Absorption

Absorption

 

Le mot « absorption » est partout dans nos vies, apparaissant à l’école, au travail, à la maison ou même dans nos passions. Cependant, sa véritable compréhension reste souvent floue.
Comprendre ce terme complexe est essentiel pour transcender les barrières linguistiques et découvrir une  profondeurs insoupçonnées de sens.. Imaginez-vous complètement absorbé dans une expérience le temps et les soucis disparaissent !
Découvrez comment la simple idée d’absorption peut changer nos vies et nous ouvrir à un monde la recherche de sens rencontre la richesse de l’expérience humaine.

Étymologie

Le mot “absorption” a son origine dans le latin ecclésiastique “absorptio” provenant du verbe “absorbere”. Ce terme a été utilisé dans la littérature latine classique pour décrire des processus biologiques tels que l’absorption des nutriments dans le corps. Il a également été utilisé dans le contexte de phénomènes naturels, décrivant l’absorption de liquides par des matériaux poreux. Voici une décomposition de l’étymologie du terme “absorption “:

  1. “ab-” : Ce préfixe signifie “loin de” ou “hors de”. Il exprime l’idée de séparation ou d’éloignement.
  2. “sorbere”: Ce suffixe  signifie “avaler” ou “engloutir”. Ainsi, “absorptio” peut être compris comme le processus d’engloutissement ou d’absorption de quelque chose loin de son emplacement d’origine.

Ainsi, “absorbere” signifie littéralement “avaler loin de”.

Définition

 Définition générale : Action d’absorber. ( Le Robert )

  • Domaine de la physique / biologie : En physique, l’absorption fait référence à la capacité d’un matériau à absorber la lumière, le son, la chaleur ou d’autres formes d’énergie.C’est l’action de retenir, d’incorporer ou de faire pénétrer une substance par une autre. Par exemple, dans le contexte de la spectroscopie, on étudie souvent l’absorption de la lumière par des atomes ou des molécules pour en apprendre davantage sur leur structure et leurs propriétés. ( Larousse – dictionnaire de l’académie française)

 

  • Domaine de l’économie et de la finance :  Cas où une entreprise ayant la forme juridique d’une société est totalement rachetée par une autre qui intègre en son sein activité, personnel, dettes et avoirs de l’ancienne société (elle est souvent utilisée pour évaluer la croissance économique et la demande globale.) ( dictionnaire en ligne d’Alternatives Economiques )

 

  • Domaine psychologique : État d’un esprit absorbé dans un travail, une lecture, une rêverie. Action par laquelle l’activité ou les idées d’une personne sont entièrement occupées; état qui en résulte. ( dictionnaire de l’académie française huitième édition (1932-1935) – CNRTL)

 

  • Domaine de la biologie : L’absorption est un mode de nutrition des organismes vivants, notamment des bactéries et des champignons. ( futura science )

L’absorption est un nom féminin crée à l’époque de la Rome antique, avant même le Moyen Âge. L’évolution de ce terme à travers l’histoire, passant d’une utilisation principalement biologique à une application plus large dans divers domaines scientifiques et économiques reflète la capacité des langues à s’adapter et à étendre leur vocabulaire pour répondre aux besoins changeants de la société et des connaissances. Bien sûr ce mot a aussi de nombreux sens en dehors de ceux cité ici.

Synonymes et  Antonymes

  • Synonymes:

Assimilation : Action de rendre semblable et même identique à quelqu’un ou à quelque chose, soit par intégration complète dans un autre être ou une autre substance, soit par une comparaison procédant d’un acte de jugement ou de volonté. (CNTL)

Immersion : Fait de se retrouver dans un milieu étranger sans contact direct avec son milieu d’origine(Larousse)

  • Antonymes:

Rejet : Fait de repousser quelque chose/quelqu’un; résultat de cette action. ( CNRTL)

Émission : Action d’émettre, de projeter au dehors. (Le Robert)

 L’immersion dans une tâche suggère une profonde implication et une absorption complète dans celle-ci, souvent au point d’ignorer le reste de l’environnement. Ce mot met en avant l’idée d’une concentration intense et d’une implication profonde contrairement au terme rejet qui lui, représente des états où l’absorption dans une tâche est compromise voir impossible. De manière plus scientifique, le synonyme “assimilation” représente l’idée d’absorption en mettant l’accent sur l’incorporation ou l’intégration de quelque chose contrairement à l’antonyme “émission” qui s’oppose à l’absorption en soulignant la libération ou l’expulsion de substances.

