Apocalypse

APOCALYPSE :

INTRODUCTION :

    Je me rappelle d’une journée de 2012, où tous les élèves de l’école (primaire à l’époque ) me répétaient que c’était la fin du monde et que nous allions tous mourir… dans la soirée.  Ils imaginaient l’impact d’une météorite, l’explosion du soleil… Certains  me disaient même que c’était “l’apocalypse”, un mot que je ne comprenais pas vraiment. Or il me semble que notre planète tourne toujours autour du soleil. Pourtant ce mot est encore souvent employé à la télévision ou sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi, il me semble important de connaître ce terme pour pouvoir l’utiliser sans créer un mouvement de panique comme celui du 21 décembre 2012. Je pense surtout qu’il est nécessaire de bien comprendre le mot afin de l’utiliser à bon escient.


Etymologie :


    Apocalypse provient du grec : ἀποκάλυψις, ( apokálupsis, en utilisant un alphabet plus familier ). Ce nom est composé d’un préfixe ( apo-) venant du mot grec : apò qui signifie “hors de”. Ce préfixe désigne l’écartement, l’éloignement présent ou futur. Quant à la  racine du mot, elle nous vient du verbe grec qui signifie “cacher”.  Ainsi, le nom Apocalypse  traduit l’idée de quelque chose qui n’est plus caché et donc d’une découverte, d’une révélation ou même d’un dévoilement.

 ( www.cnrtl.fr/definition ) et(  /www.etymo-logique.com/)


Définitions :

Domaine historique et religieux  : 

  • Livre qui fait partie du Nouveau Testament et qui contient les révélations faites à St. Jean de plusieurs mystères. Il y a bien de l’obscurité dans l’Apocalypse. ( dictionnaire universel de Furtière : 1690  )
  •  ( XIXe siècle ) Écrit du judaïsme ou du christianisme ancien, et contenant, généralement sous forme de visions, des révélations notamment sur la fin des temps. (https://www.cnrtl.fr/definition/apocalypse )
  • ( actuelle ) Genre littéraire du judaïsme des IIe et Ier s. avant J.-C. et du christianisme primitif traitant sous une forme conventionnelle et symbolique de la destinée du monde et du peuple de Dieu. ( https://www.larousse.fr/ )

    Nous retrouvons dans toutes ces définitions, un sens religieux. En effet, ce mot a une origine Biblique car il s’agit du dernier livre du nouveau testament. Comme le stipule le préambule, l’auteur  judéo-chrétien de celui-ci est prénommé Jean . Or l’identité de ce dernier est beaucoup discutée. Il pourrait s’agir du disciple Jean qui a écrit l’évangile mais aussi de Jean le Presbytre. Il y a donc différentes traditions autour de ce texte et  c’est ce que les définition mettent en avant. 

Locution : 

  • Symbole des occupations épouvantables. ( https://www.lalanguefrancaise.com/ ) 

    Le mot est souvent utilisé au quotidien, dans les médias par exemple, pour désigner une scène affreuse ou une situation catastrophique. Or, ici ce terme est hyperbolique car la fin du monde n’en découle pas. 

Synonymes : 

Nous pouvons donner comme synonymes d’apocalypse

  • Catastrophe. On remarque dans ce cas une particularité car l’apocalypse est une catastrophe mais une catastrophe ne désigne pas forcément l’apocalypse car il peut y avoir reconstruction après un événement catastrophique. De plus, nous perdons ici le sens religieux du mot. 
  • jugement dernier : Celui-ci est utilisé uniquement pour la religion chrétienne. Autant l’apocalypse désigne une mort commune, autant le jugement dernier concerne le choix de Dieu sur l’existence de chacun.  Il s’agit donc d’une notion plus individuelle. Il est tout de même question du jugement dernier dans l’Apocalypse de Jean. 
Antonymes : 
  • Bonheur : d’après le CNRTL, il s’agirait d’un événement propre à apporter quelque satisfaction. Or s’ il il n’y a plus de vie, il n’y a plus de sentiments, plus de satisfaction. En effet, le bonheur est un état de joie, un plaisir liés à une circonstance. Or il est réduit à néant si le monde n’existe plus ou s’ il est en destruction. 
  • succès. 
Citation : 

