Callipyge

Callipyge

En introduction à la présentation de ce mot je vous propose d’écouter une chanson de Georges Brassens que j’ai mis en média ci-dessous.

Ce mot magnifique est pourtant un oublié de la langue française. A mon sens on a besoin de connaitre le sens de ce mot car pour beaucoup encore ce qu’il signifie est désormais utilisé par des termes péjoratifs. En supprimant ce mot de notre utilisation courante on en est venu à marginaliser certains types de corps, à dévaloriser les formes imposantes et développées.

Pour ce qui est de son éthymologie, callipyge viens du grec  Καλλίπυγος. Il se compose du préfixe κάλος qui se traduit par beau ou bon, son préfixe πυγή signifie fesse/forme. Le sens étymologique de ce mot est donc “qui a de belles fesses, qui a de belles formes”.

Le mot callipyge est un mot qui peut avoir différents aspects, péjoratifs ou négatifs en fonction de la raison pour laquelle il est employé, mais également en fonction du ton utilisé, ainsi que le contexte.  Dans le Larousse, la seule définition correspond aux statues de Vénus, ce qui peut sembler logique puisque c’est à ces statue que l’on doit l’existence du mot callipyge.                                                                                                                                                                           Le dictionnaire du cnrtl donne deux définitions du mot callipyge,                                                                                                                                            1. Qui a de belles fesses, harmonieusement arrondies                                                                                                                                                                   La deuxième définition que le dictionnaire donne est plus péjorative:                                                                                                               2.Qui est de forme arrondie, gros et gras. 

Callipyge est peu employé dans des livres parus récemment cependant il est utilisé par de nombreux grands auteurs, comme Victor Hugo ( Les misérables ), Apollinaire ( Poème à Lou ), ou encore Sidonie-Gabrielle Colette ( La jumelle noire ). En voici les citations :

“Paris est bon enfant. Il accepte royalement tout; il n’est pas difficile en fait de Vénus; sa callipyge est hottentote”, Les misérables,  Victor Hugo,1862

“Toi qui regardes sans sourire
Et de face en tournant le dos
Tu me sembles un beau navire
Voiles dehors… et quels dodos
Promet cet édredon de neige
Neige rose de Mézidon !
A Mars et Vénus, le reverrai-je
Cet édredon de Cupidon ?
Ô gracieuse et callipyge,
Tous les culs sont de la Saint-Jean !
Le tien leur fait vraiment la pige
Déesse aux collines d’argent…
D’argent qui serait de la crème
Et des feuilles de rose aussi…
Aussi, belle croupe je t’aime
Et ta grâce est mon seul souci”                                                                                                                                                                                                                         A la partie la plus gracieuse, Poèmes à Lou, Guillaume Apollinaire ,1914

“Les danseurs sont sûrs d’eux-mêmes, vigoureux, callipyges.”,      La jumelle noire, Sidonie-Gabrielle Colette,1991

Dans tous ces extraits, on peut constater que le mot est toujours employé de manière positive, et souvent pour décrire une personne.   Nous allons analyser le poème fait par Guillaume Apollinaire.  Tout d’abord il faut savoir que Poème à lou est un receuil de poèmes dédiés à Louise de Coligny-Châtillon. En effet, les poèmes sont souvent des déclarations d’amour, avec un aspect très érotique ( c’est le cas ici ). Mais dans ce recueil, il y a également des poèmes qui évoquent le ressenti de l’auteur pendant la guerre.  Dans ce poème entier, en octosyllabe, Apollinaire décrit sa détresse de ne plus voir sa bien aimée “A Mars et Vénus, le reverrai-je cet édredon de Cupidon ?” vers 7 et 8.  Il exprime également la beauté du corps de Louise de Coligny-Châtillon, en faisant des allusions sexuelles “Tu me sembles un beau navire Voiles dehors… et quels dodos Promet cet édredon de neige” Vers 3 à 5.  En plus d’exprimer la beauté et le désir sexuel qu’il ressent pour cette femme, il écrit qu’elle lui manque, et on perçoit une forme d’obsession d’elle et de son corps “ta grâce est mon seul souci” vers 15. Par conséquent le mot callipyge est ici employé pour montrer la beauté du corps voluptueux de Louise de Coligny-Châtillon.

