J’ai choisi le terme de “papillonner” car il définit ma vision de la liberté et du bonheur. “Papillonner” évoque un sentiment de liberté, de légèreté, de maîtrise de sa vie. On retrouve le terme “papillonner” dans le projet communautaire de l’Harmonie sociale du philosophe Charles FOURIER : l’Harmonie sociale apparaît lorsque chacun peut vivre à loisir les 13 passions humaines dont fait partie la papillonne. Le verbe “papillonner” peut donc être intéressant à connaitre pour aborder le thème du bonheur ou encore de la liberté.
(source photo : moi)
Étymologie :
(XIVème siècle) Dé-nominal de papillon (du latin papilionem) qui, entre autres, butine de fleurs en fleurs, sans attache.
(source : La langue Française.com)
Définitions :
Papillonner : Verbe intransitif
- 1349 : Palpiter, s’agiter rapidement comme des ailes de papillon
- 1608 : Aller d’une personne à une autre, d’un objet à un autre, sans s’arrêter, et sans nécessité → utiliser dans le domaine éthique
- 1727 : Faire une cour badine à une ou à plusieurs femmes, se montrer volage → utiliser dans le domaine éthique
- 1836 : Voler du linge dans les voitures des blanchisseurs
- 1936 : Passer d’un sujet à l’autre sans se concentrer, sans rien approfondir → utiliser dans le domaine éthique
- Imprimer un mouvement de papillonnage à une drague → utiliser dans le domaine de la navigation
(source : CNRTL.fr)
Synonymes et antonymes :
- folâtrer : S’amuser, s’ébattre sans souci, librement
Folâtrer est plus vaste que papillonner . Papillonner suppose de s’amuser sans souci également mais sur le plan des relations amoureuses.
(source : Pixel 2011)
- s’éparpiller : Entreprendre diverses choses à la fois, ne pas se concentrer sur quelque chose
Lorsque l’on s’éparpille, c’est l’idée d’entreprendre qui en ressort. S’éparpiller est donc un peu plus réfléchit (il faut réfléchir pour entreprendre de faire quelque chose) que papillonner qui, quant à lui, ne consiste qu’à changer de sujet (il n’y a jamais de concrétisation ou quelconque développement).
(source : Le petit Robert )
(Il n’existe aucun antonyme de papillonner)
CITATION :
“Ne te laisse pas distraire par les événements extérieurs ! Prend le temps d’apprendre quelque chose de bon et cesse de papillonner !”
Marc Aurèle, Pensées pour moi-même, 170
Marc Aurèle, né en 121 à Rome, était un empereur, philosophe stoïcien et écrivain romain. Il rédigea de 170 à sa mort en 180, les choses à soi-même (traduit plus tard par Pensées pour moi-même), un journal qui ne devait n’être ni publié, ni révélé au public mais au contraire détruit à sa mort. Ces textes ne sont adressés qu’à l’auteur lui-même, qui s’y fait de nombreux reproches afin d’avancer sur le chemin de la philosophie stoïcienne.
La phrase : “Ne te laisse pas distraire par les événements extérieurs ! Prend le temps d’apprendre quelque chose de bon et cesse de papillonner ! ” est probablement l’une des plus connues et l’une des plus inspirantes. Le sens de “papillonner” ici est : passé d’un sujet à un autre sans se concentrer, sans rien approfondir. Durant l’Antiquité, les philosophes dédiaient leur vie aux principes philosophiques qu’ils avaient choisis et vivaient en fonction d’eux. L’objectif de Marc Aurèle en rédigeant ce journal était de persévérer dans les principes philosophiques du stoïcisme. Il présente le papillonnage comme un obstacle dans sa quête de sagesse : aborder les sentiments et le monde avec rationalité. Le papillonnage serait une soumission à ses émotions ainsi qu’à ses variations et donc un obstacle au stoïcisme.
(source : Des Livres pour changer de vie.com)
Interprétation personnelle :
Contrairement à Marc Aurèle, ma vision du mot “papillonner” est beaucoup plus positive. Changer rapidement de sujet ou bien de loisir est important pour découvrir qui on est et ce qu’on aime, et ainsi, pouvoir se construire. Comment être sûr que ce que l’on fait nous correspond réellement si nous n’avons pas essayé un maximum de possibilités ? Et si on se concentrait sur le mauvais sujet ? De plus, en ce qui me concerne, j’ai toujours été “touche à tout” donc en me concentrant sur un seul sujet ou un seul loisir, je finis par très vite me lasser (que ce soit en sport, en film et séries ou en sujet de discussion). Alors, je trouve une nouvelle distraction jusqu’à ce que celle-ci me lasse à son tour, et ainsi de suite. Celles qui me correspondent réellement restent, les autres partent.
Je rejoins Marc Aurèle sur le fait qu’il est important de ne pas non plus trop papillonner, ou l’on ne progressera jamais dans aucun domaine, ou sur aucun sujet. Se concentrer sur ce qui nous plaît vraiment et sur ce qui est important est nécessaire pour se sentir bien et progresser.
J’apprécie beaucoup l’interprétation de Charles FOURIER du papillonnage. Selon lui, tout ce qui nous fait papillonner nous rend libre. Dans son projet communautaire de l’Harmonie sociale, la papillonne est l’une des treize passions de l’Homme. Je le rejoins complètement là-dessus et c’est exactement comme ça que je vois le mot papillonner : “le désir de renouveau qui pousse d’une passion à l’autre et permet de fuir la monotonie de l’exclusivité”
(source : philo5.com)
Image :
(illustration parus en revue de presse en noir et blanc, puis sortie en aquarelle, “Papillonner” de Patrice Rouleau)
Lorsque l’on pense au mot “papillonner”, le premier mot qui nous vient à l’esprit est “papillon”. Comment représenter ce mot sans image de papillon ? Choisir une simple photo d’un papillon n’aurait cependant pas été assez représentatif du mot, car papillonner ne veut pas dire papillon. Trouver une image pour représenter le mot “papillonner” était donc beaucoup plus difficile que ce que j’aurais cru. Je cherchais une image qui représente le sentiment de liberté que le mot papillonner m’évoque. Après des heures (oui, des heures) à chercher l’image que j’avais en tête, j’ai finalement trouvé cette illustration.
Cette aquarelle est extraite de “Kaïkou : chien de berger“, un recueil de dessin de Patrice Rouleau, un dessinateur d’origine angevine. Sur cette illustration, on peut voir une vingtaine de papillons colorés virevolter librement dans les airs. On retrouve le petit chien de berger Kaïkou, admiratif devant ce spectacle. Les illustrations de Patrice Rouleau mettent toutes en scène Kaïkou, apprenant de nouvelles choses : ici, l’orthographe du mot “papillonner”. C’est un personnage un peu niais, adepte des jeux de mots. J’aime beaucoup le jeu de mots qu’il fait avec la lettre “L” et les ailes des papillons : “Papillonner” prend deux “N”… et mille ailes.
Les papillons virevoltants librement dans les airs, ainsi que la douceur de l’aquarelle, rappellent le côté léger et libre de papillonner : rien n’a vraiment de sérieux et d’importance lorsque l’on papillonne. Les papillons virevoltants dans tous les sens rappellent également le sens palpitation et agitation du mot “papillonner”.
(source de la statue de Marc Aurèle : Les-philosophes.fr ; source du portrait de Charles Fourier : dpt-info.di.unistra.fr)
Cloé Ménard