Mensonge

Le mensonge nous entoure autant qu’il nous attire. Sans le savoir, il est dans nos têtes, nos bouches et nos paroles.                                               Il déçoit, offense, blesse, meurtri. Il est mauvais.                                             Il est mal vu.                                                                                                                               Mais on le raconte quand même. Peu importe les raisons et les conséquences. Personne ne peut s’empêcher de l’utiliser.                           Il est parfois timide, parfois déterminé. Il peut être oublié ou rappelé. Mais jamais, il ne sera usé

Plus nous grandissons, plus nous prenons conscience de ce qu’il veut dire. Un simple mot qui peut pourtant dire beaucoup pour certains. C’est pourquoi j’ai décidé d’étudier ce mot. Bien qu’il ait sa propre définition, il peut être associé à bien d’autre sujet. Un mot qui veut dire beaucoup quand on l’utilise.

ÉTYMOLOGIE

D’un latin populaire mentionica, dérivé du latin mentio (mention au sens de mention mensongère) ou de mentitio (participe passé de mentiri, mentir).

DÉFINITIONS

Mensonge, nm.

1.  Menterie.    2. Il signifie fig. Erreur, vanité, illusion.                                       3. On dit prov. que Tous songes sont mensonges, pour dire qu’Il ne faut avoir aucun égard à ce qu’on dit que les songes pronostiquent. (Dictionnaire de l’Académie Française, 1ère édition, 1694)

1. Action de mentir, de déguiser, d’altérer la vérité.    2. Assertion contraire à la vérité.    3. littéraire. Ce qui est faux, illusoire, trompeur.  (Larousse)

1. Assertion contraire à la vérité, énoncée pour tromper.                             (Linternaute, 2021)
On peut observer que la définition présente sur le site Linternaute est moins complète que les deux premiers, quand le Larousse et le Dictionnaire de l’Académie Française comprennent chacun 3 sens différents du mot «mensonge», Linternaute n’en donne qu’une.
Également, on voit que le mot a un sens figuré, qu’il évoque quelque chose d’illusoire, un mirage. De plus, la définition du Dictionnaire de l’Académie Française renvoie à un proverbe. On comprend qu’au XIIème siècle, le mensonge avait une vision plus philosophique qui faisait référence à la théorie de l’inconscient de Freud, les songes, dont il est question, renvoie au «Ça», les pensées mortifères et les pulsions refoulées.
Enfin, on voit le sens le plus connu, l’action de mentir et de cacher la vérité.
CITATION
«Le mensonge n’est jamais innocent.»

Albert Camus (1913-1960) – Caligula, 1944

Cette citation apparait dans Caligula, une pièce de théâtre écrite par Albert CAMUS. C’est un écrivain, philosophe, journaliste militant, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. Il est né en Algérie en 1913 et meurt accidentellement en 1960 en France. Il est connu pour avoir eu le mérite de remporter le Prix Nobel de littérature en 1957 (source : Wikipédia).

Caligula est donc une pièce de théâtre en 1 acte publiée en 1944.  Elle met en scène un empereur romain (Caligula) tyrannique qui agit de manière exagérée, en quête d’impossible. Cette pièce fait partie du courant théâtral le «Cycle de l’absurde» dont Albert CAMUS fait parti lui-même.

La citation est construire à la forme négative. CAMUS renvoie au mot «mensonge» et «innocent». La négative est exprimé par le mot «jamais» qui renvoie à la notion de l’éternité, tout le temps.

Le mot innocent, renvoie à son contraire, le mot coupable. Le mensonge est pris comme accusé. Il est en tord. Peu importe sa gravité il est présent. Ce qui marque une preuve de réticence à vouloir dire la vérité, que ce soit à sa famille, ses amies ou des connaissances, cette réticence montre un certain manque de confiance. Certe, certains mensonges sont bénins comparés à d’autres mais malgré cela chacun est apte à décider de le pardonner. Dans cette citation, on pourrait croire que CAMUS laisse entendre que le mensonge est un crime qui devrait être puni, car seul les coupables devrait être sanctionné. Peut importe la gravité de leur délit.

Cette citation est présente dans une réplique de Caligula : «Le mensonge n’est jamais innocent. Et le vôtre
donne de l’importance aux êtres et aux choses. Voilà
ce que je ne puis vous pardonner». Le personnage de Caligula est atteint de folie, on pourrait donc penser que ses paroles sont à mettre à distance. Cependant, cette citation présente un fait que beaucoup pourrait valider.

SYNONYMES

– Contrevérité : Affirmation catégorique manifestement contraire à la vérité ; mensonge. (Larousse)

– Tromperie : 1. Ce qui trompe ou vise à tromper. (Larousse)

On peut voir que le mot Contrevérité n’a aucune différence avec le mot Mensonge. Cependant, le mot Tromperie à un sens plus péjoratif voir malveillant que le mot Mensonge.