Le mot callipyge est peu employé dans notre vocabulaire courant, cependant  dans notre quotidien nous utilisons beaucoup de ses synonymes. On peut noter : “fessu”. Ici la différence se fait car même si le premier sens du terme callipyge ne se prête que aux fesses, il y a un deuxieme sens qui lui, évoque le fait que ce mot peut être utilisé pour n’importe quelle partie du corps humain. Le synonyme “charnu” ainsi que “rebondie” “rembouré” correspondraient mieux à l’idée que le corps en général peut posséder des formes arrondies et harmonieuses.                                                Le synonyme que l’on connait le moins est “stéatopyge”. Le CNRTL le définit comme : “Qui est caractérisé par un développement exagéré du tissu adipeux des fesses; qui a de très grosses fesses mais également par Hypertrophie graisseuse du tissu des fesses; développement exagéré des fesses”.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Ici la différence principale est que le terme stéatopyge est un terme entierement péjoratif, il est utilisé pour parler de masse graisseuse, élément qui est mal vu dans notre société actuelle.

  Parmi les antonymes de callipyge, nous pouvons citer les mots “fluette”, ainsi que “mince”. Cependant dans les deux cas il manquera une notion. Une personne mince peut avoir de belle fesses par exemple, on peut dire la même chose au sujet d’une personne fluette. En effet les deux mots utilisés annoncent une graisse qui n’est pas présente.

Ce mot est important car il permet de montrer à quel point les normes autour du corps de la femme ont beaucoup évolué. Durant l’antiquité une femme ronde avec des formes était l’idéal du corps féminin. Avoir une poitrine développée ainsi que des fesses rebondies était considéré comme magnifique, même si c’était lié à la présence de graisse. Aujourd’hui ce mot à pris une valeur beaucoup trop péjorative, on y associe presque automatiquement le fait d’avoir de la graisse, étant très mal vue à notre époque. En effet on vit dans une époque ou le corps de la femme pose question, il doit avoir des formes mais pas trop,  être fin mais pas en excès,  ne pas être trop musclé ou trop graisseux. Or le corps parfait n’existe  pas, on ne peut pas définir la beauté d’un corps par rapport à sa taille de vêtement, de très belles femmes font plus que du 46 et d’autres toute aussi belles font du 36. C’est ce que ce mot nous rappelle, que les formes d’un corps ne prédéfinissent pas sa beauté.

Vénus de Willendorf — Wikipédia

 

vénus Callipyge deFrançois Barois

 

 

 

 

 

         

 Vénus de Willendorf  musée d’histore naturelle de Vienne   

 

 

Le vénus de François Barois

J’ai décidé d’illustrer mon article par ces deux images de statue de  deux Vénus, Déesse de la beauté. Car il y a sur ces deux statues les deux aspect  du mot callipyge. Celle de François Barois, qui illustre un aspect plus moderne d’un corp considéré comme beau: des fesses harmonieuses et celle de Willendorf une femme possedant des formes généreuses sur l’ensemble de son corps notamment les cuisses, les seins et le ventre.

La vénus de Willendorf aurait été fabriquée entre 24 000 et 22 000 avant J.C. Elle est faite de calcaire, ce choix de matière est très interresant puisque il apporte une texture légèrement rugeuse à la peaux. Cet aspect de de peaux apporte un plus, en effet une peau dont les tissus adipeux est très présent n’aura pas une peau toute lisse: elle aura des imperfections. Le position de la  statue montrerait une forme de honte face à son corp, elle a les mains placées sur sa poitrine et la tête caché entirement par des tresses sculptés. Cette vénus est le symbole de l’idéal feminin de la femme au paléolithique  mais présente également un lien avec la maternité et la fécondité feminine.

