Déportation

Il faut s’intéresser à la deportation car des millions de personnes ont été déportées dans des camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale et on ne peut oublier ça, ni nous ni les génération futures pour ne jamais reproduire ce que les Nazis ont fait.

 
Le mot déportation signifie: internement dans un camp de concentration situé dans un autre pays.

 
Témoignage de déporté: “« Tenir » ce fut le verbe le plus conjugué par tous « ceux » de la concentration.■« Tenir », c’était ne pas mourir de faim, en dépit de l’indigence des rations distribuées…■« Tenir », c’était ne pas mourir de froid sur les chantiers, dans les carrières ou sous les tunnels balayés par la bise, les tourbillons de neige et les rafales rageuses de la pluie…■« Tenir », c’était ne pas tomber foudroyé par deux coups de mousqueton tirés de quelques mètres, ou le fois éclaté par le poing meurtrier d’un kapo…■« Tenir », c’était ne pas partir avec ses tripes, dans un recoin des latrines, parce que la dysenterie vous avait marqué de son signe…■« Tenir », encore et par-dessus tout, c’était ne pas laisser le « cafard » s’installer dans les esprits, le défaitisme pénétrer dans les cœurs et le doute envahir les âmes.■« Tenir », c’était penser : « Quand je sortirai de là » alors qu’on savait n’avoir qu’une chance sur cent d’en sortir.
C’était se dire : « Ils nous le paieront un jour » alors qu’on savait déjà qu’ils ne nous le paieraient jamais.
C’était affirmer : « Je n’ai pas faim » alors que la disette vous crochetait l’estomac ; « Je n’ai pas froid » quand on claquait des dents… « Je n’ai pas mal », en regardant les zébrures violettes que les lanières de la schlague avaient marquées sur vos bras et sur vos reins.■« Tenir », c’était vouloir résister avec obstination, envers et contre tout, quoi qu’il arrivât, c’était garder sa foi et son moral autant que ses os, et la peau qui les recouvrait ; c’était rester fidèle à l’idéal dont on avait déjà pu mesurer qu’il était le frère jumeau du risque.
D’un risque susceptible de conduire au-delà même de la déportation, et qu’entretenait la hantise hallucinante de la mort.■« Tenir », enfin, c’était « vouloir durer ».
Tous, ou presque tous, ont voulu.
Certains ont pu, d’autres pas.
Pour ses derniers, le destin sans doute, n’était pas d’accord. ”
Gaston Charlet in Camp de concentration de Natzweiler-Struthof, Comité national pour l’érection et la conservation d’un mémorial de la déportation au Struthof.
” Des horreurs de la déportation, il a été beaucoup parlé, écrit, et montré, tout en affirmant avec raison qu’elles sont indescriptibles. La douleur, le froid, la faim, la soif, le manque de sommeil, l’insurmontable misère que l’on surmonte, le corps, sauf séquelles graves, les oublie dans un espace inconscient.”

 

Restent les images à jamais :

“celles des milliers de femmes alignées par dix, debout dans le froid ou la chaleur, plantées pendant des heures attendant la sirène de fin d’appel, images des corps de plus en plus décharnés de nos compagnes, des mortes inconnues, image d’un visage absent de regard, image des châlits superposés à étages avec les plus jeunes en haut, et les moins mobiles, plus âgées; en bas, partageant à deux ou trois selon les époques une paillasse de 70 cm de large. Restent les visages, les silhouettes de celles qui ne sont pas rentrées. Elles n’ont pas vieilli avec nous. Restent aussi les images du ciel immense par delà nos interminables appels.

Une solidarité relative, mais bien réelle, permit, la chance aidant, la survie de chacune. On soutenait sa mère, sa sœur, son amie proche, puis moins proche, on partageait le peu qu’on avait, même ses forces, mais avec toutes et dans ce cas c’était peu efficace.

Reste pour moi, qui ne peux le pardonner, tous ces choix imposés et impossibles : mon esprit et deux bras seulement pour aider un grand nombre croissant de camarades épuisées : laquelle remplacer pour la corvée des lourds bidons de soi-disant « café » du matin, à qui donner un sucre, un cachet d’aspirine, don d’un prisonnier de guerre croisé à l’occasion d’un travail extérieur au camp, et rapporté aux risques de 20 coups de bâton ou pire ? Je remets intégralement le tout à un collectif. Aurait-je fait de même si j’avais eu une ma mère ou une sœur auprès de moi ?

Je ne souhaite à personne de se trouver face à de telles alternatives. ”

Denise Vernay in Franc-Tireur, 23 août 1946.

Marion, Manon et Amélie, 2nde pro PA.