L’Apocalypse n’annonce pas la fin du monde ; elle fonde une espérance. Qui voit tout à coup la réalité n’est pas dans le désespoir absolu de l’impensé moderne, mais retrouve un monde où les choses ont un sens.” René Girard , Achever Clausewitz, 2007 

    La première phrase de cette citation est assez paradoxale. En effet, la définition même de l’apocalypse décrit la fin du monde . Or René Girard affirme qu’il ne s’agit pas de cela. En effet, toute chose nouvelle remplace la précédente. Il faut donc une fin pour avoir un commencement. De plus, pour les chrétiens, la mort est la voie d’accès au paradis et donc le début de la vie.  Ainsi, nous pouvons mieux comprendre la vision de l’apocalypse comme étant un début. 

    Il explique ensuite qu’elle est fondatrice d’une espérance c’est-à-dire du sentiment que la réalisation de nos désirs est possible. Ici est explicitée la différence entre la vision actuelle de l’apocalypse, c’est à dire une catastrophe, et la vision originelle, autrement dit, le commencement de toute vie.  

    Dans la deuxième partie de cette citation, l’auteur fait, encore une fois, référence à l’apocalypse car il présente un individu qui “voit tout à coup la réalité” et qui, par conséquent, assiste à la révélation. Pour mieux comprendre la dernière phrase de cette citation, définissons l’impensé moderne. Ce terme désigne tout ce qui n’est pas pensé, tout ce qui est nié.  Par “le désespoir absolu de l’impensé moderne”, René Girard semble vouloir montrer que les hommes des sociétés modernes se sentent abattus à cause de futilités. Dans ce monde les choses perdent alors leur valeur.

Or, l’auteur finit par affirmer que lors de l’apocalypse, on retrouve le Paradis, monde dans lequel les choses sont considérées à leur juste valeur. 

    Nous pourrions aussi nous demander : pourquoi aurait-on besoin d’un monde où les choses ont un sens ? Dans un monde où les choses ont un sens nous comprenons ce que nous faisons et la raison de nos actes. Nous savons alors très bien ce que nous aimons et ce qui nous déplaît. C’est en fait un pilier pour notre bonheur.  

    Finalement, le philosophe semble chercher à faire comprendre aux lecteurs que l’apocalypse est pour les hommes une délivrance et un commencement de la vie… tant attendu. 

(abc-citations.com) et ( www.philomag.com)

INTERPRÉTATION personnelle : 

    Ne ressent-on pas de l’angoisse lorsque l’on évoque l’apocalypse ? Même si celle-ci est inconsciente, elle semble rester présente car nous faisons directement des liens avec la mort. En revanche, une certaine excitation est aussi perceptible.  Le premier sentiment est probablement fondé sur le ton grave qui est souvent employé pour l’évoquer : un paysage apocalyptique est régulièrement décrit dans les médias. Cependant, cette utilisation si  fréquente n’est-elle pas à l’origine d’une minimisation du phénomène ?  Le léger sentiment d’angoisse s’atténue sûrement à mesure que ce mot est utilisé en tant qu’hyperbole. Or, même en sachant qu’il s’agit en fait d’une exagération ( puisque nous sommes toujours présents sur terre ), cette gravité n’a t-elle pas un impact sur notre perception des choses ?  En effet, l’expression :  situation apocalyptique semble décrire un phénomène plus grave que celui d’une situation dramatique

   D’un autre côté, l’évocation de ce terme génère une certaine excitation. En effet, de nombreux films tels que “2012” ou encore ” le jour d’après” mettent en scène leur vision de l’apocalypse. Les visionner est un moyen  d’être transporté dans un monde où survivre est le seul objectif. Le fait de jouer avec le risque et d’être confronté à la puissance des éléments agit comme un dose d’adrénaline.   

    De plus, à l’évocation de l’apocalypse, les problèmes de la vie quotidienne deviennent futiles et nous sommes obligés de relativiser, un exercice d’ordinaire laborieux : Qu’est ce que le problème d’avoir une mauvaise note face à celui de perdre la vie dans une explosion nucléaire ? Il n’est plus question de se comparer aux autres, nous sommes alors tous remis sur un pied d’égalité. Cette fin serait celle de tous. 

