Exploiteur

Dans notre société, il me semble important de respecter chaque personne. Cependant, depuis la thèse marxiste avec l’exploitation de l’homme par l’homme à aujourd’hui, un certain nombre d’individus seront encore des exploiteurs au moins une fois dans leur vie, ne serait-ce que par leur travail. Rien n’empêche un chef d’entreprise de faire du chantage à l’un de ses salariés. J’ai donc choisi de rappeler la signification de ce mot puisqu’il représente une réalité même si l’on en parle peu. Connaître ce terme, c’est savoir ce qu’on peut subir et donc s’y préparer.

 

Définitions :

Le Larousse (Éditions Larousse 2009) :

  • Personne qui exploite à son profit et d’une manière abusive quelque chose ; profiteur.
  • Personne qui tire un profit illégitime ou excessif du travail d’autrui.

(domaine politique, économique et éthique)

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (Édition 2012) :

  • Dans le domaine de la production agricole, industrielle : personne qui exploite.
  • Personne qui tire profit de quelque chose ou de quelqu’un de façon abusive ou illicite.

(domaine économique, politique et éthique)

 

Etymologie et histoire :

En 1340, le mot « exploiteresse » est apparu avec pour signification : « celle qui jouit de quelque chose, usufruitière ». Ensuite, la fin du XIVème siècle s’est caractérisé par l’apparition du mot « esploiteur » : celui qui intente un action judiciaire. Ce terme s’est élargi en 1800 avec le sens : celui qui exploite (une terre, etc.). Enfin, la dernière définition reconnue (péjorative) : « personne qui tire un profit abusif d’une situation ou d’une personne », est apparue en 1839.

Cette dernière définition est à relier à un fait particulier : la dictature du prolétariat, concept étudié par Karl Marx (XIXe).

Selon sa théorie, suite à la révolution industrielle, capitalistes et prolétaires étaient en lutte (exploiteurs et exploités). A cause de leur richesse et de leur pouvoir, les bourgeois dominaient les prolétaires qui, eux, ne possédaient que leur force de travail et qu’un salaire de subsistance à peine suffisant pour vivre. En effet, ils étaient aliénés dans leur travail, c’est à dire dépossédés de leur libre arbitre, d’eux mêmes. Grâce à la prise de conscience de leur condition et par leurs intérêts, ils se sont révoltés pour instaurer un système plus juste fondé sur le partage (communisme). C’est de cette façon que j’imagine le terme « exploiteur ».

Source : http://www.cnrtl.fr/etymologie/exploiteur

 

Deux synonymes :

  • Spoliateur, profiteur

Contrairement à l’exploiteur, le spoliateur vole et dépouille, non pas que par la ruse mais aussi parfois par la violence. A cause de cette notion de violence, le concept d’éthique, la morale est encore plus atteinte.

La notion de profiteur, quant à elle, se rapproche un peu plus de celle de l’exploiteur puisque ce premier tire d’une situation donnée (et parfois dans des circonstances dramatiques exceptionnelles) le maximum d’avantages et de profits. Le profiteur profite donc de certaines occasions : ce n’est pas qu’une « stratégie » comme pour l’exploiteur.

 

Deux antonymes :

  • Prolétaire (personne qui ne vit que de son salaire et dont le niveau de vie est en général bas)
  • Producteur (personne qui produit quelque chose)

 

Citations :

« Une sale race après tout [les patrons], des exploiteurs sans vergogne, des mangeurs de monde ». (Zola, Assommoir, 1877, p. 620)

« Ce n’est pas une miette de pain, c’est la moisson du monde entier qu’il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité. » (Louise Michel, Mémoires, 1886)

 

Interprétation personnelle :

Ce mot me fait penser à toutes ces personnes qui abusent de leur pouvoir.

Jusqu’à la révolution prolétarienne du XIXe siècle, certains propriétaires abusaient du travail des travailleurs. C’était de l’esclavagisme. C’est pourquoi j’ai choisi cette image : la caricature d’un exploiteur. Je la trouve très représentative : mains dans les poches, regard suffisant, cigare dans la bouche et ventre proéminent, signe d’une nourriture abondante. De plus, on voit bien que les paysans sont sous le joug du patron : ils remplacent les animaux. La dame porte même son enfant dans ses bras.

Caricature d'un exploiteur, Théophile Alexandre Steinlein, dans Le Chambard Socialiste, 1894.

Actuellement, ce n’est pas normal qu’un policier mette une contravention à une personne ayant fait un léger excès de vitesse alors que lui même en fait régulièrement. Je pense que cela vient du système : plus un policier met de contraventions et plus il est payé. C’est donc dans son intérêt d’en mettre. L’État serait-donc exploiteur ?

D’autre part, ce système n’est pas parfait puisque certaines personnes en profitent. Par exemple, après 6 mois de travail, certaines personnes bénéficient du chômage et vont faire en sorte d’y rester le plus longtemps possible (chômage volontaire). Après tout, pourquoi travailler quand on peut bénéficier d’une somme presque équivalente à ce qu’on gagne avec un travail ?

Toutefois, il m’arrive de penser que s’il n’y avait plus d’État, il y aurait encore plus d’exploiteurs et d’exploités.

 

Aurélie, BTSA ACSE 2