Manger

 

Manger

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Pourquoi définir ce mot ? Quel est l’intérêt ?

Si l’on décompose le mot philosophie, nous obtenons philo qui signifie aimer, chercher et sophie qui signifie savoir, sagesse. La philosophie a donc pour sens étymologique l’amour du savoir, de la sagesse, alors l’acte social de manger a toute sa place. En effet, manger n’est pas uniquement lié à la survie, c’est aussi un lien social. En outre, on retrouve dans la philosophie les notions : le sujet, la culture, la raison, le réel, et la morale. Le terme manger, rejoint chacune de ces notions. Ce verbe peut correspondre au désir qui fait partie de la notion : le sujet. Puisque, un désir est un type de souhait très précis, qui se distingue de d’autres souhaits, il est éphémère et infini contrairement au besoin qui lui est naturel et nécessaire, alors, on peut dire que manger est un désir à certains moment tel que l’envie de manger un aliment en particulier, à un moment donné. Dans le cadre de la religion par exemple, le repas qui est donc lié au fait de manger à une symbolique dans le christianisme notamment,  puisque beaucoup de chrétiens commencent toujours un repas par “Mon Dieu, bénissez ce repas !”, la religion est une partie de la notion : la culture. Ensuite, dans le vivant rien de plus important que le fait de manger pour pouvoir satisfaire un besoin primaire cela correspond à la notion : la raison et le réel. Manger, peut être une forme de liberté par exemple, lorsque nous cuisinons nous sommes libre de suivre ou non la recette, cela fait référence à la notion : la morale.

Manger, peut être le fait de manger un aliment mais pas seulement, cela peut être également spirituel comme le fait de nourrir son esprit. La nourriture de l’esprit ne se trouve pas dans une boite de chocolats, elle vient de ce que l’on consomme mentalement. Notre éducation, nos connaissances et nos expériences sont les matières élémentaires, qui nourrissent notre cérébral. Il y a aussi la conscience collective : c’est à dire l’ensemble des croyances sociales, telles que les idées religieuses, politiques et philosophiques. Sans parler des médias et de la publicité qui nous influencent, chaque jour.

Ce mot est très utilisé  dans le langage courant. En effet, on retrouve ce terme «manger» dans plusieurs expressions françaises comme « manger ses mots » qui signifie parler sans bien articuler ou « ça ne mange pas de pain » pour dire que ce n’est pas très cher pour ce que c’est ou que cela n’engage à rien d’essayer. Toutes les expressions liées à la nourriture ou au fait de manger que l’on utilise quotidiennement, mettent en avant la puissance anthropologique ( = vient du mot anthropologie qui correspond à la théorie philosophique qui met l’homme au centre de ses préoccupations) et culturelle que porte le fait de manger.

Il est également régulièrement utilisé dans la littérature :

Gargantua ( 1534 ), Francois Rabelais écrit : « l’appetit vient en mangeant, la soif s’en va en buvant. »  chapitre 5.

–  Gorgias ( 390 ), est un dialogue écrit par Platon, il examine la valeur politique et morale de la rhétorique. À un moment il compare la rhétorique avec la nourriture : « La rhétorique correspond pour l’âme à  ce qu’est la cuisine pour le corps . ».

–  Physiologie du goût ( 1825 ), de Jean Anthelme Brillat-Savarin, il a déclaré : « La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent. » .


Étymologie :  

En ancien Français on disait “majer”, “mengier” “mangeüe” issu du latin “manducare” qui signifie “mâcher” et “manger”.


Définitions : 

  • Porter quelque chose à sa bouche, le mâcher, le mâchonner, le ronger, le mordiller… ( d’après larousse )
  •  Le verbe manger signifie mâcher et avaler un aliment ou, se nourrir, prendre un repas ou, ronger, grignoter ou, caché partiellement (ex : sa barbe mange la moitié de son visage) ou, consommer. ( d’après Encyclopaedia universalis )
  • Manger et avaler un aliment solide, afin de se nourrir. Manger un repas.  ( d’après pluri dictionnaire larousse )

Ces trois définitions montrent qu’il y a un lien avec l’un de nos besoins primaires qui est de se nourrir. Manger est en effet le verbe qui caractérise l’action de ce besoin. En revanche dans la deuxième définition on constate qu’il est aussi question de “cacher partiellement”; cela est un peu imagé, en effet, quand on dit que quelque chose mange une partie d’autre chose cela signifie qu’on ne voit pas ce qui est mangé. Cela montre une façon différente d’utiliser ce mot. De plus, on retrouve le mot « manger » dans de nombreuses expressions avec plusieurs sens possibles.


Synonymes : 

  • Se restaurer : reprendre des forces en mangeant.

Ce verbe ajoute un résultat ou un effet  que le fait de manger peut avoir: prendre des forces

  • S’alimenter : absorber des aliments, se nourrir.

Ce verbe semble moins porteur de la notion de plaisir que l’on retrouve dans “manger”.


Antonymes :

  • Vomir
  • Cracher

Citation :

Molière dans sa comédie L’avare, fait beaucoup de références à manger. Lorsque Harpagon ( le nom de l’Avare), veut donner un grand dîner. Il fait venir, à cet effet, son cuisinier, maître Jacques, pour discuter du menu. Le cuisinier fait par du menu qu’il a imaginé à Harpagon cependant, ce dernier trouve ce menu beaucoup trop fournie. Valère, qui est le gendre d’Harpagon, assiste à cet entretien et répond ainsi à maître Jacques : ” Apprenez, Maître Jacques, vous, et vos pareils, que c’est un coupe-gorge, qu’une table remplie de trop de viandes ; que pour se bien montrer ami de ceux que l’on invite, il faut que la frugalité règne dans les repas qu’on donne ; et que suivant le dire d’un ancien, il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger” ,  cette dernière phrase est un chiasme, traduit littéralement d’une phrase en latin “Ede ut vivas, ne vivas ut edas”.

