Ruminant

 

Vouer une passion aux vaches est une chose, mais s’intéresser aux ruminants en est une autre. En effet les vaches sont des ruminants… et les Hommes le sont tout autant !

Le monde d’aujourd’hui peuplé d’Hommes, animaux et végétaux, se compose plus précisément de ruminants. On parle d’animaux qui avalent leurs aliments sans réellement les brouter et les digèreront plusieurs fois. Ou bien des hommes qui ressassent lorsqu’ils sont fâchés, vexés, contrariés,  ou simplement inquiets. Parce que OUI ! L’être humain est réputé pour sa capacité à ne voir que le mal et à rester bougonner dans son coin plutôt que de penser au soleil lumineux qui éclaire leur journée.

Plus sérieusement, le terme de ruminant est important lorsque l’on parle d’animaux, mais il l’est autant pour définir certaines personnes qui passent leurs temps à repenser à des éléments négatifs.

étymologie

Le terme ruminant vient de rumen. Le rumen vient du latin ruminare qui signifie la “panse”. La panse est l’un des quatre estomacs de la vache, aussi appelé rumen. Effectivement tout est lié..

Ce terme évolue ensuite et prend pour signification, “bête qui rumine”. Nous retrouvons alors le lien avec l’exemple de la vache qui rumine, mais cela ouvre aussi d’autres possibilités : nous pouvons penser à l’Homme qui rumine, dans cette situation celui-ci aurait un comportement similaire à celui d’un animal, d’une bête. Un vrai retour aux sources !

définition

Selon le dictionnaire LAROUSSE, le ruminant est un “mammifère artiodactyle dont l’estomac est subdivisé en plusieurs compartiments et qui pratique la rumination avec mastication retardée.”

D’après le site internet L’INTERNAUTE, le terme ruminant a deux sens : l’un nous dit “Mammifère dont l’appareil digestif est propre à la rumination.”  Tandis que le deuxième nous donne une définition axée sur sa fonction dans la phrase et nous apprend que ruminant est le “participe passé du verbe ruminer.”

Pour finir, le site internet du CNRTL propose aussi deux définitions différentes pour le terme ruminant. On retrouve d’abord une définition ressemblante aux précédentes : “Qui rumine. Herbivore ruminant. On a pu soupçonner chez certaines espèces, et notamment chez quelques animaux ruminants, l’existence d’un organe approprié à la recherche de leurs aliments.”  Puis une définition qui nous rapproche plus cette fois-ci de l’humain : “Personne placide et molle.“

Les animaux ruminants sont les bovins, les moutons, les chèvres, les cerfs, les girafes, les chameaux, ou encore… les Hommes.

 

synonymes et antonymes

“Bœuf”, “Bovin” ou “Vache” sont des synonymes du terme ruminant, tout comme “Inquiété”, “Fâché” et “Tracassé”.

“Jouissant” est un antonyme du mot ruminant.

 

La philosophie des ruminants

“On se moque souvent des ruminants […]. Et pourtant il y a une vertu de la rumination”, Thibaut de SAINT-MAURICE

Thibaut de Saint-Maurice est professeur de philosophie dans un lycée d’Ile-de-France . Il travaille d’un point de vue philosophique sur la culture de masse en général, les séries télés et cinéma d’animation. Il est aussi l’auteur de Philosophie en séries et Philosophie en séries, saison 2 aux Éditions Ellipses.

Dans son podcast de 3 minutes, Thibaut de Saint-Maurice nous parle de “ceux qui ruminent”. Ruminer c’est selon lui remâcher ce qu’on a déjà ingurgiter, ne pas savoir ou ne pas pouvoir digérer. Et on ne parle pas seulement de la digestion d’aliments mais aussi de celle d’évènements tels qu’échecs, frustrations ou humiliations. Ce sont donc des choses qui “ne passent pas”. D’un point de vue plus positif, ruminer c’est répéter ou revenir et se redonner la possibilité de voir quelque chose que l’on avait pas vu la première fois.

En 1983, le philosophe Gilles Deleuze commence son cours à la fac de Vincennes en expliquant à ses étudiants : “Je voudrais faire de la philosophie à la manière des vaches”. Il veut alors régurgiter son cours déjà réalisé à l’identique l’année précédente afin de permettre à ses élèves de l’aborder d’une autre manière.

Il faut, pour finir, savoir mettre un terme à la rumination, digérer la pensée pour passer à autre chose et éviter de rester bloqué au risque de nous empêcher d’être heureux.

Lien vers un site internet qui vous donnera envie de ruminer : https://www.franceinter.fr/emissions/la-petite-philo/la-petite-philo-16-avril-2018

mon point de vue

Pour commencer, un ruminant est une personne qui bougonne. Mais avant tout un animal possédant plusieurs estomacs et digérant ses aliments en plusieurs fois. Tous ces animaux sont plus passionnants les uns que les autres même si l’un d’entre eux se démarque… le bovin ! Il est effectivement plus agréable d’observer des vaches brouter et ruminer, que d’entendre les enfants ruminer dans la voiture parce que le trajet est trop long alors que cela ne fait que 3 minutes que nous avons quitté la maison.

“Ruminant” évoque alors la tranquillité, le fait d’avoir le temps de digérer plusieurs fois, de prendre le temps de saliver, manger, mastiquer… quand il s’agit d’animaux et non d’humains.

œuvre célèbre

Les Vaches de Van Gogh

Ce tableau a été réalisé par Van Gogh lors de son séjour à Auvers-sur-Oise, chez un certain docteur Gachet.

L’artiste Vincent Van Gogh a réalisé beaucoup de copies d’œuvres lors de sa carrière, et ce tableau en est une. C’est en effet la copie d’une étude de Jacob Jordaens exposée au palais des Beaux-Arts de Lille. Van Gogh n’a copié le tableau qu’après une eau-forte (qui est l’ensemble des procédés d’une gravure chimique) du docteur Gachet en 1873, signée par son nom d’artiste : Paul van Ryssel.

Cette œuvre figure dans l’inventaire de la collection Gachet réalisé en 1903 par le critique allemand Julius Meier-Graefe. Il la désigne alors sous le nom Les Bœufs. En 1950, le fils du docteur Gachet décide d’en faire don au musée de Lille, ville natale de son père, ainsi que la gravure qui l’a inspiré. Cependant la donation a fait débat, selon les conservateurs du Louvre cette œuvre ne prenait pas suffisamment compte du génie de Van Gogh pour être hébergée par un musée de province. Ils auraient alors proposé de la verser aux réserves du Louvre. Le fils du docteur Gachet insiste alors pour que le tableau soit exposé à Lille. En 1951, il est attribué au musée du Louvre et déposé au musée des Beaux-Arts de Lille.

En 1954, lorsque que le tableau est exposé au musée de l’Orangerie, à Paris, il soulève à nouveau une violente polémique sur son authenticité qui aurait été menée par un amateur passionné de Van Gogh. Des examens de laboratoire qui ont été réalisés n’ont révélé aucun indice permettant d’envisager un faux. Il serait plus vraisemblable de l’accepter comme une oeuvre mineure de Van Gogh.

 

Manon RENAUD, TPA