Monade

On dit souvent que la philosophie est difficile à comprendre, mais c’est essentiellement dû au langage technique utilisé par les philosophes. Aussi l’envie d’éclaircir certains termes, de comprendre certains concepts, passe évidemment par une définition du mot en question. J’ai ainsi tenté de définir le terme de philosophie qui était pour moi, le plus inconnu.

ETHYMOLOGIE

La monade provient du grec ancien monás qui désigne l’unité. Il a ensuite donné en latin mono qualifiant, le seul, l’unique.

DEFINITION

Définition 1 :

PHILOSOPHIE – Unité première, principe des êtres matériels et immatériels.

-Chez Leibniz Substance inétendue, imperméable à toute action du dehors, mais subissant des changements internes obéissant aux principes d’appétition et de perception et qui constitue l’élément dernier, le plus simple, des êtres et des choses

-Conscience individuelle, individualité qui représente à la fois un point de vue unique, original sur le monde, et une totalité close, impénétrable aux autres consciences individuelles ou individualités. 

-Être métaphysique ou spirituelles, se suffisant à lui-même, dont les qualités rappellent celles d’un élément simple.

ZOOLOGIE- Protozoaire infusoire dont le corps ne présente aucune trace d’organe. 

D’après le CNRTL

Définition 2 :

PHILOSOPHIE – D’après Leibnitz, éléments des choses, ou substances simples, incorruptibles, nées avec la création, différentes de qualité, inaccessibles à toute influence du dehors, mais sujettes à des changements internes qui ont pour principe l’appétition et pour résultat la perception. Parmi les monades créées, il en est dans lesquelles la perception est plus distincte et accompagnée de conscience : ce sont les âmes proprement dites.

-Unité parfaite qui, selon les pythagoriciens, renferme l’esprit et la matière sans aucune division.

MATHÉMATIQUES – En arithmétique, nombres composés d’une seule figure, tels que 1, 2, 3, 4, 5, etc

ZOOLOGIE – Genre d’animalcules microscopiques.

D’après le  LITTRE

Définition 3 :

ARCHITECTURES – Immenses immeubles dans lesquelles l’humanité vit enfermée.

D’après The world inside, Robert Silverberg

Dans un premier temps, la monade semble être une entité simple, une conscience individuelle,  impénétrable,  qui serait  l’élément le plus simple et qui donc constituerait tout ce qui existe lorsqu’ il est associé aux autres monades. Pourtant la monade n’est pas forcément un être c’est avant tout la chose la plus simple constituant les êtres matériels et immatériels d’après le CNRTL. Les monades en arithmétique rejoignent leur définition générale, dans le fait, que ce sont les nombres les plus simples, les chiffres entiers, mais également parce que l’arithmétique est basée sur ces nombres entiers qui composent l’univers entier des mathématiques d’après le LITTRE. Enfin pour Leibnitz, la monade à deux principes : l’appétition et la perception. L’appétition est la volonté d’action à une autre et la perception qui correspondrait à la forme de représentation de la sensibilité et de l’intelligence. Nous sommes donc tous des monades car nous avons une perception originale sur le monde qui nous entoure et rien ni personne ne peut pénétrer dans notre âme et conscience.

SYNONYMES :

Un atome est un élément constitutif de la matière qui forme la plus petite quantité susceptible de se combiner. Comme la monade, c’est la substance la plus simple de l’univers qu’il compose.  Pourtant à l’inverse de la monade, un atome n’est pas un être ou une conscience individuelle. L’unité est l’état de ce qui ne forme qu’un. Aussi, dans cette notion d’unité on ne retrouve pas non plus cette idée de conscience. Pourtant, l’unité est un terme qui contrairement à l’atome et à la monade  renforce beaucoup plus l’idée de cohésion, il peut notamment illustrer l’unité d’un pays ou même la cohésion d’une équipe dans un sport.

ANTONYMES :

 La dualité fait partie des antonymes du mot symbiose, c’est la duplicité, la coexistence de deux éléments de nature différente.  La disparité définit ce qui n’est pas en harmonie avec ce qui l’entoure, dont la diversité est choquante.