« Qu’est-ce que l’amour? N’entrons pas dans son essence. Entre parenthèse, n’entrons jamais dans les essences, puisqu’il n’y en a pas. … L’amour, c’est, au point de la vue purement phénoménal, l’absorption de toutes les forces de l’âme »

Mensonge, Physiologie de l’amour moderne écrit par Paul Bourget ( page 566 )

Extrait du roman Mensonges, Physiologie de l’amour moderne écrit par Paul Bourget, un écrivain français du XIXe siècle. Publié en 1890, ce roman explore les thèmes de la tromperie, de l’hypocrisie et de la vérité sur des personnages pris dans des mensonges et des secrets. L’histoire tourne autour de la vie d’un écrivain, François Vernantes, confronté à des dilemmes moraux et à des mensonges qui perturbent sa vie personnelle et professionnelle. Bourget explore le thème des relations humaines ainsi que celui de la morale, tout en dépeignant le conflit intérieur du protagoniste face aux mensonges et aux vérités qu’il découvre.Ce roman de Bourget aborde de profondes questions sur la moralité et la nature humaine, tout en proposant une analyse subtile des tensions psychologiques et sociales de l’époque.

Cette citation invite à considérer l’amour comme une expérience phénoménale qui transcende les explications rationnelles . Plutôt que de chercher à saisir son essence ou à en comprendre les mécanismes, elle suggère de se concentrer sur l’expérience subjective et immersive de l’amour, où toutes les forces de l’âme sont absorbées dans cette expérience profonde.

  • “Qu’est-ce que l’amour? N’entrons pas dans son essence.” Dans un premier temps, la citation commence par nous inviter à reconnaître que l’amour est une notion complexe, difficile à saisir dans toute sa plénitude car elle diffère selon chaque individu. Elle affirme que, savoir ce qu’est réellement l’amour, est peut-être trop  insaisissable pour être définie de manière absolue et complète. Il est possible que l’amour dépasse notre compréhension rationnelle ou qu’il soit subjectif. Cette complexité rend toute tentative de définir l’amour de manière absolue et universelle problématique, car il est sujet à des interprétations et des expériences variées selon les individus. La phrase nous dit aussi de faire attention à ne pas trop rentrer dans le fond de l’être,la nature des choses, et de ne pas réfléchir au pourquoi une chose est ce qu’elle est.

 

  • “Entre parenthèse, n’entrons jamais dans les essences, puisqu’il n’y en a pas.” Cette parenthèse renforce l’idée que chercher à comprendre l’essence des choses est futile, car il n’y a pas de véritable essence ou réalité objective derrière les phénomènes. Cela reflète une perspective existentialiste selon laquelle les choses n’ont pas de nature prédéterminée.

 

  • “L’amour, c’est, au point de vue purement phénoménal, l’absorption de toutes les forces de l’âme.” Cette partie finale de la citation propose une définition de l’amour en termes d’expérience subjective plutôt que d’une réalité objective. C’est-à-dire, une expérience qui se vit et se ressent pleinement dans l’instant présent, plutôt que d’être analysée ou expliquée de manière rationnelle. L’amour est décrit comme une force qui absorbe toutes les énergies de l’âme, suggérant qu’il englobe et consume complètement l’individu qui le ressent. Cela peut évoquer l’idée d’une passion intense ou d’une dévotion totale envers une personne.  L’utilisation du terme “absorption” souligne l’idée que dans cette expérience, toutes les énergies et émotions sont dirigées vers l’objet de son amour, entraînant une transformation profonde de l’âme.

