Équilibre

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Le manichéisme est de mise au moment de parler d’équilibre. Si pour certain l’équilibre est le ciment de nos civilisations, d’autres stipulent que le déséquilibre est la source de toute création. Il est ici question de nuancer ces propos.

ÉTYMOLOGIE:

Le mot équilibre provient du terme latin aequilibrium dans lequel on remarque les racines aequus qui signifie égal et libra qui signifie livre, poids.

 

 

Définitions:

1/ Attitude ou position stable (généralement verticale pour le corps humain) d’un corps ou d’un objet dont le poids est partagé également des deux côtés d’un point d’appui, de sorte que ce corps ou cet objet ne bascule ni d’un côté ni de l’autre.État du cœur et de l’esprit quand aucun trouble intérieur ou extérieur ne gêne leur fonctionnement normal.

( CNRTL)

2/ Harmonie entre les tendances psychiques qui se traduit par une activité, une adaptation considérées comme normales. Juste proportion entre des choses opposées ; état de stabilité ou d’harmonie qui en résulte. 

(def. Émile Littré: Dictionnaire de la langue française (1872-77))

3/ État d’un corps sollicité par deux ou un plus grand nombre de forces qui s’entre-détruisent, ou qui s’annulent sur une résistance. Équilibre stable, celui qui tend à se rétablir lorsqu’il est légèrement troublé. Équilibre instable, celui qui est détruit par la plus légère perturbation. Faire, rétablir, tenir l’équilibre, rendre des choses égales. Perdre l’équilibre, perdre la position où l’équilibre se maintient. Il perdit l’équilibre et tomba.

( def. Larousse: dictionnaire du moyen français, 1992)

 

Si la majorité des définitions de l’équilibre traitent de la stabilité physique du corps humain, l’équilibre possède un sens figuré dont il est est question dans la définition du dictionnaire Emile Littré. La première définition sous entend que l’équilibre est la résultante d’une force qui partage le poids ou l’importance d’un élément, alors que la deuxième induit que cet équilibre est la résultante de deux forces qui s’entre détruisent. Nous pouvons également relever que la définition de l’Émile Littré accorde une valeur morale à l’équilibre en associant: équilibre et harmonie. L’aboutissement de la recherche d’équilibre serait la quiétude.

 

 

Position d’un philosophe:

“Si l’on néglige l’âme et que l’on se préoccupe seulement des plaisirs sensibles, le corps n’est pas responsable de l’abandon de la quête de vérité de l’âme : il ne lui fournit que l’occasion de se détourner de sa quête. De même, ne se préoccuper que de l’âme et des problèmes intellectuels, tout en délaissant son corps, risque d’occasionner des maux pour le corps . Ainsi, il doit y avoir un équilibre dans les soins que l’on apporte au corps et à l’âme, pour que l’un et l’autre cohabitent en harmonie.”

( Platon; Apologie de Socrate (-399))

Platon soulève ici l’importance primordiale, selon lui, de l’équilibre dans l’harmonie entre le corps et l’âme. L’équilibre, comme ici, est souvent associé à cette idée d’harmonie et de paix. Seulement, d’autres philosophes contestent cette analyse de l’équilibre comme Lacan qui stipule que de l’équilibre ne se créé rien et que c’est du déséquilibre que l’on innove.  L’idée que relève Platon est celle que si les Hommes se préoccupent plus de leur corps (physique) que de leur âme, leur esprit, alors ils n’atteindrons pas l’harmonie, la paix.

 

 

Réflexion philosophique :

Doit on aspirer à l’équilibre ? Je suis persuadé que, si l’équilibre est nécessaire à la stabilité morale et physique de chacun, de cet équilibre peut naître une forme de léthargie qui ne saurait être bénéfique à l’être humain. L’équilibre parfait semble être un état au sein duquel aucunes compensations est nécessaire, alors que l’équilibre que l’on évoque le plus souvent s’apparente plus à celui que l’on cherche à atteindre lorsqu’on avance sur un fil. Cette distinction me parait pertinente dans la mesure où ce serait l’équilibre parfait qui conduirait à l’inaction, au contraire de l’équilibre commun qui induit une permanente recherche de stabilité.

Seulement cet équilibre commun serait-il suffisant afin d’atteindre l’harmonie ? En effet, Socrate stipule que l’équilibre est vecteur de paix et de stabilité. Cependant, l’harmonie peut-elle être atteinte seulement grâce à la paix et la stabilité ? Ainsi, on parvient à l’harmonie véritable lorsqu’on accomplit quelque chose que les autres n’accomplissent pas. On en déduit que l’on atteint l’harmonie avec soi même en étant fier de soi. D’autre part, c’est par le déséquilibre et donc de l’audace que l’on réussit des actions mémorables. Aussi, je pense que c’est finalement grâce à une bonne association entre équilibre et déséquilibre que l’on est en harmonie.

 

Synonymes/ Antonymes:
  • stabilité, égalité, compensation

L’équilibre et l’égalité se rapprochent, même si l’égalité induit une répartition similaire des biens alors que l’équilibre tend plus vers l’équité, c’est a dire la qualité consistant à attribuer à chacun ce qui lui est dû, conformément à ce qu’il possède déjà.

  • déséquilibre, fragilité

Si l’équilibre évoque stabilité, la fragilité évoque l’instabilité.

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(Balance de Thémis)

Comment parler d’équilibre sans évoquer la justice que symbolise la balance ?  La balance de Thémis, avec le glaive qui représente la fermeté, est un des deux symboles de la justice, elle représente la recherche d’équité.  C’est parce que la recherche d’équité est une recherche d’équilibre que la balance me semble pertinente pour illustrer l’équilibre.

Bibliographie:
  • Apologie de socrate, Platon -399.
  • Émile Littré: Dictionnaire de la langue française (1872-77)

Sitographie:

  • CNRTL
  • https://la-philosophie.com/                                                                                                                                                        Glenn Ollivier