Tous les articles par A. Gatier

Livre pour ce samedi

Il y a de bons livres, des livres quelconques et de mauvais livres. Parmi les bons, il y en a d’honnêtes, d’inspirants, d’émouvants, de prophétiques, d’édifiants. Mais dans mon langage il y en a d’une autre catégorie, celle des LIVRES-HA!
Les LIVRES-HA! sont ceux qui déterminent, dans la conscience du lecteur, un changement profond. Ils dilatent sa sensibilité d’une manière telle qu’il se met à regarder les objets les plus familiers comme s’il les observait pour la première fois. Les LIVRES-HA! galvanisent. Ils atteignent le centre nerveux de l’être, et le lecteur en reçoit un choc presque physique. Un frisson d’excitation le parcourt de la tête aux pieds.
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le cas Semmelweis

Comment se découvre ce qui devient par la suite une vérité scientifique ? Voici le cas de Semmelweis.

Son problème : une surmortalité des mères dans le service de natalité où il exerçait comme médecin.

Voici son raisonnement :

Un nom à retenir : Claude BERNARD, inventeur au XIXè de cette méthode expérimentale. C’est une démarche scientifique reposant sur le contrôle d’une hypothèse de départ au moyen d’expériences répétées qui permettent d’étudier l’influence des paramètres. Elle constitue également une critique de l’usage de méthodes dogmatiques en science : « celui qui fait un système ne veut pas changer sa théorie, écrit Claude Bernard. Il aime mieux modifier les faits” Introduction à l’étude de la médecine expérimentale. Lire la suite...

Journal du philosophe Roger-Pol Droit, “Entre parenthèses – semaine 9”

Imaginer des mondes sans…

Matériel : sans rien

Durée : sans fin

Effet : sans égal

Depuis peu se remarquent des pénuries partielles, éphémères. Il manque ici de la farine, là des yaourts. Ailleurs du gel hydro-alcoolique. On s’habitue à faire sans.

Le confinement a fait découvrir la vie sans écoles, les repas sans restaurants, les films sans cinémas, les soirs sans matches de foot, les déplacements sans avions, etc.

Chacun complétera la liste.

Depuis longtemps, nous connaissions le shampooing sans paraben, les plats sans conservateur, les sirops sans colorant, les bières sans alcool, les pâtes à tartiner sans huile de palme. Lire la suite...

Questions sur le texte de Pascal

Justice, force.

Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans la force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.
Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. Lire la suite...

Descartes / Pascal

Deux philosophes à connaître ! je trouve intéressant de partager avec vous cette courte vidéo de présentation d’un spectacle de théâtre monté autour de la rencontre entre Descartes et Pascal de 1647 :

Pascal traitait Descartes de dogmatique, tout en lui reconnaissant un admirable esprit de géométrie. On peut en voir un exemple dans les 4 règles fondamentales pour accéder à la vérité selon le Discours de la Méthode (règles à mettre en pratique dans notre usage quotidien du net), 1637 : Lire la suite...

La rumeur

A l’occasion d’un documentaire à voir sur Arte Replay, je vous recommande la lecteur du passionnant essai, très simple à lire, d’Edgar Morin :

Et une synthèse du livre, pour vous donner envie de vous y plonger :

 La Rumeur d’Orléans, d’Edgar Morin.

En mai 1969 naît, se répand et se déploie à Orléans, le bruit qu’un, puis deux, puis six magasins d’habillement féminins du centre de la ville organisent la traite des Blanches. Les jeunes filles seraient droguées par piqûre dans les salons d’essayage, puis déposées dans les caves, d’où elles seraient évacuées de nuit vers des lieux de prostitution exotique. Les magasins incriminés sont tenus par des commerçants juifs. Lire la suite...