Molière l’utilise  dans sa comédie L’avare, plutôt comme une diatribe (= une critique violente) dirigée contre l’avarice ( = attitude d’une personne qui restreint ses dépenses à l’excès) et prise dans le sens ironique. Le sens primaire de ce chiasme était qu’il ne faut pas passer son temps à manger. Cette expression met également en avant l’idée qu’il ne faut pas abuser de la nourriture, qu’il faut manger suffisamment mais sans aller jusqu’à l’excès. De plus, dans ce contexte, il est aussi question de ne pas trop commander de nourriture pour éviter de trop dépenser cela correspond à l’avarice qui est représenter dans cette comédie par le personnage Harpagon.

 

 


Image  :

Dessiné par Plantu, dessinateur de presse et caricaturiste français.

 

Une caricature, c’est une représentation graphique (peinture, dessin, etc.) d’une ou plusieurs personnes figurées volontairement de manière grotesque, bouffonne, burlesque, humoristique, avec la volonté de les tourner en dérision, de les ridiculiser. La caricature, souvent réalisée de manière schématique, exagère ou déforme des traits physiques considérées comme caractéristiques de la personne. Elle est très utilisée par la presse depuis le XIXe siècle. ( D’après la définition du dictionnaire la toupie ).

On peut distinguer deux parties différentes. La première, les pays industrialisés, illustrés par l’homme extrêmement  imposant sur l’image avec son hamburger et l’usine derrière lui. La deuxième, les pays sous développés, illustrés par un homme qui est  squelettique et minuscule à côté de l’autre personnage.

La première partie met en évidence la malnutrition et l’obésité, la seconde partie met en évidence la sous alimentation. L’obésité ainsi que la sous alimentation sont des problèmes de santé majeurs dûs à l’action de manger ou au contraire le fait de ne pas manger. C’est une critique du monde, pendant que certains s’engraissent à en devenir malade dans les pays développés, d’autre meurent de faim ou souffrent d’un manque de nourritures dans les pays moins développés.

Le globe est représenté sous la forme d’un sandwich que grignote petit à petit l’homme qui illustre les populations des pays industrialisés. Cela met en avant la restauration rapide et malsaine présente dans tous ces pays industrialisés. Ce sont ces restaurants qui poussent à la consommation puisque le concept de rapidité et économique plait énormément à la société d’aujourd’hui, qui cherche toujours à aller plus vite et payer moins cher. Cela entraine un nombre de plus en plus de personnes en surpoids à causes de mauvaises alimentations.

La souris entre les deux hommes, donne l’impression de contempler la bêtise humaine et de rester impuissante.

La seule phrase que l’on peut lire sur cette caricature est “Ch’est quoi un écochychtème ?” si on corrige les fautes d’orthographes faites pour donner l’impression que le personnage parle en mangeant cela nous donne “Qu’est-ce qu’un écosystème ?”. Cette question essaie de mettre en avant le fait que l’on maltraite tellement les écosystèmes que l’on en oublie leurs existence. En effet, le genre humain n’a cessé de vouloir utiliser, modifier et transformer les écosystèmes naturels. Par exemple, quand on transforme une plaine pour y faire pousser des champs de céréales, on modifie sensiblement l’écosystème jusqu’à parfois faire disparaître totalement ses fondements originels. Aujourd’hui, les activités humaines ont un réel impact sur les écosystèmes. La pollution et les activités humaines détruisent la biodiversité, jouent un rôle importants dans le réchauffement climatique et menace les écosystèmes globaux.


Interprétation personnelle :

Je trouve ce terme puissant car il est capable d’aborder des idées différentes. Il est très utilisé pour caractériser l’action de manger de la nourriture comme avec l’expression “manger comme quatre” pour accentuer sur le fait qu’une personne mange beaucoup, cependant  il peut aussi caractériser le fait de s’instruire par exemple “dévorer un livre” pour dire que l’on a lu un livre très vite parce qu’il nous plaisait ou encore pour caractériser le plaisir ou une envie.

De plus, manger est à mon avis une question de plaisir et de bonheur. On mange avant tout parce que c’est un de nos besoins primaires cependant c’est aussi un moyen de se détendre. Ainsi pour vivre heureux il me semble qu’il faut savoir se détendre. L’endorphine est un opiacé naturel sécrété par le cerveau, dont la fonction est de soulager le stress et accroitre le plaisir. Manger certains aliments, sourire, faire de l’exercice,  ou encore discuter peut déclencher une sécrétion d’endorphine.

Je trouve qu’il est agréable de manger, pas seulement pour sentir son ventre plein, ou déguster un met délicieux, ou encore éveiller nos papilles, mais également pour passer du temps avec nos proches, avoir un moment de convivialité, se sentir entouré, les repas permettent cela.

Manger nous permet de tenir debout physiquement, cela nous permet également de rester debout mentalement. En effet, comment pourrait-on se passer de la nourriture ? Cela est impossible, nous mourrions affamé et triste, on se sentirait vide et malheureux dans un monde sans nourriture. Manger est réellement essentiel à notre fonctionnement physique et psychologique, c’est pour cela que ce mot est important à mes yeux.

Alix Bourgé