Emigrer

Pourquoi peut-on avoir besoin de connaître ce terme là ?

La compréhension du terme “émigrer” permet d’aborder de manière informée les débats sur les politiques migratoires et les droits des migrants, des sujets importants dans de nombreux pays. De plus, la migration contribue à l’économie, tant par le travail des migrants dans les pays d’accueil que par les envois de fonds vers leurs pays d’origine.

Etymologie:

Le terme “émigrer” trouve son origine dans le latin “emigrare”, qui est composé du préfixe “e-” signifiant “hors de” et du verbe “migrare” signifiant “se déplacer” ou “migrer”. Littéralement, “emigrare” signifie donc “se déplacer hors de” ou “quitter un endroit pour aller ailleurs”.

Ainsi, l’étymologie de “émigrer” reflète précisément le concept de départ d’un lieu pour s’installer dans un autre, un phénomène qui est une constante dans l’histoire de l’humanité.

Définitions:

LAROUSSE:

Quitter son pays pour aller se fixer dans un autre .

Le Robert:

 Quitter son pays pour aller s’établir dans un autre, momentanément ou définitivement.

 Extrait de texte philosophique:

“Nous autres réfugiés” (We Refugees), publié en 1943

Voici un extrait de texte de Hannah Arendt, philosophe et théoricienne politique, qui aborde les implications profondes de l’émigration et l’expérience des réfugiés dans son œuvre “Nous autres réfugiés” (We Refugees), publié en 1943 :

“Le concept d’émigration n’évoque pas seulement le départ d’un pays natal, mais aussi la perte d’un monde. Les émigrés se trouvent souvent dans une situation paradoxale, entre la nostalgie d’un passé irrécupérable et la nécessité de s’adapter à un présent inconnu. Être réfugié, c’est vivre avec la conscience aigüe de cette double absence : celle de ce que nous avons laissé derrière nous et celle de ce qui ne nous appartient pas encore pleinement dans notre nouveau lieu de résidence.

Cette condition nous force à redéfinir notre identité, à reconstruire un sens de l’appartenance au sein d’une société qui peut parfois nous percevoir comme étrangers. C’est dans cette quête incessante d’intégration que se manifeste notre humanité commune, car l’expérience de l’émigration révèle la fragilité et la résilience de l’esprit humain. Nous devons trouver en nous-mêmes les ressources pour transformer notre statut de déracinés en une possibilité de renouveau, de recréation.

Pourtant, il est crucial de reconnaître que chaque émigration est marquée par une histoire unique de souffrance et de courage. En cela, l’émigré est à la fois un témoin de l’histoire et un acteur de son propre destin, réaffirmant sans cesse son droit à la dignité et à la liberté. L’émigration, dans sa profondeur, nous rappelle que l’humanité n’est pas définie par les frontières, mais par notre capacité à surmonter les divisions et à créer des liens de solidarité.”

Cet extrait met en lumière la complexité de l’expérience de l’émigration, la dualité entre perte et renouveau, et l’importance de la dignité humaine face aux défis de l’adaptation et de l’intégration dans un nouveau milieu.

Synonymes:

S’expatrier:

Le verbe “s’expatrier” signifie quitter volontairement son pays d’origine pour aller s’établir dans un autre pays de manière temporaire ou permanente. Contrairement à “émigrer”, qui peut souvent impliquer une intention de s’installer définitivement, “s’expatrier” peut parfois suggérer une notion de séjour temporaire, bien que ce ne soit pas toujours le cas.

Tressaillement :

“Changer de pays” signifie quitter le pays où l’on réside pour s’installer dans un autre. Cette expression est générique et ne spécifie pas les raisons du déplacement ni la durée de l’installation, qui peuvent être temporaires ou permanentes. Cela peut inclure des motivations variées telles que des opportunités professionnelles, des raisons familiales, des études, ou des conditions politiques et économiques.

Antonymes:

Immigrer:

 Entrer dans un pays étranger pour s’y établir de manière permanente ou temporaire. Tandis que “émigrer” signifie quitter son pays d’origine pour aller vivre ailleurs, “immigrer” désigne le fait d’arriver dans un nouveau pays pour s’y installer..

Interprétation:

L’émigration peut être vue comme un acte de transition motivé par le désir d’améliorer sa situation. Individuellement, c’est souvent une quête de liberté et de meilleures conditions de vie, bien que cela implique parfois des déchirements affectifs. Sociétalement, elle façonne les dynamiques démographiques, culturelles et économiques des pays d’origine et d’accueil. Cependant, elle pose également des défis d’intégration et de gestion de la diversité. En somme, l’émigration reflète les aspirations individuelles et les réalités socio-économiques contemporaines, soulevant des questions sur l’identité, la citoyenneté et la justice sociale.

 

Une réflexion sur « Emigrer »

  1. Faire une amorce plus personnelle : pourquoi avez-vous choisi ce mot-là ?

    C’est très bien, pour l’étymologie. C’est ce qu’il faut faire.

    Prendre une 3me définition de dictionnaire (peut-être plus ancienne ? le Littré, par exemple ?) et comparer les 3 définitions (points communs / différences – voir notamment les domaines d’emploi).

    Excellente référence, Arendt, mais la citation est beaucoup trop longue. Dans la question 2 du sujet d’examen (c’est ce que vous travaillez avec cette rubrique “citation”), l’explication fait presque une page pour une citation de deux lignes maximum. Sélectionnez un paradoxe et étudiez-le avec précision, en évitant la paraphrase. Pour cela, il faut opposer doxa et paradoxe comme nous le faisons en cours et définir les termes : c’est-à-dire… autrement dit… ce mot désigne… cette expression suppose, etc.

    C’est très bien pour les synonymes et l’antonyme. Ajouter un 2me antonyme (peut-être un qui évoque une immobilité ?).

    Appropriez-vous davantage ce que vous trouvez sur internet ou l’aide qu’on peut vous apporter. Le propos de votre interprétation personnelle n’a ni la clarté ni l’étrangeté d’un écrit philosophique, tel qu’on vous demande d’en produire un en question 3 du sujet d’examen. On vous demande d’analyser davantage ce que suppose le mot, ses présupposés. Qu’évoque-t-il ? Prenez des risques interpétatifs. Donnez des exemples. Vous faites le lien avec la justice : c’est pertinent, mais précisez pourquoi vous faites ce lien.
    Je vous conseille la lecture du court roman “Le passeur”, qui a eu le Prix Folio des lycéens l’an dernier.

    N’oubliez pas de signer votre article !
    Bon travail 🙂

Laisser un commentaire