UN PETIT BOUT DE PHILOSOPHIE

“Il n’y a pas moyen aussi d’expliquer, comment une Monade puisse être altérée ou changée dans son intérieur par quelque autre créature ; puisqu’on n’y saurait rien transposer, ni concevoir en elle aucun mouvement interne, qui puisse être excité, dirigé, augmenté ou diminué là dedans ; comme cela se peut dans les composés, où il y a des changements entre les parties. Les Monades n’ont point de fenêtres, par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir.”

Gottfried Wilhelm Leibniz, La Monadologie, 1840

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C’est en 1758 que Voltaire, dans son conte philosophique Candide, contredit la théorie de Leibniz selon laquelle tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

D’après le principe 7 de La Monadologie, Leibniz nous montre une des caractéristiques principales de la monade : son hermétisme. En effet, même s’il possède une grande connaissance sur ce sujet, la monade intérieure est pour lui un mystère ; puisqu’il n’y a pas de transfert de Substance entre l’environnement extérieur et l’intérieur de la monade. Leibniz établit ainsi, qu’il est impossible d’étudier l’intérieur d’une monade, ni même de comprendre son fonctionnement interne. Il symbolise cela par une absence de  fenêtre par laquelle on pourrait communiquer avec l’intérieur de la monade.  Ainsi pour Leibniz, il n’existe rien qui puisse entrer à l’intérieur d’une monade pour changer ses caractéristiques ou sa nature. Pour les scientifiques modernes l’atome est aussi mystérieux que la monade car aujourd’hui on ne connaît pas la constitution du noyau atomique. 

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John Dee était un célèbre mathématicien, astronome, astrologue, géographe et occultiste britannique du 16ème siècle. Il a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de l’alchimie, de la divination et de l’hermétisme. Il crée cette monade hiéroglyphique  un demi-siècle avant que Leibniz n’établisse son concept de la monade. La monade hiéroglyphique de John Dee est une figure qui synthétise les symboles traditionnels de l’astronomie et de la cosmologie :  le croissant (la Lune),  le cercle avec un point central (le Soleil), la croix (les quatre Éléments), deux demi-cercles (le feu). Cette monade possède un sens alchimique, elle serait le symbole de la pierre philosophale mais posséderait également un sens en astrologie car la combinaison des différents symboles permet de créer toutes les planètes. Elle a enfin un sens théosophique puisque l’on y retrouve le père, le fils et le saint esprit. J’ai choisi cette image, car elle symbolise l’unité, puisque  ce qui la compose permet de créer toutes les choses qui existent, tel qu’une monade.

MA VISION DES CHOSES

En totale découverte d’un terme inconnu, je n’avais aucune idée de sa définition. Ainsi je vais m’efforcer de faire passer mes impressions sur ce mot, qui est totalement inédit pour moi. La première fois que ce mot m’est apparu, il m ‘a fait penser à  Mona Lisa du fait des deux premières syllabes identiques . Mais après quelques recherches, cette entité simple, qui compose tout l’univers m’a tout de suite inspiré. Prenons l’exemple de l’atome; comment imaginer que parmi toutes les matières que l’on connaisse, aussi différentes soient-elles,  il existe une chose simple commune à toutes? De plus , comment croire la réalité de cette théorie lorsque l’on sait qu’un atome est microscopique et invisible à l’œil nu ? La monade est donc un terme assez parlant du fait des nombreux exemples concrets auxquels on peut la rattacher. La matière est composée d’atomes qui ont tous la même nature mais avec des caractéristiques différentes. Les êtres vivants sont composés de cellules même si celles- ci peuvent parfois avoir des caractéristiques variées. Les Hommes sont tous des Hommes mêmes avec leurs différences. Ainsi dans le concept de monade, on peut trouver une idée d’égalité mais pas forcément d’unicité, la monade est donc un moyen pour montrer l’égalité entre les hommes. Et ne peut-elle pas permettre de représenter autre chose pour l’humain ? Si la monade est en relation avec d’autres monades, ensemble elles constituent une  structure plus complexe, plus forte, comme une Famille. Aussi, si l’on transposait ce concept à l’humain, ne serait ce pas un moyen de représenter la solidarité, l’ Altruisme  ? Ensemble les Hommes peuvent s’allier, se regrouper et devenir plus forts comme une Fratrie dans laquelle tous les frères et sœurs se serrent les coudes. On trouve ainsi de nombreuses valeurs dans le symbole de la monade.

 

Mainguy Clément