Vingt-sept , vingt-six, vingt-cinq, les jours se rapprochent de plus en plus de la date fatidique. Moins de 30 jours avant le bac, une vingtaine pour savoir dans quel établissement on va aller. Notre avenir se dessine de plus en plus. On appréhende tout. L’année des 18 ans, il y a tout, le bac, le permis, Parcoursup… C’est cette année-là que notre futur va prendre forme. Mais dans ces conditions-ci, comment ne pas stresser, comment ne pas angoisser, comment ne pas appréhender…

Étymologie

Le mot appréhender vient du latin apprehendere (« prendre, saisir, attraper »)

Définition

Dictionnaire de L’Académie française, 1ʳᵉ Édition (1694)

1. Terme de pratique. Prendre, saisir. Il ne se dit guère qu’en parlant de prise de corps
2. Appréhender signifie aussi craindre (émotion)

Le dictionnaire Larousse

1. Craindre la réalisation d’une éventualité fâcheuse (émotion)
2. Saisir quelque chose par l’entendement, la pensée (enseignement)
3. Chez Kant, exercer la fonction de l’imagination relativement à un objet. (philosophie)

Le dictionnaire Le robert

1.  Saisir au corps. ➙ arrêter.
2. Saisir par l’esprit (philosophie)
3. Envisager (qqch.) avec crainte, s’en inquiéter par avance (émotion)

 

Citation

J’ai choisi une citation de Pierre Corneille qui dit “Qui n’appréhende rien, présume trop de soi” qui vient de sa tragédie intitulée “Polyeucte”. Elle est énoncée par le personnage Néarque à destination de Polyeucte. La citation se sépare en deux par une virgule. D’une part “Qui n’appréhende rien” et de l’autre “présume trop de soi”. La première partie suppose le fait de ne pas avoir peur, autrement dit que la personne n’a pas conscience de ses propres limites, car lorsqu’on n’a pas peur, rien ne nous arrête. Mais selon moi, au contraire, une personne qui connait ses limites est une personne sage et prudente. La deuxième partie “présume trop de soi” suppose que la personne à une estime d’elle très élevé, ce qui peut lui être défavorable puisqu’elle sous-estime les situations complexes auxquels elle doit faire face.

 

Synonymes

redouter :  le sentiment de redouter est plus fort que celui d’appréhender

craindre : c’est avoir peur de la chose alors qu’appréhender c’est avoir peur de la tournure que peuvent prendre les choses.

Antonymes

rassurer et tranquilliser

Interprétation personnelle

Le mot appréhender à une double dimension. D’un côté, elle signifie la compréhension intellectuelle, donc le fait de prendre connaissance d’une information, mais elle a aussi une partie émotionnelle. C’est-à-dire la capacité de prendre en considération un événement qui nous stresse, nous angoisse. Le fait de le prendre en considération est un premier pas en avant car on ne le fuit pas et on se prépare donc à y faire face. Ce mot me fait penser à toutes les situations auxquels j’ai dû faire face et dont j’ai pu me préparer grâce à l’appréhension, car oui, je pense que le fait d’appréhender est quelque chose de bénéfique dans la mesure où cela n’impacte pas trop le quotidien. Selon moi, le fait d’appréhender fait se répartir le stress sur une plus longue période et permet de moins angoisser et stresser le jour venu. Mais appréhendons nous tous de la même manière ? La question “t’appréhende ?” souvent posé à la venu d’un examen n’est elle pas subjective ? Une personne pourrait avoir peur de ne pas réussir à parler correctement, à ne pas mettre les bon mots dans le bon ordre dans sa tête mais pour d’autre cela pourraient être ce que cela engendrera si il n’y arrive pas. Selon moi il faudrait donc toujours prendre en considération l’entièreté des situations.

Illustration

J’ai choisi de représenter le mot “appréhender” par ce tableau peint en 1630 intitulé “vanitas” (vanités en français) et peint par Pieter Claesz un peintre néerlandais du XVIIe siècle connu pour ses natures mortes. Il est actuellement au Rijksmuseum à Amsterdam et j’ai donc pu le voir de mes propres yeux, car j’ai été visité ce musée l’an dernier. Sur ce tableau, on peut voir divers objets ; un crâne, une bougie éteinte, un violon, un livre ouvert et un globe terrestre. Tout d’abord, le crâne qui est un memento mori représente le symbole de la mortalité humaine,  ; il en est de même pour la bougie qui est éteinte, bien que celle-ci représente plus particulièrement la vie qui se consume. La mort est une tragédie que bien du monde appréhende surement dû au fait de ne pas savoir ce qui se passe par la suite. Elle aussi signifie que tout a une fin. Le violon est très souvent synonyme de mélancolie, autrement dit la tristesse du temps passé, mais il est aussi synonymes de divertissement. Le livre ouvert fait référence à la connaissance, à ce qu’on a pu appréhender. Et enfin, le globe terrestre suppose le fait que rien ne dure, que tout est éphémère, y compris l’appréhension pour un devoir ou un examen. De voir le monde dans sa globalité permet de faire passer cette émotion par quelque chose de dérisoire. Mais ce globe peut aussi rappeler les voyages réalisés par l’homme ainsi que tout ce qu’il a mis en place pour satisfaire sa curiosité, pour voir de nouveaux horizons.

Kolia Ordureau