Émancipation

L’émancipation, un terme souvent utilisé dans n’importe quel domaine au point de ne pas savoir réellement sa définition juridique. Originellement, ce terme était utilisé pour les esclaves qui étaient libérés des entraves. Au 20 ème siècle, ce sont les femmes qui ont employé ce mot afin de montrer leur affranchissement des règles dictées par les hommes sur leur vie. Aujourd’hui, il est principalement utilisé en droit et représente la procédure par laquelle un mineur de 16 ans est  affranchi de l’autorité de ses tuteurs légaux.

Etymologie : du latin “emancipare”, affranchir un esclave du droit de vente, venant de “e” privatif et “manucapare”, prendre par la main (L’achat des esclaves se faisait en les prenant par la main).

Synonyme : affranchissement, liberté, autodétermination sont les mots qui définissent le mieux l’émancipation chronologiquement.

Définition:   L’émancipation est un acte juridique qui soustrait, de manière anticipée, un mineur à la puissance parentale ou à sa tutelle afin de le rendre capable d’accomplir tous les actes de la vie civile nécessitant la majorité légale : gérer ses biens, percevoir ses revenus, réaliser des actes d’administration… En disposant de sa pleine capacité juridique, le mineur est assimilé à un majeur

Quelle que soit la définition prise en compte, la signification reste toujours la même. Il y a une symbolique de libération d’une personne sous contraintes. Ces contraintes peuvent être des obligations, des responsabilités morales ou légales, des actes forcés ou encore des volontés imposés. Dans la vie moderne, chacun est libre de choisir si il veut s’émanciper des contraintes d’autrui ou s’il veut suivre ce qu’on lui dicte, même s’il y a toujours des conséquences, elles seront moindres comparés à celle des époques précédentes.  C’est ce qu’on appelle le libre arbitre.

Choix du mot : J’ai choisi ce terme, car il est pour moi l’un des mots les plus important de notre histoire. Tout la vie des Hommes est basée sur des règles, des contraintes, des devoirs, qu’il faut pouvoir respecter pour que la vie en société se déroule correctement. Malheureusement certaines de ses règles ont été utilisés à tort et à travers et beaucoup de personnes ont voulu alors s’émanciper de ces dernières.

Citation :

“Toutes les libertés sont soeurs : le peuple français, en s’émancipant, devait émanciper les esclaves ; un des derniers devoirs pour la France, délivrée de la Monarchie, était d’en finir avec les hontes de l’esclavage.”
Victor Schoelcher – 1804-1893

 

“Les lois et les morales sont essentiellement éducatrices, et par cela même provisoire. Toute éducation bien entendue tend à pouvoir se passer d’elles. Toute éducation tend à se nier d’elle-même. Les lois et les morales sont pour l’état d’enfance : l’éducation est une émancipation. Une cité, un État parfaitement sage vivrait, jugerait sans lois, les normes étant dans l’esprit de son aréopage. L’homme sage vit sans morale, selon sa sagesse. Nous devons essayer d’arriver à l’immoralité supérieure.”
André Gide – 1869-1951 – Journal 1889-1939

“On donne à consommer de la Femme aux femmes, des Jeunes aux jeunes, et, dans cette émancipation formelle et narcissique, on réussit à conjurer leur libération réelle. Ou encore : en assignant les Jeunes à la Révolte (“Jeunes = Révolte”) on fait d’une pierre deux coups : on conjure la révolte diffuse dans toute la société en l’affectant à une catégorie particulière, et on neutralise cette catégorie en la circonscrivant dans un rôle particulier : la révolte. Admirable cercle vicieux de l'”émancipation” dirigée, qu’on retrouve pour la femme : en confondant la femme et la libération sexuelle, on les neutralise l’une par l’autre. La femme se “consomme” à travers la libération sexuelle, la libération sexuelle se “consomme” à travers la femme. Ce n’est pas là un jeu de mots. Un des mécanismes fondamentaux de la consommation est cette autonomisation formelle de groupes, de classes, de castes (et de l’individu) à partir de et grâce à l’autonomisation formelle de systèmes de signes et de rôles.”
Jean Baudrillard – 1929-2007 – La Société de consommation – Denoël – 1970, page 216

Explication: 

--> L’émancipation est considéré comme une libération
 pour certaines personnes, mais n'est elle pas 
finalement qu'une illusion? 

En effet, d'un point psychologique un trop grand
 affranchissement n’entraîne t'il pas des conséquences 
psychologique? Les esclaves qui ont été émancipés
 après des années habitués à être enchaînés sans savoir 
ce qu'est la vraie vie, ont ils réellement supporté
 l'affranchissement?

Pour les femmes, la question est la même, aujourd'hui,
 les hommes et les femmes sont ils égaux ? Il 
aurait été préférable que ça soit le cas, malheureusement,
 il existe encore nombre de différences ,
la vie des femmes n'est elle toujours pas entre les
 mains de hommes ? En effet, à diplome et titre égal,
un homme sera préférablement pris pour un poste à haute
 responsabilité. De plus, il existe encore des
différences de salaire très importantes. 

Pourquoi de telles difficultés à accepter le changement
 profond que l’émancipation des individus
provoque ?

De plus, nous sommes tous capables de nous émanciper mais
 les préjugés et le regard d'autrui sur 
nous nous empêchent de nous libérer de nos contraintes.
 Les seules contraintes aujourd'hui,
ce sont les nôtres. Ainsi, nous sommes tous entravés
 par nos propres chaines.

Il existe une autre définition du mot émancipation, qui ne touche pas uniquement une catégorie de personne mais l’intégralité de la population: l’émancipation intellectuelle.

--> L' émancipation intellectuelle consiste à prendre
 conscience de nos propres chaînes et à s'en
détacher. Dans discours sur les fondements et les inégalités
 parmi les Hommes, Kant écrit : 
"pense par toi même". Pour lui il faut pouvoir s'émanciper
 de tout ce qui est des contraintes 
inconscientes. En effet, pour Baruch Spinoza, tout est
 déterminisme et un phénomène aura toujours
une cause antérieur. En effet, chaque individu agis
 d'une façon à cause d'autrui, soit de 
l'éducation.

L'individu émanciper intellectuellement est une
 personne qui a su éclairer ses propres faiblesses
et qui tend dans l'optique de les minimiser au 
maximum tout en prenant compte qu'il ne pourra
pas les éliminer intégralement.  L’individu émancipé
 est un être qui accepte l’existence d’autrui
sans le réduire à son discours, il ne juge ainsi que
 le discours et les idées émises dans la 
relation qui le lie à cet autre et reconnaît les droits
 naturels de son frère humain, son égal.
Cet égalité est un impératif catégorique, en effet d'après 
Kant, il faut toujours considérer 
autrui comme sois même, comme un alter ego.

L'individu émancipé intellectuellement, dans le meilleur
 des cas, aidera autrui à s'émanciper 
de ses propres chaînes à son tour.

L'etat initial est alors considéré comme de la bestialité,
 comparant cela au "ça" de Freud
qui l'utilise pour décrire un individu qui ne retient pas
 ses pulsions. A l'inverse, la personne
émancipée intellectuellement sera alors représente du "moi"
 voir du "surmoi", le "moi" définit 
un individu comme quelqu'un qui s'est gérer ses pulsions sans
 pour autant s'attarder sur trop de
règles qui a créé lui même inconsciemment. 

On peut donc considérer l'émancipation intellectuelle
 comme une ouverture spirituelle,où le but
étant de rendre le monde meilleur.
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