 

Illustration

Jour de pluieVincent Van Gogh, Une liseuse de romans, 1888, huile sur toile, 73 x 92,1 cm, collection privée

Vincent Van Gogh réalise cette toile alors que Paul Gauguin lui rend visite à Arles, dans le sud de la France. Le mauvais temps s’abat sur la région, et les deux peintres sont contraints de travailler à l’intérieur. Le 12 novembre, Van Gogh écrit à sa sœur au sujet de ce tableau qu’il vient d’achever et décrit le tableau en disant : « J’ai aussi peint Une Liseuse de romans, la chevelure luxuriante très noire, un corsage vert, les manches de la couleur de la lie de vin, la jupe noire, le fond tout jaune, des étagères avec des livres. Elle tient un livre jaune dans ses mains ». Van Gogh, lecteur passionné, écrit à son frère Théo que « l’amour des livres est aussi sacré que l’amour de Rembrandt » ( un peintre et graveur néerlandais).

Vincent Van Gogh peint une scène créant une atmosphère envoûtante, où la notion d’absorption se manifeste de manière palpable. La chevelure luxuriante de la protagoniste, d’un noir profond, encadre son visage concentré, révélant une immersion totale dans son monde intérieur. Elle semble isolée, et détachée du contexte extérieur. La jupe noire de la femme crée un contraste avec le fond jaune vibrant, capturant l’attention et focalisant le regard sur la lectrice. Derrière elle, des étagères chargées de livres se dévoilent, formant une bibliothèque silencieuse qui témoigne d’un monde infini d’histoires à explorer. L’élément le plus évocateur demeure le livre jaune qu’elle tient entre ses mains. Cette couleur vive au sein de la composition crée un point éclatant, symbolisant le pouvoir d’absorption de la littérature. Les pages ouvertes du livre semblent émettre une lumière intérieure, révélant l’impact lumineux et captivant de la lecture sur l’esprit de la lectrice.

Interprétation personnelle

Ce mot m’a sauvé. J’en suis sûr aujourd’hui. Après une période difficile, mon propre reflet et les propres aspects de ma personnalité ne me représentaient plus. Je ne savais plus qui j’étais, je ne savais plus ce que j’aimais et surtout, je ne savais plus qui je voulais être. Alors, un jour, par hasard ou peut-être par nécessité, je me suis plongé dans la lecture. Les pages d’un livre sont devenues un refuge que personne d’autre ne pouvait m’offrir. Le silence est devenu doux et les tourments se sont apaisés. Chaque mot absorbé était comme une bouée de sauvetage, me ramenant à moi-même. À travers les lignes, j’ai retrouvé des fragments de passions oubliées, et des reflets de mes propres rêves enfouis sous les décombres de mes peurs.

L’absorption dans une tâche, c’est comme une danse. C’est un éveil profond, un voyage sans fin, captivé par le chemin que l’on a choisi. C’est là où le monde s’estompe, où tout devient clair. Dans cette bulle d’inspiration, on se sent léger, comme l’écume d’une vague, porté par l’engagement.

Lorsque l’absorption nous submerge, les tourments semblent s’envoler, ou du moins se dissoudre en arrière-pensé. La puissance de la concentration nous protège et c’est à ce moment que nos fardeaux et nos incertitudes sont mis en attente, comme lors d’un appel téléphonique, où la vie quotidienne est momentanément suspendue en attendant que la conversation reprenne. Dans cette harmonie, on se laisse emporter par la mélodie de la création et on se sent protégé dans ce refuge éphémère que l’on a créé.

Pourtant, il convient de se questionner sur les aspects négatifs de cette absorption, comme l’illustrent les destins de personnages littéraires emblématiques. Prenez par exemple le personnage de Don Quichotte de Cervantès : son refus obstiné de confronter la réalité le conduit à une forme de déni. Convaincu de sa clairvoyance, il ignore sa propre vieillesse et poursuit des chimères chevaleresques qui ne sont plus de son âge. Sa fuite dans l’absorption idéaliste le mène inexorablement à sa perte, épuisé par ses défaites et ses désillusions.

