Antispécisme

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POURQUOI J’AI CHOISI CE MOT :

J’ai choisi ce terme car c’est un mot d’actualité et qu’il m’interroge. En effet, je suis végétarienne mais je ne sais pas si l’antispécisme est une bonne chose , premièrement car c’est une idée peut être un peu trop révolutionnaire qui me sort de mon mode de pensée habituel, et car, finalement, je ne connais pas bien ce mot. C’est donc en me documentant sur ce sujet que je pourrais éclairer mon point de vue sur ce mouvement.

 

étymologie :

Le mot antispécisme s’oppose au mot spécisme grâce au préfixe anti-. Il est formé de la même manière que les mots racisme et sexisme : avec le suffixe -isme qui vient du latin -ismus issu lui-même du grec ancien -ismos et désigne ici un mode de pensée et d’action, une tendance. C’est d’ailleurs par analogie avec les mots racisme et sexisme que le Britannique Richard D. Ryder a créé le mot spécisme en 1975.

Définitions :

“L’antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l’espèce à laquelle appartient un animal n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et de la considération morale qu’on doit lui accorder. L’antispécisme s’oppose au spécisme qui place l’espèce humaine avant toutes les autres.”(fr.wikipedia.org)

“[…]le néologisme anglais antispeciesism, rassemble dans un même rejet toutes les affirmations sur l’incommensurabilité de l’espèce humaine avec le reste du règne animal, et sur l’existence, au sein de celui-ci, de catégorisations – telles qu’animaux sauvages ou domestiques, nuisibles ou utiles, ou encore de compagnie –justifiant de traitements différenciés entre les êtres et groupes ainsi constitués. Les militants qui se revendiquent de l’antispécisme contestent et remettent précisément en cause cette forme spécifique de discrimination, qui place l’espèce humaine au centre et au sommet de l’ensemble des espèces du monde vivant. L’antispécisme s’oppose ainsi à nombre de conceptions ou philosophies de la nature, à commencer par la vision cartésienne, engageant les hommes à se rendre « comme maîtres et possesseurs de la Nature ».” (www.universalis.fr)

Ces deux définitions se ressemblent beaucoup, la deuxième est plus précise et plus compliquée. La première, destinée à un public plus large a seulement pour but de faire comprendre le mot dans ses grandes lignes.

Le mouvement antispéciste s’est inspiré du livre de Peter Singer: La Libération animale. Ce mouvement est majoritairement français car, même si d’autres mouvements peuvent exister à l’étranger avec à peu près les mêmes idées, ils ne se revendiquent pas antispécistes.

 

CITATION philosophique:

“La raison n’empêche pas la compassion, au contraire, on peut même être sûr qu’elle l’encourage. Mais la compassion que j’éprouve pour tous les animaux est proportionnelle à celle que j’éprouve pour l’espèce humaine. Je suis antispéciste.” (Aymeric Caron , Antispéciste, Réconcilier l’humain, l’animal, la nature , 2006)

Dans cette citation, Aymeric Caron suppose que ce qui pousse à devenir antispéciste n’est pas l’amour qu’on peut éprouver pour les animaux, car l’amour est bien souvent discriminatoire, mais plutôt un raisonnement qui nous pousse à leur montrer du respect et à leur apporter de la compassion. C’est d’ailleurs en évoluant et en faisant des progrès scientifiques que les humains ont pu élargir ce cercle de compassion. En effet, les avancées scientifiques ont pu, par exemple,  éloigner les idées reçues comme quoi les Africains seraient d’une race inférieure. Aymeric Caron écrit à la première personne du singulier et peut donc toucher le lecteur en faisant part de ses propres pensées et sentiments.

 

SYNONYMES et antonymes :

Étant un néologisme, ce mot n’a pas vraiment de synonyme, certaines notions se rapprochent ou s’éloignent plus ou moins de ce concept. Je vais ici établir un ordre de concepts allant du plus proche au plus opposé.

“Végane : Personne qui exclut, autant que possible en pratique, tout produit d’origine animale (végétalisme) et adopte un mode de vie respectueux des animaux (habillement, cosmétiques, loisirs…). Le mouvement végane, véganisme.”(Petit Robert, 2015). On peut donc voir le véganisme comme l’application concrète de l’antispécisme dans la vie courante.

