Justification de la recherche du mot :
J’ai choisi de présenter ce mot car il représente beaucoup de choses pour moi. En premier lieu, la magie, les sorciers, les sortilèges, les « abracadabra » et les potions magiques qu’on retrouve dans les dessins animés, dans les films, qui ont bercés notre enfance … La magie est quelque chose d’universel, de trans-générationnel, quelque chose qui nous parle à tous : nous avons déjà tous vu un film où le gentil sorcier se bat contre le mal, et même si nous savons comment cela va finir, nous vibrons toujours devant de telles scènes !
Mais c’est aussi, et nous le verrons, une manière de décrire le charme de quelque chose, cette séduction inexplicable qu’un élément a sur nous. Parler de « la magie de quelque chose », c’est parler d’une force indescriptible qui nous attire …Et c’est justement cet inexplicable qui m’attire dans la magie.
Dans l’un ou l’autre des deux cas, il n’y a pas d’explication, pas de définition, et cette part de mystère a quelque chose de fascinant ! C’est pourquoi, j’ai décidé de vous parler de ce mystère, qui, parce qu’il est mystérieux est intéressant.
Etymologie du terme :
Le mot « magie » vient du terme latin « magus » qui voulait dire « magicien, sorcier » chez les Perses.
La magie est donc « l’art » pratiqué par les magiciens.
Définitions du terme :
C’est un terme que l’on peut employer partout, mais il ne signifie pas la même chose à chaque fois. Selon le contexte, il aura un sens précis …
Dictionnaire : Larousse, 2009 :
1) Ensemble des pratiques visant à s’assurer la maitrise des forces surnaturelles, invisibles et à les faire servir aux fins qu’on se propose.
2) Série d’effets comparables à ceux de la magie (puissance de séduction) : « la magie des mots ».
Dictionnaire : Le Robert, 1992 :
1) Art de produire par des procédés occultes, des phénomènes inexplicables ou qui semblent tels (magie noire, blanche).
2) Impression forte, inexplicable que produisent les mots, l’art, la nature, les passions : charme, prestige, puissance, séduction.
Site internet : CNTRL (http://www.cnrtl.fr/lexicographie/magie) :
1) Art fondé sur une doctrine qui postule la présence dans la nature de forces surnaturelles qui peuvent être utilisées pour produire, au moyen de formules rituelles et parfois d’actions symboliques méthodiquement réglées, des effets qui semblent irrationnels.
2) Ensemble des expériences de physique, de chimie etc … produisant des effets que la science ne pouvait expliquer.
3) Influence, charme provoqué par quelque chose qui est profondément ressenti sans toujours être raisonné.
L’histoire du mot :
C’est un mot qui fut utilisé de tout temps, mais il ne fut pas toujours « toléré » et « admis ».
– Dans l’Antiquité, on l’utilisait pour qualifier les faits inexplicables, qui étaient d’ailleurs rattachés aux Dieux.
– Au Moyen-Age, la magie était vue très négativement. En effet, elle allait à l’encontre du pouvoir de Dieu, et les sorcières étaient des personnes maudites qu’il fallait tuer.
– De la Renaissance, jusqu’à nos jours, sa réputation fut et est toujours bien meilleure. Les découvertes faites, ainsi que les progrès de la science sont allés dans le sens d’une explication systématique de l’incompris, de l’inexplicable … La magie en tant que chose admise est donc quelque peu tombée dans l’oubli. Néanmoins, elle est toujours bien présente : la fantaisie, la science-fiction sont autant de genre où l’on rencontre des magiciens tels que dans Harry Potter, Le Monde de Narnia, A la Croisée des Mondes, ou les œuvres de Tolkien.
Et aujourd’hui, la magie est un bien plus un commerce et un divertissement qu’autre chose … Les gens s’en amusent, même s’ils ne comprennent pas !
Extrait de texte philosophique
« La démence de la magie est toujours compagne de la fureur religieuse. »
(Source : http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais/citations/magie)
Il s’agit d’une citation de Voltaire (1694-1778), que l’on retrouve dans l’œuvre La Profession de Foi des Théistes.
Dans cette citation, on voit parfaitement l’un des aspects évoqué précédemment, concernant la vision que la magie avait. En effet, Voltaire n’évoque pas de simples faits, il prend position contre la magie.
