps du Christ.

En ce qui concerne le terme historique, le terme pour évoquer ces stigmates serait cruel. En effet, une marque au fer rouge est une plaie, c’est une brulure importante qui laisse une marque indélébile. C’est une souffrance pour l’esclave mais également une forme de considération pour le déshumaniser. Il appartient à son propriétaire, il est donc devenu un objet que l’on utilise à sa guise.

Aujourd’hui, le nom stigmate est souvent utilisé au sens figuré. On dira plus facilement que c’es une cicatrice qu’un stigmate. Cependant, on utilisera le terme stigmate pour évoquer les marques du temps, ou les années de violences (la guerre).

Ainsi, le terme stigmate est à mon sens un terme crispant qui se réfère à la douleur, c’est un nom dur, peu utilisé dans le langage courant. L’unique positivité de ce terme, est lorsque ses stigmates sont fait délibérément dans un but esthétique, comme les tatouages sous forme de scarifications ou l’appartenance à une tribu.

 

  • Image

Adire African Textiles: Three early postcards from Benin.

“A cunning Hausa” – photographer Geo. Wolber – 1900

 

J’ai choisi cette photo pour plusieurs raisons.

La première est qu’il est difficile d’illustrer le terme stigmate sans trouver d’images violentes, gores, écœurantes voire même effrayantes. Celle-ci, à mon sens, ne représente aucun des adjectifs ci-dessus, mais illustre tout de même le terme stigmate.

La deuxième raison est pour montrer que les stigmates sont certes liés à la douleur, mais ils peuvent également avoir un côté esthétiques, beaux. En effet, sur cette photographie, on voit une jeune femme tournée, qui ne nous regarde pas. Son dos est dénudé et couvert de stigmates de son bassin jusqu’au milieux de son dos. Les signes sont grossiers, sa peau est boursoufflée, mais il en ressort une forme d’esthétisme.

Bien que cela fasse certainement parti des traditions, c’est à dire un passage par la douleur pour montrer que l’on appartient à une tribu spécifique, j’ai choisi cette photo pour son esthétisme. Je trouve remarquable que tant d’individus se scarifient et laissent des stigmates à vie sur leur peau pour montrer qu’ils sont fidèles à leur tribu.

 

Louise Bohers

Une réflexion sur « Stigmate »

  1. Pour l’amorce, peut-être pourrait-elle être plus percutante, en commençant par cette idée de dureté : allitérations… Ne grillez pas vos cartouches en disant tout de suite que c’est médical ! (d’ailleurs, que faites-vous du sens figuré, dans ce cas ?)

    Belle analyse des définitions, précise et bien menée. Obligez-vous cependant à tout rédiger : non “ex” mais “par exemple”.

    Noter de quelle année date ce roman extrait de “La Comédie humaine” de Balzac. “fasses” ? “tu fasses” ? “fassent les femmes” ? Ce n’est pas clair.
    Analysez et interprétez vraiment cette citation : la personnification “incorruptibles témoins” est en particulier très intéressante par rapport au terme dont vous vous occupez, de même que la façon dont le romancier s’approprie l’expression toute faite “stigmates du temps”. Voir pourquoi il ne la reprend pas, pourquoi il la transforme.

    Pour les antonymes, il faut bien sûr des noms (même catégorie grammaticale). A quoi pensez-vous si l’on vous dit l’inverse du stigmate ?
    Distinguer “marque”, “cicatrice”, stigmates” : quelles nuances induisent ces termes-là ?

    La conclusion de votre argumentaire est intéressante : y arriver avec plus de cohérence. Vous avez tendance à juxtaposer des arguments, de façon assez descriptive, qui ne nous amène pas avec fluidité à cette conclusion. Il est en effet difficile de trouver un versant positif à ce terme-là, peut-être à cause de son lien avec la “Passion du Christ” ?

    J’aime toujours votre façon de vous approprier la rubrique “illustration” : c’est percutant. Je vous invite cependant à réaliser une relecture attentive, afin que les erreurs de grammaire ne viennent pas gâcher l’intérêt de l’interprétation.

    Bon travail 🙂

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