Narcissisme

Pourquoi peut-on avoir besoin de connaître ce terme là ?

En lisant des articles (magazines, journaux) j’ai pu constater que les psychologues affirmaient que les personnalités narcissiques seraient de plus en plus nombreuses. Il me semble donc important d’étudier ce mot afin d’en connaître d’avantage sur cette forme d’égocentrisme que beaucoup ignorent mais qu’ils côtoient dans leur entourage. J’aime beaucoup ce mot puisqu’il relève d’une analyse psychologique.

Étymologie :

Le mot « narcissisme » vient du terme grec « narkissos » qui veut dire « narcisse ».

Le narcissisme se qualifie par « un très grand amour de soi-même » (1894).

Terme souvent utilisé dans la théorie psychanalytique ; Freud (1922).

Définition du terme :

Site internet : CNRTL (http://www.cnrtl.fr/definition/narcissisme):

 (PSYCHOLOGIE) Amour excessif (de l’image) de soi associant survalorisation de soi et dévalorisation de l’autre, habituel chez l’enfant, courant chez l’adolescent, compensatoire chez l’adulte.

 (PSYCHANALYSE) Investissement de la libido sur le Moi (qui est point de départ et de retour sur les objets d’amour extérieurs) et effort visant à rendre les actes et les représentations du sujet conformes aux images idéales du Moi.

  • Narcissisme primaire, primitif : stade précoce de constitution du Moi, précédant l’amour des autres ;
  • Narcissisme secondaire : repli défensif de la libido sur le Moi, consécutif à une perte d’objet d’amour extérieur.

 Site internet : Larousse (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/narcissisme/5379)

 n.m Amour excessif porté à l’image de soi.

→Les narcissiques organisent toute leur vie de façon à satisfaire une image idéale d’eux même.

Histoire :

Le mot « narcissisme » provient du mythe de Narcisse : héros mythologique qui s’aimait au point de se noyer dans sa propre image. C’est l’enfant que Liriope a eu avec le fleuve Céphise. Il est doté d’une beauté rare (celle- ci fait naître le désir), digne d’être aimé des nymphes mais Narcisse est insensible à l’amour.

Extrait philosophique :

«Le terme de narcissisme a été choisi pour désigner le comportement par lequel un individu traite son propre corps de manière à parvenir à une satisfaction complète: il le contemple, le cajole» . Cet extrait provient de l’ouvrage : Pour introduire le narcissisme  de Sigmund Freud ; 1914.

Le comportement de l’individu en question, sa manière d’être ou d’agir, se traduit dans l’objectif ou le désir d’être le point de mire ( = son corps doit être l’objet de tous les regards). Il “le contemple, le cajole”: c’est un moment où la personne se retrouve face à elle-même, et son reflet (image qu’elle construit et entretien chaque jour) lui renvoie l’image d’un idéal. En prodiguant à son corps tous ces soins ainsi que ces attentions particulières, elle lui apporte tout l’amour dont il ne reçoit pas de l’extérieur (perte d’amour d’autrui). Ces réactions observables chez l’individu sont signe d’une fragilité qu’il compense en se forgeant une carapace ( forme de protection comme étant une manière de se sentir supérieur). Parvenir à une satisfaction qui répond totalement à son objectif (atteindre l’idéal du Moi) suppose un certain contrôle du corps effectué consciemment, l’amenant ainsi au résultat désiré tout en repoussant, ce qui est pour le narcissique redoutable, les critiques d’autrui portées sur son physique.

 Synonymes :

  • Egoïsme : Attitude ou conduite de celui qui, le plus souvent consciemment, ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d’autrui.

(http://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9goisme)

 « Être bête, égoïste et en bonne santé », ce sont les trois conditions requises pour être heureux selon Gustave Flaubert. C’est une déclaration anti-bonheur.

  •   Autolâtrie : Culte de soi-même poussé à l’extrême

(http://www.cnrtl.fr/lexicographie/autol%C3%A2trie)

  •  Égocentrisme : tendance à considérer sa personne comme le centre du monde.

(http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/egocentrisme/

Antonymes :

  • Allocentrisme
  • Altruisme

Interprétation personnelle :

L’étude de ce terme m’a permis de découvrir le mot sous tous ses aspects, d’en découvrir ses origines mais également celles de la personne qui en était sujette. J’ai pu me rendre compte que le narcissisme masquait une certaine fragilité dont je n’étais pas consciente.

L’amour de soi est d’ailleurs important dans la construction de la personnalité et l’acquisition d’une bonne estime de soi, mais parfois, celui-ci existe de façon excessive et enferme l’individu dans un fonctionnement malsain où son amour est complètement tourné vers lui-même l’empêchant ainsi d’établir des relations avec les autres.

En quoi l’estime de soi se révèle particulièrement importante dans la vie d’un individu ?           L’estime de soi, c’est s’aimer pour mieux vivre avec les autres. Qu’elle soit haute ou basse, elle influence notre vie, et parfois, elle permet de s ‘engager avec plus de confiance (résistance face aux échecs); ou à l’inverse, “verrouille” le rapport avec les autres. Si l’on part du principe que les individus au narcissisme solide recherchent l’idéal d’eux même pour dévaloriser l’autre, cela signifie qu’un des fondements de leur épanouissement personnel n’est pas présent : cette belle assurance que l’on peut avoir en ses ressources propres ou en sa destinée.

“Je perds l’enthousiasme et la confiance en moi-même, qualité sans laquelle on ne fait rien de bon” (Flaubert; 1865).                                                                                                                                          Ainsi, la place prise par notre égo est toujours un révélateur du degré d’estime de soi.

Illustration :

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Titre : La métamorphose de Narcisse, Salvador Dali (1937)

On retrouve ici, comme le nom de l’œuvre l’indique, Narcisse « plongé » au dessus de son propre reflet. Souvenons-nous, à sa naissance, le divin Tirésias avait prédit à sa mère que Narcisse vivrait aussi longtemps qu’il « ne verrait pas son image ». Le changement de ton des couleurs permet de bien distinguer les deux aspects du personnage dans le décor. En effet, à gauche, les couleurs chaudes (marron/ rouge) des falaises traduisent la vie, même si, au final, penché sur son visage, Narcisse se laisse mourir puisqu’il ne peut atteindre son reflet. A l’inverse, la partie droite du tableau s’achève avec une déclinaison des couleurs. C’est une façon de comptabiliser le temps qui passe et Dali le montre d’avantage en peignant des fourmis (image de l’animal qui décompose le corps du cadavre). Cet espace mortuaire nous amène à un changement de forme, de nature et de structure si importante, que l’être qui en est l’objet n’est plus reconnaissable.

Au final, Narcisse laisse apparaître sur les lieux de sa mort, une fleur, portant son nom, « la narcisse ».

(http://elisandre-librairie-oeuvre-au-noir.blogspot.fr/2011/05/de-laa-metamorphose-de-narcisse-aux.html)

 Amoneau Marine