Ainsi, ici, le mot « démence » représente ici une maladie mentale ou un trouble psychologique (définition CNTRL : Trouble mental assez grave pour aliéner la liberté d’appréciation et de décision de celui qui en est atteint).
La citation prend alors tout son sens : la magie étant quelque chose d’inexplicable, la « démence de la magie » représente une « maladie », un trouble mental qui détruit totalement la capacité des gens à juger et donc à agir raisonnablement en prenant les bonnes décisions. Ainsi, celui qui croit en la magie est assimilé à un « fou », à un être incapable de discerner le réel de l’irréel. Finalement, cette pensée est très caractéristique des Lumières (donc de la période de la citation), qui dénonçait les comportements superstitieux liés à la religion, aux rites …
Et on nous dit que cette « démence de la magie » est « toujours compagne de la fureur religieuse ». Déjà, il est important de signaler que le « toujours » ne laisse aucune place au doute, c’est une certitude. Enfin, le terme « compagne de » lie les deux éléments qui sont « démence de la magie » et « fureur religieuse ». Ainsi, on a une conception encore très médiévale du sort réservé à la magie. En effet, la « fureur religieuse » ne représente pas une colère divine où Dieu assaillirait la Terre d’éclairs destructeurs etc. Cela fait plus penser aux institutions comme l’Inquisition qui étaient chargées de juger (et en général de brûler !) tous ceux considérés comme hérétiques, ce qui englobe « les sorciers/sorcières ».
Le sens de la citation semble donc s’éclaircir : Voltaire entend ici dénoncer tous les comportements superstitieux. En effet, le propre de la superstition est de faire des liens de cause à effets peu rationnels, ce qui semble écarter les individus du droit chemin (celui de la croyance en Dieu), pour les amener vers la croyance en la magie et donc en une multitude de faits irrationnels qu’ils assimilent à des forces surnaturelles, mais pas à Dieu, ce qui remet en question la puissance et l’existence de celui-ci.
Ainsi, Voltaire affirme ici que tout individu qui s’écarte du chemin de Dieu et commence à douter du pouvoir et de la puissance de cet être supérieur, s’expose à des sanctions. Finalement, dans cette citation, Dieu est présenté comme le seul être capable de produire des phénomènes surnaturels, et ceux qui pensent que ce n’est pas le cas (les superstitieux) sont des « déments », des hérétiques qu’il est nécessaire d’écarter.
Comme dit précédemment, on est donc dans une conception très médiévale, où Dieu n’a pas été remis en cause, où tout lui est attribué, où sa volonté détermine tout et où l’Eglise a un pouvoir inconsidéré …Mais une telle affirmation ne pose-t-elle pas les limites de la religion ? Car sans les croyants, la religion n’est rien. Finalement le plus grand ennemi de la religion ne serait-il pas la magie (et donc la superstition) ?
2 synonymes :
Si l’on se concentre sur l’aspect « art de produire des phénomènes inexplicables », on peut donner les deux synonymes suivants :
– Sorcellerie : la sorcellerie est elle aussi définie comme une pratique surnaturelle en vue d’exercer des actions inexplicables. Cependant, la sorcellerie a une connotation plutôt négative. En effet, les actions engendrées par la sorcellerie sont généralement néfastes. Elle est donc plus rattachée à la « magie noire ».
– Incantation : ce sont des paroles magiques prononcées pour obtenir un effet surnaturel. Ici, une incantation sous-entend des paroles, une formule. C’est donc une forme de magie, ou si l’on veut, c’est la « dernière étape » pour produire l’effet voulu. Le terme magie est donc plus global.
Par contre, si l’on se concentre sur l’aspect « impression forte provoquée par la chose en question », on peut citer les deux synonymes suivants :
– Envoûtement : c’est le fait de subjuguer, de charmer. Néanmoins, le fait de parler de la magie de quelque chose est plus fort que de parler d’un simple envoûtement.
– Séduction : c’est le fait de charmer, c’est une attirance pour quelqu’un ou pour quelque chose. Mais là encore, il y a une nuance. La séduction dénote une volonté de séduire de la part du séducteur. Or la « magie de quelque chose » est un sentiment inexplicable et non planifié. C’est quelque chose d’inopiné …
2 antonymes :
Je n’ai trouvé aucun synonyme explicite dans les dictionnaires. Ceux cités ci-dessous sont plus le fruit d’une réflexion personnelle et d’un jeu sur les mots.