De même, le personnage d’Emma Bovary dans le roman de Flaubert offre un exemple saisissant des conséquences néfastes de l’absorption dans des fantasmes irréalistes. Épouse d’un médecin de province, Emma s’engage dans des relations adultères et vit au-dessus de ses moyens dans une quête vaine d’évasion de la monotonie provinciale. Persuadée que sa vie devrait refléter les romans qu’elle lit, elle se perd dans des rêveries de grandeur sans jamais affronter la réalité. Sa quête incessante du bonheur la mène finalement à la ruine et à la désillusion. Ces exemples soulignent les dangers d’une absorption excessive, où la fuite dans un monde idéalisé peut éloigner de la réalité et conduire à des tragédies personnelles.

En réfléchissant à comment achever cet article, je me suis demandée comment serait l’absorption si ce mot devenait une personne et non plus simplement une association de lettres et comment les gens la verraient. Les mots me sont rapidement venus et j’ai écrit ceci partant d’une expérience personnelle : “Il est 11 heures quand elle regarde l’heure pour la première fois. Les aiguilles de l’horloge semblent danser au rythme de ses pensées. Elle est assise à son bureau, un tableau blanc immaculé devant elle, un stylo entre les doigts. Le monde extérieur disparaît progressivement, absorbé par la toile blanche qui s’étend devant elle. Les idées affluent comme une marée montante, et elle les capture avec une ferveur grandissante, ses gestes devenant plus assurés, plus fluides. La réalité s’efface au profit d’une création naissante, une œuvre en devenir qui l’absorbe complètement. Le temps s’écoule, les soucis s’envolent, les pensées s’évaporent. Elle est totalement absorbée par son art, échappant à l’incessant tic-tac de l’horloge.”

 

Mélissa BOURDIN –LERAT, terminale production

 

Une réflexion sur « Absorption »

  1. De quel mot vous occupez-vous exactement : absorbé ou absorption ? Les connotations ne sont pas les mêmes. L’amorce pourrait être rendue plus percutante en la réduisant, en enlevant des phrases inutiles. Vous n’avez pas choisi un mot vraiment technique et je pense que tout le monde sait de quoi il retourne, en regardant la table de la cuisine, avec le tube de sopalin 😉

    C’est très bien, pour l’étymologie et les définitions. Très méthodique et clair. Pertinent ! Bravo !
    Il en est de même pour l’étude des synonymes et des antonymes : excellente maîtrise de la langue !

    Soulignez le titre ” Les proses philosophique” + S. Est-ce vraiment de V. Hugo ? C’est bizarre… Je ne connais pas… et ce titre ne lui ressemble pas… “Victor Hugo était un fervent défenseur des droits de l’homme et de la justice sociale. Il a également joué un rôle important dans la littérature romantique en France. Ces œuvres philosophiques témoignent de sa profonde réflexion au sujet de la vie et montrent un homme engagé dans la recherche de la vérité, de la justice et de la beauté.” : est-ce de vous ? de Wikipédia ? Est-ce que cela éclaire la citation choisie ?
    Ne pas prendre à partie votre lectorat, hormis dans l’amorce. Pour le reste, on fait comme le jour du bac : “on”, “nous”.
    L’interprétation est convaincante, mais vous pouvez être plus précise dans l’analyse grammaticale. Comment est formée cette belle citation ? Voir notamment les modalisateurs.
    En quoi est-ce un paradoxe ?

    Très beau tableau, en lien avec la phrase d’Hugo. Très belle analyse, passionnante.

    Comme toujours, très beau texte. Mais il faut soigner la conjugaison : trop d’erreurs sur les verbes, alors que le reste est très maîtrisé… Focalisez vos relectures sur ce point-là, qui est votre faiblesse (tout le monde en a une : la mienne est la ponctuation, avec des phrases toujours trop longues et des tas de parenthèses imbriquées). Il serait intéressant de vous interroger sur le côté négatif de cette absorption. Voir le personnage d’Emma (Flaubert), celui del Quijote (Cervantès)…

    Bon travail et à jeudi 🙂

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