  L’ abolitionnisme est un mouvement antispéciste qui milite pour l’abolition de l’exploitation animale sous toutes ses formes. Il s’oppose donc radicalement à l’élevage, assimilé à une forme d’esclavage.

La notion de bien-être animal semble à première vue, elle aussi, être un synonyme d’antispéciste. C’est un concept adopté au niveau législatif, dont voici une définition du gouvernement : “Le bien-être d’un animal est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse.”(orne.gouv.fr).
Le welfarisme (de l’anglais “welfare” qui veut dire bien-être) est un mouvement qui promeut une amélioration de la condition animale dans les élevages. Cependant, les welfaristes ne cherchent pas à abolir l’exploitation animale, mais souhaitent limiter la souffrance qui en découle. C’est pourquoi, les abolitionnistes critiquent ce mouvement. Le bien-être animal et le welfarisme se rapprochent donc de l’antispécisme car ils prennent en compte l’animal mais continuent d’établir une hiérarchie entre l’homme et les autres animaux.

La notion d’humanisme peut être comparée à celle d’antispécisme. En prenant en compte les variations de sens de ce mot dans l’histoire l’encyclopédie Larousse a tenté de faire une définition : “Dans cet esprit serait véritable humanisme toute philosophie de la vie humaine qui, prenant l’homme et ce qui le concerne comme le centre, la mesure et la fin supérieure de toutes choses, s’applique avec ferveur à connaître et à expliquer toujours plus largement la nature humaine dans ce qu’elle a d’universel et de permanent, à favoriser, dans un souci perpétuel de renouveau fondé sur la tradition, son plus harmonieux épanouissement, à défendre, enfin, au besoin, toutes les valeurs humaines là où elles peuvent se trouver, de quelque manière, menacées”(larousse.fr/encyclopedie). L’humanisme s’oppose donc à l’antispécisme en définissant l’homme comme un être supérieur. Pourtant, il s’en rapproche aussi car ses deux mouvements ont tous les deux pour objectif, entre autres, de défendre l’espèce humaine.

L’antonyme tout trouvé de l’antispécisme est bien sûr le “spécisme” mais il peut aussi rentrer en contradiction avec le mot “l’humanisme”. “Le spécisme est une forme de discrimination opérée par l’homme à l’encontre de différentes espèces animales. Elle se base sur le fait que l’existence d’une espèce animale vaut plus qu’une autre. Cette forme de discrimination s’exprime principalement à travers la culture et les religions.” (vegan-france.fr)

 

Interprétation personnelle:

Je pense que l’antispécisme et un nouveau mouvement révolutionnaire car il nous fait nous poser des questions sur des modèles de pensées qui n’avaient jamais été remis en cause auparavant. L’antispécisme relève une question fondamentale : l’élevage est-il synonyme d’esclavagisme ? Effectivement, si on met l’homme au même niveau que l’animal, les traitements que l’on fait subir aux animaux devraient être punis car ils sont bien pires que ceux que nous faisions subir aux esclaves. Finalement, Vercors dans Les Animaux Dénaturés relève la question de l’antispécisme car en découvrant une espèce mi-homme mi-animal les hommes se demandent si l’exploiter serait un crime. Après réflexion et documentation, j’ai pu comprendre que l’antispécisme n’était pas de mettre réellement les espèces au même niveau car une fourmi n’a pas la même sensibilité qu’un homme mais de leur épargner de la douleur sans faire de classification en fonction du fait que l’animal soit de compagnie, d’élevage ou même humain. L’antispécisme choque donc les esprits de la même manière qu’Olympe de Gouges devait choquer a son époque en défendant le droit des femmes et en les mettant au même niveau que les hommes.

 

Image:

J’ai choisi cette image car elle attire l’œil et parce qu’elle compare le traitement de l’homme à ceux de l’animal et montre l’absurdité de trouver aujourd’hui anormal l’un et normal l’autre. De plus, elle montre comment en 1815 on pendait des gens innocents à cause de leur couleur de peau mais que cela, a force de se battre, a changé. Aujourd’hui, on maltraite des animaux innocents à cause de leur  espèce mais cela pourrait aussi changer. Il y a donc un message d’espoir dans cette image.

 

Fanny Guillout