Là encore si on prend l’aspect « sorcière et formules magiques », on peut citer comme antonymes : rationnel, réel, matériel. En effet, la magie va à l’encontre de tous ce qu’un esprit rationnel peut concevoir, elle va même au-delà du réel et faisant intervenir des forces immatérielles et surnaturelles.
Mais si on se concentre plus sur l’aspect « séduction forte d’une chose », on peut donner : froideur (manque de sensibilité, de passions), indifférence, impassibilité. En effet, le total opposé de quelqu’un qui est charmé par quelque chose est celui qui reste impassible, indifférent, froid. C’est celui qui n’est même pas un tant soit peu ému …
Interprétation personnelle :
La magie. Ce terme est évocateur de tellement de choses, de souvenirs, de films, de dessins animés, de livres … En effet, nous avons déjà tous, au moins une fois, lu une histoire de fantaisie où il avait de la magie ; ou vu un « Harry Potter » ou encore vu un épisode de « Joséphine Ange Gardien » avec son mythique claquement de doigts qui la fait disparaitre ! La magie est quelque chose d’universel, elle a un charme qui opère sur (presque) tout le monde et, bien que certains nous disent le contraire, elle fait rêver …
N’y a-t-il pas quelque chose d’indescriptible dans la magie ? Quelque chose de merveilleux ? Quelque chose qui nous fait vibrer ? Je trouve que c’est cet inexplicable qui est si attirant dans la magie, cette chose qu’on n’arrive pas à comprendre, mais qui nous parle quand même ; car bien qu’on ne la comprenne pas, dans notre tête, on accepte de ne pas la comprendre, on accepte d’être transporté sans finalement le désirer vraiment ! Mais finalement, n’est-ce pas le propre de l’homme, d’être attiré par ce qu’il n’a pas, par ce qu’il ne comprend pas ? Ainsi, on ne déroge pas vraiment à la règle …
Mais la « magie » m’évoque aussi de magnifiques paysages ; que ce soit la mer devant un soleil couchant, le sublime ciel d’une nuit étoilé, ou encore les montagnes de neiges recouvertes par les rayons du soleil, tous ces paysages ont quelque de magique, quelque chose d’attirant, quelque chose d’émouvant ! Et pour cause, ces paysages sont si beaux qu’ils provoquent (chez moi et surement chez d’autres personnes) une émotion, un sentiment inexplicable qui fait qu’on a envie de rester là pendant longtemps : on est séduit …
Néanmoins, la magie a également quelque chose d’effrayant. N’est-ce pas inquiétant d’imaginer que des forces immatérielles et surnaturelles pourraient avoir un quelconque contrôle sur des éléments de notre monde ? N’est-il pas stressant pour l’homme d’imaginer qu’il n’est pas seul ? Car on peut dire ce que l’on voudra, mais l’homme aime contrôler son environnement ; il aime tout décider, tout modeler à sa façon (“idéal de contrôle”), même si cela ne convient pas ou nuit au reste de la création. Ainsi, cela peut expliquer le comportement des hommes au Moyen-Age qui assimilait la magie à la noirceur et à l’obscurité, car elle ne dépendait pas de Dieu. Et pour cause, dans les films de magie par exemple, on retrouve quasiment toujours le méchant sorcier, assimilé à la noirceur, qui veut tout détruire sur son passage. Derrière la magie, il y a donc aussi cette notion, cette idée de puissance d’une force surnaturelle qui pourrait tout balayer sur son passage.
Le terme « magie » m’évoque donc une multitude de choses, mais s’il fallait choisir, je dirais que pour moi, la magie c’est un « abracadabra » sur une plage de sable blanc, devant un soleil couchant !
Image :
Titre : L’univers
Source : lemonde.fr (site internet)
Je trouve que cette image symbolise parfaitement l’idée qui caractérise « la magie de quelque chose ».
En effet, on peut la voir simplement comme une « carte de l’univers » ! Mais je trouve personnellement que cette image a quelque chose de magique … Cette représentation de l’immensité m’évoque l’espace, la liberté, l’absence de contraintes, la beauté. Toutes ces choses, je les trouve attirantes, séduisantes et finalement, on peut parler de « magie » !
Ainsi, je l’avoue, je ne pourrais expliquer pourquoi je trouve cette image fascinante, mais n’est-ce pas le propre de la magie ? : Quelque chose d’indescriptible mais captivant !
LE LOUARN Romain Term S