Procrastination

  •  Pourquoi ce choix ?

J’ai choisi ce mot, car, pour moi, je pense qu’il peut être mal interprété et donc cette analyse va permettre de remettre sa vraie définition dans son contexte.

Je trouve qu’il est important de connaître ce terme, car tout le monde y est concerné sans même parfois s’en rendre compte forcément.

Enfin, j’ai décidé de travailler sur ce mot car je le trouvais tout simplement beau et original et je voulais en savoir plus sur sa signification.

 

  •  Étymologie du terme :

Procrastination vient du latin pro qui signifie « en avant » et crastinus qui signifie « du lendemain »

 

  •   Différentes définitions du terme :

-Dictionnaire Le Larousse : tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain. (domaine psychologique)

-Dictionnaire Le Robert (2012) : tendance à remettre au lendemain, à ajourner. (domaine éthique)

-L’Internaute : tendance psychologique à reporter à un moment ultérieur / action de remettre à plus tard. (domaine psychologique)

 

  • Son histoire :

Le terme «procrastination» est donc la tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis dans la vie quotidienne ou non). Le procrastinateur, appelé également le «retardataire chronique» n’arrive pas à se concentrer dans son travail et surtout quand cette «tâche» ne lui procure aucune satisfaction personnelle directe.

Cependant, il faut savoir qu’être un «retardataire chronique» ne signifie pas ne rien faire. Au contraire, l’individu peut être pris d’une frénésie (exaltation violente) de diverses activités tant que celles-ci ne possèdent aucun lien avec la tâche problématique de début.

 

Les causes psychologiques de la procrastination sont toujours le fruit de débat. Dans certaines études cliniques, il y aurait un lien avec l’anxiété et une faible estime de soi. D’un autre côté, par étude méta-analytique (démarche statistique combinant les résultats d’une série d’études indépendantes sur un problème donné) l’anxiété et le perfectionnisme (voir mot Perfectionnisme sur le blog philo) n’ont aucune connexion avec la procrastination. A l’inverse, la procrastination est surtout liée à un manque de confiance (voir mot Confiance sur le blog philo) en soi, l’ennui (voir mot Ennui sur blog philo) et apathie (état d’indifférence à l’émotion, la motivation ou la passion).

 

De plus, selon le psychologue Walter Mischel, qui a mené des expériences dans les années 1960, ce phénomène serait dû principalement à un manque d’apprentissage de maîtrise de soi, de ses désirs (voir mot Désir sur le blog philo)

Cependant, pas de panique, la procrastination peut se corriger bien et vite et nous (ré) apprendre à vivre notre vie au jour le jour, sans remettre toujours à demain (notion de Carpe-Diem d’Epicure)

 

  • Citation philosophique :

Si la philosophie permet d’échapper à la procrastination, la littérature permet d’en explorer les affres et l’expérience. C’est Marcel Proust qui en parle le premier dans A la recherche du temps perdu en disant:

«Les difficultés que ma santé, mon indécision, ma «procrastination», comme disait Saint-Loup, mettaient à réaliser n’importe quoi, m’avaient fait remettre de jour en jour, de mois en mois, d’année en année, l’éclaircissement de certains soupçons comme l’accomplissement de certains désirs.»

 

  • Synonymes :

– Ajournement : Action d’ajourner, de renvoyer à une date ultérieure indéterminée.

– Atermoiement : Action d’atermoyer, délai.

  •  Antonyme :

– De procrastination : Admission voire Réussite

– De procrastinateur : Anticipateur

 

  •   Interprétation personnelle :

Pour moi, le fait de procrastiner est, dans un sens, bénéfique et dans un autre, nuisible à notre santé.

Bénéfique dans le sens où il nous permet de lâcher prise, d’arrêter ce que l’on fait, ne serait-ce que profiter de notre journée sans avoir le monde du travail nous prendre la tête ou d’autres domaines dans lesquels on ne se plaît pas ou plus.

Cependant, il est nuisible pour notre santé. En effet les ‘anticipateurs’ veulent tout maîtriser en amont toutes les conditions et tous les détails de leur vie et ce qu’il va leur arriver. Le fait de tout contrôler devient donc une obsession et nous prend beaucoup de temps dans la vie.

Au fond, le procrastinateur ne serait-il pas un cartésien angoissé qui, à force de vouloir tout examiner, ce qui se révèle assez vite une tâche impossible, et conscient de son ignorance, se retrouverait en face d’une action à faire et «tomberait des nues» ?

Le fait de procrastiner est aussi nuisible d’un point de vue social et dans le monde du travail. En effet, le procrastinateur a l’habitude de laisser des travaux inachevés et destinés à le rester en dépit de la résolution de les terminer un jour.

Et, s’il s’agit de répondre à une demande dans un délai imparti, le procrastinateur victime de son désir d’une perfection impossible finit par bâcler dans un travail qui ne peut que le décevoir.

Pour finir, nous sommes tous un peu procrastinateurs à des degrés différents et dans des domaines différents. Il faut ‘simplement’ ne pas se décourager, de tourner la tâche à effectuer de façon à ce qu’elle nous paraisse plus agréable à faire. D’ailleurs « il suffit de bien juger pour bien faire», disait Descartes.

Le slogan de l’anticipateur serait « Quand on veut, on peut », pour le procrastinateur, le contraire.

 

  •   Illustration :

photo precras

J’ai choisi cette image car elle représente au mieux le fait de procrastiner, de remettre toutes nos tâches à effectuer à demain où, par exemple, le travail en est la première cause.