Le mot “public” a l’image d’un mot qui renvoie à la liberté et à l’expression de tous sans de véritable barrière.

Il est important de connaître et de bien avoir en tête ce mot car il  paraît fondamental que tout citoyen soit lié à ce mot.

Le terme “public” vise à rendre possible pour tous, ne cherche pas à restreindre quelque chose ou quelque personne et au contraire permet de réunir.

L’étymologie

En ce qui concerne le nom commun : le mot public vient du latin publicum  qui a trait à tout ce qui désigne l’intérêt public.

Concernant maintenant l’adjectif qualificatif, celui-ci vient du latin publicus (“qui concerne l’Etat, qui intéresse le public”).

Pour le nom comme pour l’adjectif, tous deux dérivent (avec l’ajout du suffixe -icus) du mot latin poplicus issu lui-même de populus  (“peuple”).

Définitions

Nous avons vu qu’étymologiquement, le nom et l’adjectif on des racines communes, c’est pourquoi dans les définitions qui suivent  les deux mots seront employés en fonction de l’idée exprimée.

D’État, qui est sous contrôle de l’État, qui appartient à l’État, qui dépend de l’État, géré par l’État. (CNRTL : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)

Ici la notion du mot public fait référence à la notion d’État (englobe les termes politique, économique et social).

On  peut citer des institutions qui sont sous la responsabilité de l’État (exemples : les pouvoirs exécutifs, les pouvoirs législatifs, les institutions juridictionnelles comme les collectivités territoriales).

Le mot public désigne aussi ce qui appartient à tout un peuple, qui concerne tout un peuple (l’intérêt public, les dettes publiques, les impôts publics, …)

Le domaine de référence reste assez similaire à celui de la définition précédente et cette notion qui tourne autour de l’État auquel s’ajoute le peuple.

Pour finir, le mot  public peut avoir un autre sens,  si l’on parle de quelqu’un qui est “en public”, ce qui se définit par le fait d’être en présence d’un certain nombre de personnes voire être à la vue de tout le monde.

Le mot public est  utilisé en France vers la fin du Moyen-âge et il est alors déjà employé comme tout ce qui relève de la fonction de l’État.

Ce mot est donc arrivé à la fin du Moyen-âge, ce qui correspond au début de la mise en place d’une longue succession de différents systèmes politiques (monarchie, empire, république) avec la notion d’État au cœur du système.

C’est aussi le début du développement des spectacles comme le théâtre qui voit accueillir du monde (même si des spectacles avant le Moyen-âge avaient lieu mais en moindre quantité). Au début, le monde du spectacle était limité à une catégorie de population bien définie (la bourgeoisie) puis cela c’est ouvert à un plus large public.

Au final, c’est part les spectacles et la culture que le mot “public” à pu prendre place.

Extrait  de texte

“Les affaires générales d’un pays n’occupent que les principaux citoyens. Ceux-là ne se rassemblent que de loin en loin dans les mêmes lieux ; et, comme il arrive souvent qu’ensuite ils se perdent de vue, il ne s’établit pas entre eux de liens durables. Mais quand il s’agit de faire régler les affaires particulières d’un canton par les hommes qui l’habitent, les mêmes individus sont toujours en contact, et ils sont en quelque sorte forcés de se connaître et de se complaire.
On tire difficilement un homme de lui-même pour l’intéresser à la destinée de tout l’État, parce qu’il comprend mal l’influence que la destinée de l’État peut exercer sur son sort. Mais faut-il faire passer un chemin au bout de son domaine, il verra d’un premier coup d’œil qu’il se rencontre un rapport entre cette petite affaire publique et ses plus grandes affaires privées, et il découvrira, sans qu’on le lui montre, le lien étroit qui unit ici l’intérêt particulier à l’intérêt général.
C’est donc en chargeant les citoyens de l’administration des petites affaires, bien plus qu’en leur livrant le gouvernement des grandes, qu’on les intéresse au bien public et qu’on leur fait voir le besoin qu’ils ont sans cesse les uns des autres pour le produire.”

Tocqueville, De la démocratie en Amérique, tome 2, 1840, Deuxième partie, Chapitre IV, GF, p. 133

Je trouve intéressant cet extrait du livre de Tocqueville , texte datant du 19 ème siècle car il met en lumière une idée qui est je pense toujours d’actualité par son caractère fondamental : l’importance du tissu social, du lien entre les citoyens dans des réalisations (faire des choses ensemble, se réunir et décider de quelque chose  en commun accord) qui dépassent l’intérêt privé et servent alors l’intérêt général, le “public” au sens large du terme.

 

Synonymes

Le mot public à plusieurs synonymes. A travers les sens, du mot public pour tout ce qui fait référence au peuple, il y a les mots  “gens”,  “auditeurs”, “spectateurs” ou encore “clientèle”.

Si on se réfère à la notion d’Etat, on peut citer comme synonyme, les mots   “assemblée”, “nationalisé”, “administratif”.

Antonymes

Pour les antonymes, on pense généralement au mot “privé” qui est le mot contraire par excellence mais il en existe d’autres comme les mots intime, mystérieux, particulier, individuel …

Chambord.org/fr/histoire/les-jardins-de-chambord

J’ai choisi cette image car c’est une image de l’une des richesses du patrimoine français, le château de Chambord. Ce château était un château privé jusqu’au 19 ème siècle, le Domaine national de Chambord est placé sous séquestre de l’Etat en 1915, celui-ci en est le propriétaire officiel depuis 1930. C’est par ce lien que je prends cette image avec cette notion du mot public qui unit à la fois le peuple et L’Etat.

Paul Bigeard