ANTONYMES

– Sincérité

– Vérité (VERITE)

 

INTERPRÉTATION PERSONNELLE

De mon point de vue, le mot Mensonge évoque beaucoup de sentiments. Je suis la première à en dire et je me dit qu’il est parfois pris à la légère. Sans doute que pour certaines personnes il n’est que usuel et n’a pas réellement de sens mais selon moi cela montre un certain manque de confiance envers quelqu’un. Ne pas vouloir dire la vérité, pourquoi ? Par peur ? Par précautions ? ou simplement par protection ? Tout cela signifie qu’il y a un manque de confiance sur comment la personne en face de nous pourrait réagir si elle apprenait la vérité, alors nous nous cachons derrière des mensonges. Seulement, on le sait tous «La vérité blesse mais le mensonge détruit». Évidemment, si cela à pour but de protéger des personnes fragiles, le mensonge peut être une forme de refuge, mais si cela devient une habitude, que les mensonges dépassent la raison, il faut faire attention, car cela peut devenir dangereux pour l’esprit de la personne. La folie pourrait l’atteindre, il ne fera plus la différence entre ses propres mensonges et la vérité.

A mon sens, certains prennent les mensonges trop à la légère comme des canulars. Cependant c’est tout le contraire. Nous réfléchissons, plus ou moins longtemps, à dire un mensonge. Cela fait de lui un acte pensé et non juste dit.

 

ILLUSTRATION
Image illustrative de l’article Les Aventures de Pinocchio
Illustration par Enrico Mazzanti, 1883

Pinocchio ! N’est-il pas l’incarnation du mot mensonge ? Ce personnage, habitué des enfants, vient du roman Les aventures de Pinocchio écrit par Carlo Lorenzini (plus connu sous le nom de Carlo Collodi) en 1881.

On peut voir sur l’image, une marionnette debout, reconnaissable à son long nez et son chapeau pointu, Pinocchio. Il est illustré dans un paysage, entouré de quelques petits détails de l’histoire tel que la fée à sa gauche ou la baleine au fond à droite. Le style de dessin est assez simpliste mais suffisamment détaillé. Il y a peu de couleurs, aucune utilisée n’est très vive, ce qui rend le dessin très agréable à regarder et des traits suffisent à comprendre l’espace qui l’entoure.

J’ai choisi cette illustration due au personnage qui y est représenté, Pinocchio. Il est connu du grand public pour une seule raison : son nez s’allonge lorsqu’il dit un mensonge. Ce qui fait de lui quelqu’un qui ne dit uniquement la vérité, même quand il ne la dit pas. On le rencontre principalement dans l’enfance, c’est grâce à lui que l’on commence à comprendre qu’est ce que le mensonge, comment est-il vu dans la société ? Est-il bien ou mal ?                                                                  Il peut être utilisé à des fins éducatives, pour apprendre aux enfants, dès le plus jeune âge, à ne pas mentir car ce n’est pas bien. C’est pourquoi j’ai trouvé intéressant de présenter cette œuvre.

 

 

Pour conclure, on comprend que l’on peut apprendre très tôt les conséquences d’un mensonge. Que n’importe quand et à n’importe quel âge, malgré les nombreuses préventions, on en raconte. Afin de retarder l’annonce de la vérité ou de juste la cacher. Cette action qui parait si futile peut être bien le contraire. Alors attention, méfiez-vous !

Voilà donc la vérité sur le mensonge.

 

Orane DARNEAU, Tle Prod.

 

Une réflexion sur « Mensonge »

  1. J’aime beaucoup votre amorce : bravo, c’est percutant et efficace ! Un peu de conjugaison à revoir cependant : “étudier”, “ait”. De la ponctuation à rajouter aussi.

    Une phrase suffit, pour l’étymologie : le mot en latin.

    Ce serait intéressant d’aller consulter un dictionnaire plus ancien : Furetière ou une ancienne édition du dico de l’Académie Française. Je serais curieuse de voir si on donnait un sens religieux à ce nom. “On distingue aussi l’action de mentir et le sens propre du mot.” : que voulez-vous dire ?

    Très bon choix de citation et je vous encourage à aller lire cette pièce, très riche philosophiquement !
    Ce n’est pas Camus qui parle de “cycle de l’absurde” : il fait juste partie de ce courant du théâtre de l’absurde (voir cours de l’an dernier). “J’ai choisi de présenter cette citation car j’aime beaucoup son sens, ce qu’elle veut dire.” : commentaire inutile et qui donne une teinte un peu immature à un travail qui ne l’est pas. Je vous conseille d’enlever ce type de phrase.
    Vous avez compris la citation et l’exemple est intéressant, mais étudiez plus précisément comment la phrase se construit. Allez rechercher le sens d’innocent (je pense qu’il y a une fiche sur ce blog-abécédaire : lisez-la et faites un renvoi). Camus oppose les deux termes. Pourquoi ? Il serait aussi intéressant, puisque c’est du théâtre, de savoir qui dit cette réplique : si c’est le personnage de Caligula, il est atteint de folie, ce qui fait que ses répliques sont à mettre à distance.

    Comparez les deux synonymes avec le mot dont vous vous occupez.
    Le lien vers la fiche vérité est pertinent, même si ce n’est pas un travail extraordinaire 😉

    Votre commentaire est intéressant, mais il faudrait distinguer davantage les différentes notions amenées.
    Ne pensez-vous pas par ailleurs que certains mensonges nous protègent ? ou protègent des personnages fragiles ?
    Je vous propose le débat autour du Père Noël : est-ce un mensonge ?
    Remplacez les “pour moi”, “je pense que”, trop oraux, par des connecteurs logiques et des modalisateurs.

    Bravo pour le choix et le commentaire de l’illustration : c’est ce qu’il faut faire !
    L’ensemble de la fiche peut être de la même qualité.

    Bon travail 🙂

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