Une vague correspond au soulèvement d’une masse d’eau sous l’effet d’éléments extérieurs, pouvant, dans les cas extrêmes, provoquer un raz de marée.
C’est ainsi qu’est qualifié ce mouvement cinématographique. Une révolution artistique qui, à l’époque, a subi autant d’éloges que de calomnies. Ce sont des jeunes anticonformistes, anciens critiques de journaux pour certains, mais qui ont tous comme point commun d’être accros aux salles de cinéma. A la fin des années , ces jeunes cinéastes en herbe en ont assez de l´académisme cinématographique dans lequel s´est enfermée la France depuis de nombreuses années. Ils veulent sortir le cinéma français de l’esprit de réunification à caractère politique anti-pétainiste que le gouvernement lui a donné et dans lequel il a été cantonné. Condamnant le trop grand fossé entre le septième art et la réalité, ces jeunes français vont se lancer dans le cinéma en mettant en application leurs revendications, et créant ainsi un mouvement international influençant même Hollywood.
ÉTYMOLOGIE
Le terme Nouvelle Vague apparait pour la première fois dans un article du journal L‘Express rédigé par Françoise Giroud le 3 octobre 1957. Il désignait les phénomènes cinématographiques naissants d’une nouvelle génération de cinéastes.
DÉFINITION
La Nouvelle Vague est un mouvement du cinéma français, à travers lequel les règles du cinéma classiques vont être bafouées, dès la fin des années 1950. Il rassemble des réalisateurs qui ont tourné leurs premiers films à la fin de cette période. Les figures emblématiques en sont notamment François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Éric Rohmer, Jacques Rivette.
CITATION
“La photographie, c’est la vérité et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde…”
Jean-Luc Godard
A travers cette citation, que l’on retrouve dans son film : le petit soldat réalisé en 1963, Godard nous exprime l’image qu’il se fait du cinéma. En effet, pour lui et d’autres jeunes cinéastes de son époque, le rôle du cinéma n’est pas celui qu’on retrouve dans le cinéma traditionnel qu’ils qualifient de “cinéma de papa”. C’est à dire que pour eux le cinéma doit refléter la réalité : ils vont donc abandonner les décors soignés, les tournages en studio, les beaux dialogues, les histoires irréelles, et les têtes d´affiches. Ils font place à des acteurs inconnus, aux tournages dans la rue, aux histoires simples, parfois autobiographiques, et bien souvent à l´improvisation. Ils vont alors filmer la vie ! Et le cinéma va considérablement gagner en naturel et en simplicité.
SYNONYMES ET ANTONYMES
Le terme de “nouvelle vague” n’a pas de synonyme ou d’antonyme à proprement parler. Cependant on lui associe plusieurs caractéristiques techniques le différenciant du cinéma traditionnel.
Nouvelle Vague
Tournage en extérieur
Caméra légère et portative
Décors naturels
Acteurs inconnus
Dialogues simples et improvisés
Petits budgets
Histoires simples
Pas de règle
Cinéma traditionnel
Tournage en studio
Caméra de studio
Beaux décors
Acteurs célèbres
Dialogues sophistiqués
Gros budgets
Histoires complexes
Beaucoup de règles
INTERPRÉTATION PERSONNELLE
Pour moi, la “nouvelle vague” c’est avant tout un mouvement artistique témoignant d’une nouvelle génération lassée d’un cinéma trop conformiste et trop réglementé. C’est ainsi, dans un élan de spontanéité et avec un budget réduit qu’ils ont révolutionné le monde du cinéma et continuent encore à l’influencer aujourd’hui. Ces cinéastes autoproclamés sont pour moi une source d’inspiration. Car en montrant ce que le cinéma devrait être à leurs yeux, ils ont réussi à le réinventer, et à briser des règles qui étaient pour la plupart des cinéastes de l’époque l’unique façon de faire du cinéma. Ce vent de fraicheur qu’ils ont apporté au cinéma nous permet aujourd’hui d’apprécier beaucoup de films qui, sans l’intervention de ces cinéastes, n’auraient jamais pu voir le jour. Ils ont sorti le cinéma de la dimension trop sérieuse et redondante dans laquelle il avait été enfermé. Ils ont également donné leurs chances et lancé les carrières de grandes personnalités de la culture française tels que Jean Paul Belmondo ou Brigitte Bardot. Au-delà de la dimension spirituelle qu’ils ont apportée au cinéma, c’est également de nouvelles techniques de post production et de production qu’ils ont créées pour faciliter les tournages. Très ingénieux, ils ont imaginé et créé de nouvelles caméras et de nouveaux micros plus petits et plus légers, permettant de faciliter les tournages en extérieur. Ils ont même réinventé les pellicules pour qu’elles aient un contraste plus important dans les milieux sombres.
IMAGE
J’ai choisi cette image, car elle reflète parfaitement représentative de la nouvelle vague. En effet, premièrement l’image est en noir et blanc, nous rappelant ainsi que lorsque la Nouvelle Vague a commencé, le cinéma en couleur n’en était qu’à ses débuts. De plus, on observe grâce aux façades des bâtiments que les hommes présents sur la photo, sûrement deux techniciens audiovisuels, filment dans la rue. C’est à dire sous un éclairage naturel et soumis aux aléas qui peuvent survenir dans un milieu urbain, ce qui prouve leur recherche de réalisme. Enfin, le fait que la caméra de l’un des deux hommes soit pointée dans notre direction peut nous faire penser que nous sommes les acteurs, inconnus et filmés dans des situations tout à fait banales, soulignant la recherche de réalisme de ces films.
Aurélien Larue, TS