François Barois a réalisé sa Vénus callipyge entre 1683 et 1686. Elle est faite en marbre et représente vénus qui soulève son péplos afin d’observer ses  fesses. Pour ce qui est de la technique nous pouvons déjà le travail impressionant lié au drapé qui fut réalisé par un autre artiste : Jean Thierry. Le sculpteur  a réussi à donner l’illusion que le marbre est transparent.  Cependant même si le travail est incroyable, le drapé créer une rupture des lignes, ainsi les hanches et les fesses perdent de leur beauté.Or c’est cette aspect de la beauté de la Vénus qu’est censé représenté la statue.La position sculpté est pour le moins étrange, si on observe bien le cou de la Vénus nous pouvons noté ce problème lié au proportions. Contrairement à la Vénus de Willendorf, cette statue est représenté avec une peau d’une lisseur extrème. Un peau parfaite sans aucun défaut. 

Lien des images :

https://www.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fd%2Fd0%2FVenus_of_Willendorf_03.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FV%25C3%25A9nus_de_Willendorf&tbnid=Mk1YYbQTucpm9M&vet=12ahUKEwibh7Wc057tAhUM8RoKHTB6BXMQMygAegUIARC5AQ..i&docid=vcn-8j4XMndOWM&w=2308&h=3468&q=v%C3%A9nus%20de%20willendorf&ved=2ahUKEwibh7Wc057tAhUM8RoKHTB6BXMQMygAegUIARC5AQ

https://www.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fthumb%2Fc%2Fc5%2FCallipygian_Venus_Barois_Louvre_MR1999.jpg%2F150px-Callipygian_Venus_Barois_Louvre_MR1999.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FFran%25C3%25A7ois_Barois&tbnid=ldH72PVFTyrVZM&vet=12ahUKEwiN7enH057tAhUjgHMKHRIcBRQQMygAegUIARCSAQ..i&docid=TYswNnpZJPciEM&w=150&h=375&q=v%C3%A9nus%20de%20francois%20barois&ved=2ahUKEwiN7enH057tAhUjgHMKHRIcBRQQMygAegUIARCSAQ

 

Lilou VARLET

Une réflexion sur « Callipyge »

  1. Belle amorce et choix original.
    Il faudrait juste revoir la grammaire et la mise en page, pour que l’on distingue mieux les différentes étapes de votre travail.

    “Dans certains dictionnaires la seule définition” : quels dictionnaires ? citez-les.

    Choisir l’une des 3 citations données, en préciser la source (date). L’analyser avec précision : que symbolise la callipyge ? Quelle définition est donnée par l’auteur ? En fait-il un paradoxe, d’un point de vue intellectuel ? un fantasme, d’un point de vue imaginaire ? Prend-il le mot dans le sens péjoratif ou bien recherche-t-il la dignité de la femme ? Dans les foires du début du XXè, il y avait une femme callipyge montrée (exploitée, peut-on dire) parmi les “monstres”. Voir le film “Freaks”.

    Bien mettre les citations entre guillemets : on doit pouvoir distinguer ce qui est écrit par d’autres et ce qui est écrit par vous.

    Il existe bien des antonymes : “mince”, “fluet” etc. ?

    L’argumentaire est trop court et trop oral : “pour moi” ne remplace pas des connecteurs logiques. Evitez aussi les anglicismes. Si vous voulez, à partir de votre mot, vous lancer dans un argumentaire anti-grossophobie, faites-le vraiment. Votre mot est intéressant en ce qu’il questionne les normes, le monstrueux, le pathologique (c’est une maladie, à ma connaissance). Je vous recommande le film “Vénus noire” : https://www.youtube.com/watch?v=1-D8N5uaePw

    Donnez l’URL précise des images. Voir la luminosité, la matière, la technique de la sculpture. Quel est l’effet produit ?

    Et n’oubliez pas de signer votre article ! Soyez fière de ce que vous réalisez !
    Bon travail 🙂

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