Image : 
Publiée le 26 Septembre 2018 par Paul Quilès

    Cette image à été utilisée par Paul Quilès pour illustrer l’apocalypse nucléaire qui aurait pu avoir lieu le 26 septembre 1983. A cette date ont été lancés des tirs balistiques qui, s’ils n’avaient pas été détectés comme non nucléaire auraient été à l’origine d’une réponse et donc d’une guerre nucléaire. Cela met en évidence la  paranoïa et l’envie de combattre des hommes, probablement liée à celle de prouver une certaine supériorité mais ces obsessions peuvent-elles aboutir à la destruction de notre planète ? 

    Nous pouvons, dans un premier temps, apercevoir une ville dense qui pourrait s’apparenter à une métropole . Elle représente les activités humaines et leur impact. Ce point de vue donne l’impression que les constructions recouvrent la Terre. De plus, une explosion de grande ampleur générant un immense nuage de fumée noire simule une explosion nucléaire ainsi que son onde de choc. 

    Les couleurs représentées sur cette image ne sont pas anodines. L’obscurité du ciel désigne la fin, que les hommes ont créé et marque le contraste avec le jaune de l’explosion. Nous pouvons établir un lien entre cette dernière couleur et la vision ancienne de l’apocalypse dans laquelle le jaune représentait la divinité.  

    La vision biblique de l’apocalypse était donc bien différente de celle que nous pouvons avoir actuellement. En effet, les progrès scientifiques l’ont fait évoluer. Ces derniers nous permettent individuellement de vivre mieux avec notamment la recherche médicale et la découvertes de traitements, néanmoins, ils ont aussi développé une arme de destruction qui agit comme une menace.

    Finalement, ce paysage apocalyptique est une alerte lancée aux hommes . Il rappelle que les hommes sont à l’origine de leur propre menace. 

(paul.quiles.over-blog.com)



Lise MATHIEU,( Term G)

 

2 réflexions sur « Apocalypse »

  1. Amorce percutante (même si la dernière phrase manque de clarté : à clarifier). J’aime beaucoup !

    Etymologie à simplifier : donnez le préfixe, sans exemple, et surtout, n’oubliez pas de préciser la racine du mot.

    Ce serait plus logique de classer les définitions par ordre chronologique, donc avec la Furetière en 1er. Je pense cependant que le sens religieux est toujours présent, non ? En tout cas, votre comparaison n’est pas très claire. Que vient faire la locution ? Laquelle ? Un “mot neutre” ??? Même employé dans son sens figuré, le terme est hyperbolique.

    Pour les synonymes, 2 suffisent. Prenez un mot plutôt que toute une expression.
    Pour information, dans l’Apocalypse de Jean, il est question du jugement dernier. C’est un livre qui fait partie du Nouveau Testament, c’est-à-dire de la Bible chrétienne. Lisez-la, par curiosité intellectuelle !
    Peut-être aurait-il été d’ailleurs judicieux d’aller chercher une citation dans ce livre ? Vous en avez pris une particulièrement compliquée, d’autant plus que René Girard fait référence à Clausewitz dans le titre : c’est donc une réponse à un autre auteur…
    L’introduction sur René Girard est inutile. Allez à l’essentiel !
    De même, qu’est-ce que Bloch vient faire ici ? Et êtes-vous sûre que la distinction entre “espoir” et “espérance” soit le coeur du propos ? Replacez bien votre notion dans son contexte chrétien : pour un chrétien, la vie commence après la mort puisqu’on va retrouver Dieu, dont on a été séparé ici bas.
    J’ai beaucoup de mal à saisir votre explication, vraiment… Faites simple ! Je crois que René Girard fait allusion au réchauffement climatique. Mais je reviens à ma remarque du début : partons de l’origine du terme, en allant voir dans la Bible.

    J’aime beaucoup votre argumentaire, très intéressant. La fin me fait penser aux “danses macabres” du Moyen-Age : ces rondes avec des squelettes, nous rappelant que riches et pauvres, puissants et misérables, tous seront dans le même état après leur mort. Du point de vue de la forme, cherchez un peu plus d’objectivité, en enlevant les marques de la première personne et en formulant des questions.

    Impeccable, pour la photo comme son analyse et son interprétation : bravo !

    Pour résumer, essentiellement, un travail de simplification à réaliser, afin d’aboutir à un excellent article. Je compte sur vous et vous souhaite une bonne 2me partie de vacances ! 🙂

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